The misadventures of...
s.t.a.n.d.b.y
Produit par
1- Escape from the sticks / 2- Radio / 3- Sweet Violence 84 / 4- Sweet Violence 86 / 5- Twelve points / 6- seething
Seulement six titres apparaissent au dos de la pochette, et pourtant, un petit "disc time 48'00", rangé discrètement dans un coin, est là pour nous avertir que ce s.t.a.n.d.b.y, déniché au rayon "indépendant", est bel et bien un album et non un EP. A l'intérieur du livret, "Recorded ... mixed ... mastered ... at home" met en doute le sérieux de la très sobre pochette, quand un numéro de portable en 06 vient trahir tous ces textes en anglais, prouvant que l'on a affaire à un groupe français. Mais qu'est-ce donc ? Me direz vous. Et bien... c'est le bonheur.
The Misadventures of... prouve ici avec son deuxième album, qu'il y a encore un gros effort à faire pour sortir tous les talents de l'anonymat dans ce pays. Leur musique est perdue quelque part dans un univers atmosphérique largement assaisonné de pop-rock. La voix anglophone de Steffen Charron possède un réel pouvoir d'envoûtement, assez proche de celle du chanteur de Tindersticks, lourde mais tellement douce. Derrière, la musique tient très bien son rôle de transporteur vers l'irréel, avec des sons mélancoliques, doux et parfois agressifs mais toujours très intelligemment dosés. C'est un vrai régal. Le titre "Radio" sort du lot grâce à une composition parfaite. On dirait presque une dissertation, mais bien écrite, avec d'abord une introduction au piano, auquel viennent se joindre petit à petit les autres instruments, avant que la voix n'entonne calmement les couplets. Le ton monte sur les refrains, des churs augmentent l'intensité du morceau, et enfin la conclusion nous fait monter au plus haut grâce aux airs électriques de la six cordes. Quelques secondes d'un piano-bar pour l'ouverture, et nous voilà revenus dans le monde réel. Waow !
Les trois premiers morceaux rentrent à peu près dans le même registre que ce "Radio" qui mériterait fort de se faire connaître de tous. Alors que les deux derniers morceaux semblent, eux, être le fruit de trips musicaux. Sur "Twelve points" on entend une voix qui débite toute sortes de phrases étranges: "The mind is the prison, the flesh is the cell". L'ambiance est plutôt sombre, et ce n'est pas le dernier morceau qui va arranger les choses.
Sur "Seething", c'est une voix parlée en espagnol qui vient se poser sur un piano et un son assez proche de la respiration artificielle, avant de bifurquer en crescendo sur une musique riche et beaucoup plus optimiste.
Une fin idéale (même si le titre bonus fout la chair de poule...) pour un album que je trouve presque parfait, alors que The misadventres of... est encore inconnu du plus grand nombre et qu'il produit lui-même sa musique. Si vous tombez sur ce CD, n'hésitez pas une seconde à vous l'approprier, ça vaut le détour !