The Rasmus

Un titre, un seul ! Et voilà que ce groupe venu tout droit de sa Finlande natale se retrouve dans les premières ventes de toute l'Europe avec leur nouvel album : Dead Letters. Et pourtant ce n'est pas leur premier essai. C'est avec un bagage de quatre albums avant celui-ci qu'ils se sont fait connaître. Tout d'abord dans leur pays avec les trois premiers, puis ils frôlent le succès avec Into, album qui sera exporté pour la première fois. Mais très franchement, qui s'en souvient ?

Pour enfin traverser la mer qui les sépare du vieux continent, les Rasmus se sont armée d'une barque pleine de pop aussi efficace que baignée dans la variété et de leurs guitares pour seules rames. Une fois l'épisode de la galère terminée, nos oreilles ont enfin pu se délecter de leur premier tube international : "In the shadows", le voilà le coupable ! Oh ne faites pas l'ignorant, on ne peut pas y échapper, c'est limite envahissant. Avec cette chanson très pop sur fond de grosses guitares, le jeune groupe à fait mouche, gagnant un large public, aussi bien dans le rock que dans la variet' (oh ça va en énerver plus d'un : les vrais durs !)

Il faut dire, et c'est pareil pour tout l'album, qu'outre les mélodies "rock" assez simples, les Rasmus sont de vrais experts du refrain. Difficile de ne pas dandiner la tête en s'imaginant heureux au galot sur son étalon dans de vastes clairières, ou gagnant un match de boxe perdu d'avance grâce à son ?il de tigre. Mais ce qui semble être un avantage pour s'adjuger un public de jeunes filles en furie tourne malheureusement bien vite à la lassitude. En bref, ce n'est pas un CD que je ferais tourner deux fois de suite.

Quelques titres sortent heureusement de ce lot trop parfait de futurs tubes, comme ce "Time to burn", armée d'un riff terriblement lourd qui doit vraiment en jeter en live. "Not like the other girls", quant à elle, est une ballade comme les groupes de hard rock savent les faire, avec de grands solos en guise de couplet. Enfin "Back in the picture" retiendra l'attention avec son air plus américain (très générique de feuilleton). A noter aussi la présence d'un remix de "In the shadow" très... indigeste.

Voilà donc un album qui risque fort d'être le premier gros carton de 2004. Oh il ne défriserait pas un mouton, c'est sûr, mais il est plutôt agréable à la première écoute, et pour ce peu, il mérite le respect, déjà bien mérité par un groupe qui a su faire preuve de patience avant de rencontrer le succès. Une chose est sûr, ils ne seront plus dans l'ombre avant longtemps.