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Critique d'album

The Stranglers


Suite XVI


(18/09/2006 - Liberty Records / EMI - Post-Punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Unbroken / 2- The Spectre of Love / 3- She's Slipping Away / 4- Summat Outanowt / 5- Anything Can Happen / 6- See Me Coming / 7- Bless You (Save You, Spare You, Damn You) / 8- A Soldier's Diary / 9- Barbara (Shangri-la) / 10- I Hate You / 11- Relentless
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"L'imparable dernier opus des étrangleurs"
Maxime, le 19/06/2007
( mots)

Il y a urgence à (re)découvrir les Stranglers. Voilà certainement un groupe essentiel de la vague punk devant lequel les anthologies dédiées au mouvement se couvrent de honte un peu plus chaque jour en ne leur consacrant pas l’épais chapitre qu’il mérite sans conteste. Jurant avec la faune de l’époque, le quatuor britannique n’avait ni le décorum destroy des Sex Pistols, ni la verve contestatrice des Clash, ni l’insolence lad des Jams, ni la joyeuse anarchie des Damned, bref, il n’avait rien pour lui. Entièrement fringués en noir, à la différences des Ramones qui n’avaient de noir que le blouson, les Stranglers posaient un regard morne et bilieux sur le monde, sans sentir le besoin de passer par de fastidieux détours arty à la Wire pour exprimer toute leur misanthropie. Là encore, les étrangleurs détonnaient avec le paysage local lorsqu’ils déballaient leur post-punk nourri des cascades abruptes vomies par les claviers de Dave Greenfield ( The Doors demeurant leur principale influence), de la basse trapue du franco-britannique Jean-Jacques Burnel et des uppercuts sismiques de Jet Black, batteur aussi épais qu’un soudard irlandais au fin fond de sa lande.

Avec ce cocktail tellurique mais hautement mélodique, le combo a aligné une belle série de classiques illustrant un talent inaccessible au péquin moyen chaussé en Dr. Martens ("Get a Grip", "Hangin' Around", "No More Heroes", "Something Better Change", "The Raven", "Tank"…), arrondissant progressivement leur courroux sous une pop/new-wave faussement inoffensive mais diablement efficiente. Puis à l’orée des années 90, le groupe connaît sa traversée du désert, marquée par le départ de leur chanteur originel Hugh Cornwell, remplacé par Paul Roberts. Il faut dire que leurs relations houleuses avec la presse (Burnel laissant un Philippe Manœuvre trop insistant au premier étage de la Tour Effel, attaché au chatterton à l’un de ses piliers) ne les ont certainement pas aidés à maintenir la tête à la surface durant cette période maudite. Alors, quel intérêt pour la génération Libertines de se voir coltiner le répertoire de cette formation qu’on croirait en voie de momification ? Intérêt complétiste ? Que nenni ! Voilà un groupe qui, Ô Infamie ! a eu le bon goût de ne pas se dissoudre pour se reformer le lendemain et remplir les stades. Voilà une bande de cinquantenaires qui, Ô Suprême Offense ! connaît un regain de vie inespéré en publiant un fantastique Norfoalk Coast en 2004 et qui, Ô Vilenie !, ose enfoncer le clou deux ans plus tard avec un imparable Suite XVI.

Resserrés en quatuor avec le départ de Paul Roberts (Baz Warne et Burnel se relayant équitablement derrière le micro) pour une efficacité maximale, les hommes en noir bandent leurs muscles, le venin perlant au bout de leurs canines. Suite XVI est une œuvre aussi joyeuse que ses textes sont sombres, enfantée par une bande de vieux briscards à qui on ne la fait pas mais dont le jeu est encore vert et qui en a encore à remontrer. "Unbroken" explose sans aucun complexe, probant dès la première seconde, faisant voler le bois au son d’un clavier tout en stridences hélicoïdales, pompant l’adrénaline à pleins pistons avant de dégurgiter la sauce au visage de l’auditeur. Au taquet, le combo assoit sa suprématie de piste en piste : tortueuses et vénéneuses litanies pop ("Spectre Of Love", "Barbara"), cavalcades sur guitares mariachi en pleines brumeuses ("She’s Slipping Away"), stances atrabilaires éructées sur auto-tamponneuses soniques ("Summat Outanowt"), binaire branque qu’on n’avait jamais entendu si jubilatoire depuis les Pixies ("See Me Coming"), valse excentrique imbriquant haine et amour dans le même improbable coït ("Bless You"). C’est carrément Noël à la maison quand Burnel s’improvise Johnny Cash d’un soir le temps d’un "I Hate You" définitif et hoquetant. Ce n’est certainement pas demain qu’on enterrera le combo de Guildford, avec cet opus concis mais plein comme un œuf. Longue vie aux Stranglers.

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