The Vines
Vision Valley
Produit par
1- Anysound / 2- Nothin's Comin' / 3- Candy Daze / 4- Vision Valley / 5- Don't Listen To The Radio / 6- Gross Out / 7- Take Me Back / 8- Going Gone / 9- F*k Yeh / 10- Futuretarded / 11- Dope Train / 12- Atmos / 13- Spaceship
Craig Nicholls avait 3 ans lors de l’assassinat de John Lennon. Il en avait 16 lors du suicide de Kurt Cobain. Et visiblement, le jeune Australien ne s’en est jamais remis. Aussi, avec ses Vines, Craig se sent désormais investi d’une véritable mission par le dieu du rock : perpétuer leurs œuvres.
C’est ce que les Vignes s’appliquent à faire une fois de plus sur ce troisième opus, qu’on n’attendait plus forcément après un Winning Days en forme de radotage. Autant le dire tout de suite : une fois de plus, pas de réelles surprises. Constants et prévisibles, les Vines le sont sans aucun doute, mais peut-on vraiment leur reprocher, ou doit-on au contraire les en féliciter ? Pour autant, la formule "50% balades beatlesiennes / 50% brûlots grunge" semble évoluer sensiblement. Vision Valley est un album globalement plus hargneux, plus violent, plus bruyant aussi, que ses deux grands-frères.
Pour preuve, des morceaux comme "Fuck Yeh" (au riff quasi-offspringien), le fulgurant "Gross Out", ou encore "Dope Train" et "Nothin' Comin'" qui prouvent qu'à défaut d'une folle originalité, les Australiens possèdent au moins un solide sens du riff qui fait bouger et du refrain qui fait gueuler.
Les Vines ne sont jamais aussi bons et entraînants que lorsqu’ils jouent dans la cour du post-grunge décomplexé (on pense par exemple aux morceaux "Highly Evolved", "Outtathaway!" et "Get Free" du premier album). En 2006, ils semblent s'y être résignés, et nous livre un album intense et court (31 minutes et des brouettes), où les cordes, toutes les cordes (qu'elles soient vocales ou de guitare) sont maltraîtées sans aucune pitié. A noter que dans ce domaine, le premier extrait de l'album, paradoxalement baptisé "Don't Listen To The Radio", n'est pas forcément le plus convaincant.
Reste les bluettes "Vision Valley", "Take Me Back" ou "Going Gone", trop molassonnes pour être passionnantes. Il souffle par contre sur le "Spaceship" de clôture un esprit fin de sixties pas désagréable, reposant, sans être pénible, après les déluges braillards de Nicholls.
Allez les Vignes, à quand un album plus ambitieux et moins fourre-tout, qui vous fera passer dans la cour des grands ? On n'y croit plus vraiment, mais finalement, attend on vraiment de l'audace de la part des Vines, ou juste du bon gros rock ?