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Critique d'album

The White Stripes


De Stijl


(20/06/2000 - XL Recordings - Garage / Blues - Genre : Rock)
Produit par

1- You're Pretty Good Looking / 2- Hello Operator / 3- Little Bird / 4- Apple Blossom / 5- Im Bound To Pack It Up / 6- Death Letter / 7- Sister, Do You Know My Name? / 8- Truth Doesn't Make A Noise / 9- A Boy's Best Friend / 10- Lets Build A Home / 11- Jumble, Jumble / 12- Why Can't You Be Nicer To Me? / 13- Your Southern Can Is Mine
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
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Maxime, le 12/06/2005
( mots)

Deuxième album du duo de Detroit, De Stijl est certainement leur manifeste esthétique (à la fois visuel et musical). De Stijl était un mouvement artistique lancé au début du XXème siècle en Hollande par Van Doesburg et Mondrian, qui prônaient la simplicité la plus absolue pour rendre compte de l'opacité du monde. De cette école, on se souvient surtout des fameux carrés monochromes de Mondrian (qui ornent le générique de l'émission culinaire Bon appétit bien sûr, hum). Le parallèle avec le projet des White Stripes est dès lors évident : épure totale, visuel réduit à l'utilisation de trois couleurs, deux musiciens, pas de bassiste, une recherche austère et ascétique du blues, ce bulbe sur lequel a poussé le rock.

De Stijl est le moins bien connu et aimé des albums de Jack et Meg, et c'est assez surprenant, parce que depuis le premier album, les progrès ont été importants. Les compos ne se résument plus à une accumulation de riffs hachés entrecoupés de coups de grosse caisse couverts par une voix aigrelette. Jack White commence à composer des vraies chansons. Dès l'ouverture et ce "You're Pretty Good Looking", la mélodie s'impose, alliée à un toucher guitaristique incomparable qu'on n'a pas fini de vénérer. "Hello Operator", "Let's Built A Home" et "Jumble, Jumble", titres qui renvoient le plus ouvertement au premier opus montrent le saut qualitatif effectué en à peine un an, dans leur structure mieux élaborée sans renier la verdeur raide du son.

Blues un jour, blues toujours, dans ce "Little Bird" qui tourne à la leçon musicale par sa simplicité et sa force. Autre sacré moment de rock'n'roll, ce "Death Letter" au riff imparable et imprévisible qui se cabre, s'emballe, se dompte avec une jouissance à faire se dresser un cadavre de Howlin' Wolf. Mais Jack White peut également chausser une guitare acoustique pour deux ballades de choix : "Apple Blossom", petite comptine à entonner en rando et surtout ce "I'm Bound To Pack It Up" presque pop accompagné de quelques filets de guitare électrique. Magistral. On ne peut pas ne pas écouter ce "Why Can't You Be Nicer To Me ?" sans penser à Led Zep et particulièrement à cette ouverture qui fait songer à "Out On The Titles". Du Led Zep qui aurait conservé sa force de persuasion dans ses uppercuts sonores mais qui se serait simplifié jusqu'à former un squelette décharné qui ne tient sur rien mais parvient tout de même à marcher. Un des meilleurs morceaux du duo avec ce putain de chef d'oeuvre qu'est "A Boy's Best Friend". Disposition idéale pour écouter cette tuerie : seul, une clope à la main, un verre d'alcool quelconque dans l'autre, dans la torpeur du crépuscule, face aux démons de nos regrets et de nos faiblesses pour un exorcisme de 4 minutes 22 secondes. Les White Stripes ont rarement tutoyé de tels sommets dans l'épure jusqu'à toucher la mélodie dans sa moelle même.

En un peu plus de 37 minutes, le groupe a entrepris un chantier énorme, consolidant les fondations, bâtissant de nouveaux édifices, traçant des directions inédites, chantier qu'il fignolera et sublimera avec la maestria qu'on lui connaît dans les albums suivants. Rien que pour sa diversité et sa maîtrise, cet album s'impose avec une autorité et une évidence désarmante. Chaudement recommandé.

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