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Critique d'album

Weezer


SZNZ: Spring


(20/03/2022 - Crush Music/ Atlantic Records - Power pop - Genre : Rock)
Produit par Jake Sinclair, Ethan Gruska, Suzy Shinn

1- Opening Night / 2- Angels on Vacation / 3- A Little Bit of Love / 4- The Garden of Eden / 5- The Sound of Drums / 6- All This Love / 7- Wild at Heart
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Le printemps et ses allergies "
Mathilde, le 15/04/2022
( mots)

Depuis 1994, Weezer n'a sorti pas moins de 15 albums studio et 6 EPs. Prolifique, protéiforme, hyperactif, le groupe et son leader nerd Rivers Cuomo "just can't get enough" pour paraphraser Gahan. Big Bang Theory - une brochette d'intellos mal dégrossis attachants, avec cols pelle à tarte et grosses lunettes : Weezer si le groupe était une série - avait 12 saisons, le groupe nous en propose ici quatre. "SZNZ" pour "seasons".


Et quatre c'est déjà pas mal quand on se dit qu'on n'a toujours pas eu le temps de digérer OK Human et Van Weezer, tous deux sortis l'année dernière. Des albums denses et opposés: d'un côté la délicate musique de chambre, de l'autre le gros hard rock qui tache. Weezer s'amuse avec les extrêmes, les exagérations de genre qu'il manie sur fond de musique soda. Ici un nouveau concept: suivre les saisons, et sortir un EP à leur date officielle de calendrier. Le printemps le 21 mars, l'été le 20 juin etc... Comme on attend les allergies au printemps, la citrouille à Halloween, le groupe ritualise sa musique en la distribuant régulièrement, avec un thème musical qui, on suppose, sera adapté à l'éphéméride et la température de la période en question.


Cette pièce pourrait s'appeler "L'éveil du Printemps" ("Songe d'une Nuit d'Eté " sera la prochaine) au vu de la pochette verdoyante, avec une statue abandonnée et une floraison exubérante qui oriente vers une représentation du jardin d'Eden. Le renouveau post covidien. Ne seraient-ce pas les mêmes accords que Amy Mac Donalds dans "Mr Rock and Roll"  qui s’élèvent du titre d’ouverture et bien nommé "Opening Night"? Affirmatif. Ce premier morceau, mixé à la reconnaissable mélodie des Quatre Saisons de Vivaldi, installe l'ambiance "allons cueillir des pâquerettes dans les champs". Et ce ne sont pas les paroles candido-barrées "Shakespeare Makes Me Happy" qui démentent le mood.


Mi-gigue écossaise, mi-titre mélancolique adolescent, c’est un habitude chez Weezer de mixer l’improbable et pourtant de réussir à en faire quelque chose de cool. Plus loin "This Is Your Life" peut être (ça commence à faire beaucoup de coïncidences) un deuxième clin d’oeil à Amy Mac Donalds et son "This Is The Life". Rien de nouveau sous le solstice, Weezer récite son laïus musical à base de grosses guitares en accords progressifs, de refrains épiques. On rejoint le côté religieux (ça sent les Christmas Carols pour le volet "hiver", ils en ont d'ailleurs déjà fait des reprises) et Renaissance de OK Human, cette ré-appropriation du traditionnel smashé avec la torpeur de la côte ouest.


Attention au rhume des foins car on se croirait dans une mauvaise reconstitution historique parfois avec la nonchalance d' "Angels on Vacation" et "Garden of Eden". C’est l’éclate un peu éclatée au sol comme disent les jeunes. Si le concept est assumé et pas détonant de la part du groupe, on est en droit de se demander si Weezer ne prendrait pas son errance pour un gagne-pain. Ou est-ce l’apanage des groupes connus de se permettre de faire des projets che-lous qui peuvent paraitre géniaux alors que décontextualisés ils pourraient passer pour grotesques ?


Si vous n'aimez pas assortir votre déco domestique à la saison actuelle, que vous avez dépassé le stade du calendrier de l'avent et de la chasse aux oeufs, c'est que (vous avez perdu votre âme d'enfant) vous n'aimerez pas le concept de SZNZ. Comme un air de printemps, l’air de rien et ne manquant pas d’air, Weezer nous emmène pendant 20 minutes dans un jardin romantique d’Angleterre glaner ça et là des ritournelles fleuries au parfum pas si étourdissant que ça. Pas assourdissant non plus, ce projet est un loisir, un à côté pas dégueu mais qui manque de mache/mâche aussi. Un délire passager sur fond de feuilles vertes, sans doute encore une fois le reflet actuel d’un besoin symptomatique de se réconforter. Mais c’est un oui car c’est Weezer.

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