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Critique d'album

Witchcraft


Black Metal


(01/05/2020 - - Stoner/Doom - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Elegantly Expressed Depression / 2- A Boy and a Girl / 3- Sad People / 4- Grow / 5- Free Country / 6- Sad Dog / 7- Take Him Away
Note de 2.5/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Un disque au titre aguicheur qui cache, en réalité, des compositions ultra-minimalistes qui en rebuteront plus d'un."
Julien, le 26/05/2020
( mots)

Witchcraft, voilà un groupe qui se prête parfaitement au petit jeu de la chronique d’albums. La discographie des suédois est une perpétuelle évolution sonore des plus intéressantes à disséquer. La formation, emmenée par le chanteur Magnus Pelander, va doucement se détacher de l’ombre de Black Sabbath à laquelle ils étaient cousus pour, petit à petit, s’affirmer musicalement sans pour autant renier leur affiliation au groupe de Ozzy Osbourne. Cet ensemble prendra réellement son envol, et apposera sa patte, en 2012 avec l’excellent Legend. Dès lors le groupe semble libéré, Pelander a pris confiance en son talent, et surtout dans sa voix, et il envoie son groupe explorer des contrées plus psychédéliques. Dans le dernier album en date, Nucleus, il n’hésite pas à agrémenter sa musique de touches plus folkloriques. Ajoutons à cette synthèse, un changement de line-up pour quasiment chaque nouvelle sortie d’album, et on n’est pas loin d’obtenir : “Le Groupe Parfait Pour Un Rédacteur d’Albumrock”.
Avant de rentrer dans le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, arrêtons-nous un instant sur l’année 2016. Après avoir sorti Nucleus en tout début d’année, en Octobre parait un album intitulé Time dont l’artiste n’est autre que Magnus Pelander, en solo, dans un projet sobrement intitulé Pelander. Ici, le répertoire est très différent et l’escapade solo prend alors tout son sens. En effet, l’artiste plonge dans un registre folk où la section rythmique est quasiment absente. Les thématiques abordées sont à la fois sombres et personnelles mais portées par une dynamique et des arrangements qui nous extirpent des profondeurs de la tristesse. Bref, Magnus Pelander rajoute une flèche à son arc créatif qui a tout pour fonctionner et être pertinent en parallèle du groupe.
Avec la naissance de ce projet, on se demande vraiment pourquoi diable Black Metal est une pièce de Witchcraft et non pas le second opus du projet Pelander.


Le groupe suédois nous a habitué aux virages à 180° d’un album à l’autre sans que la cohérence n’en pâtisse pour autant. Cette fois, on est face à une vraie rupture, un fossé abyssal entre les compostions passées et ce nouvel effort qui, il est certain, en rebutera plus d’un. Le titre du dernier opus de Witchcraft pouvait nous réjouir, laissant supposer que le groupe allait creuser plus profondément dans le registre stoner/doom et nous livrer un opus ultra heavy. Désolé de vous décevoir mais on est à 10000 lieues de cette intuition : le titre Black Metal est une vaste supercherie. Enfin, si on veut être sympa, une demi-supercherie. Pour Black on est en plein dans la thématique de l’album mais pour ce qui est du Metal : point du tout. Le sixième album de Witchcraft est une œuvre ultra minimaliste, entièrement faite d’une guitare acoustique et de la voix du chanteur. N’allez pas chercher autre chose, pas de batterie, pas de basse… Rien d’autre que Pelander et ses arpèges. On hallucine presque en entendant quatre notes de piano au milieu de “Sad Dog”. En écoutant la première piste, “Elangtly Expressed Depression”, on n’est pas loin d’avoir fait le tour de ce Black Metal. D’ailleurs, le titre de cette piste aurait tout à fait convenu au patronyme de cet album ce qui aurait fait preuve d’une forme de vérité autrement plus appréciable que l’utilisation d’un intitulé faussement aguicheur.
Bref, l’essence même de l’album se trouve bien là : une guitare au trait fin accompagne, de manière un peu laborieuse, l’épaisse mélancolie portée dans la mélodie du compositeur suédois. Les deux protagonistes de l’opus sont cloisonnés dans un espace carrément obscur sans nous laisser apercevoir ne serait-ce qu’une petite étincelle de lumière à l’horizon. Cette absence de clarté s’avère franchement pesante ; on remerciera d’ailleurs son auteur d’avoir arrêté les frais au bout de 7 pistes et des 33 minutes qui forment cet album. Des morceaux comme “Sad People” et “Sad Dog” s’engluent dans une noirceur collante dont on n’arrive jamais à se dépêtrer, coincé sous la masse de tristesse qui se dégage de la voix de Pelander, tellement imposante qu’elle aseptise toute émotion ou compassion à son égard. “A Boy and a Girl”, titre pratiquement a-cappella de moins de deux minutes, rajoute de la confusion à l’ensemble tout en réussissant à accentuer, encore un peu plus, la lourdeur entendue jusqu’alors.


Il n’empêche que la performance et la technique vocale de Magnus Pelander restent épatantes, et un vrai gage de l’authenticité de Witchcraft. En écoutant un titre comme “Grow” on se rend compte que l’exercice pratiqué ici a le mérite de donner encore plus de relief à son talent de performer. Pris dans sa forme seule, ou intégrée dans un album au registre plus commun de ce qu’on aurait pu attendre des suédois, “Free Country” ferait figure d’un bien bel instant de douceur et de répit, en remplissant parfaitement la mission de dévoiler les multiples facettes créatrices de la tête pensante du leader du groupe. Enfin ce type de performance laisse souvent la part belle à la plume de son auteur, et là aussi Magnus Pelander fait preuve d’une belle maîtrise de cet art. On s’arrêtera par exemple sur ces lignes de “Elangtly Expressed Depression” :
I know I saw straight into your soul a kindred fire burnin' in the moonlit cool. So convinced that you felt the same.” (“Je sais que j'ai vu directement dans ton âme un feu semblable brûle au clair de lune. Tellement convaincu que tu ressens la même chose”).


Difficile de comprendre ce que ce Black Metal vient faire dans la discographie de Witchcraft ; et se pose la question de la motivation de son leader : désir de mettre en lumière son propre talent ou volonté d’asseoir sa domination sur le groupe ? La porte du projet Pelander, ouverte il y a quatre ans, semblait être le juste endroit, pour le compositeur de la formation suédoise, pour laisser libre court à l’exploration des compositions acoustiques débutées à l’intérieur de ce même projet avec l’album Time. On ne doutait pas du talent du leader du groupe, au point qu’en écoutant cet album il en ressort un vrai goût d’inachevé. Pelander pourrait se donner les moyens d’une ambition décuplée et développer un concept ambitieux à l’image d’Opeth et la doublette DamnationDeliverance, présentant deux faces musicales : l’une faite dans la douceur, l’autre dans la violence. Une œuvre à deux têtes, bien distinctes, qui forment un tout générateur d’un équilibre reposant sur la symétrie de deux expressions musicales opposées. Clairement le gars a démontré qu’il avait les épaules pour mener à bien un tel dessein.  

Avis de première écoute
Note de 2/5
Les albums de Witchcraft se suivent et ne se ressemblent pas, sans compter qu'ils ont tendance à perdre en qualité au fil des années. Ce dernier-né, dans son écrin acoustique, ne séduit pas vraiment, la faute à des morceaux quelconques et une voix surjouée qui gagnerait à plus de retenue avec ce genre d'accompagnement. Une déception.
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