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Critique d'album

Yes


Time And A Word


(24/07/1970 - Atlantic - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- No Opportunity Necessary, No Experience Needed / 2- Then / 3- Everydays / 4- Sweet Dreams / 5- The Prophet / 6- Clear Days / 7- Astral Traveler / 8- Time And A Word / 9- Dear Father / 10- No Opportunity Necessary, No Experience Needed (Original Mix) / 11- Sweet Dreams (Original Mix) / 12- The Prophet (Single Version)
Note de 3/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Un album de transition guidé par des choix artistiques contestables ..."
François, le 10/09/2020
( mots)

Yes est une des plus vieilles formations progressives. Elle n’a pas pour autant le privilège de l’antériorité, faute de premières productions réellement pertinentes, puisque les deux premiers opus, quoiqu’honorables, ne sont pas exempts de défauts. Leur album fondateur, Yes (1969), possédait encore de trop fortes réminiscences pop-rock britanniques malgré de très bonnes idées déjà fortement progressives. Time and a Word, son successeur en 1970, est certes davantage inscrit dans le registre dans lequel ils comptent s’épanouir, mais demeure parfois maladroit, surtout par un choix artistique contestable. 


En effet, mettons les pieds dans le plat et évoquons notre principal reproche, certes très subjectif, mais qui deviendra insupportable pour qui partage notre point de vue : l’usage d’un orchestre pour essayer de donner du corps aux morceaux. Il semble que nous ne soyons pas le seul à blâmer cette initiative puisque le départ du guitariste Peter Banks est en partie lié à des divergences esthétiques à propos de celle-ci. Il est vrai que ce fut une mode à la fin des années 1960 dans les formations qui sont considérées comme préfiguratrices du rock progressif, les Moody Blues en tête. Mais ce type d’orchestration trouve vite css limites en apportant une sonorité indéniablement datée, quand en plus elle relève davantage de la superposition des genres que de l’appropriation de la musique savante par un ensemble rock (comme le firent avec talent en 1970 ELP ou Beggars Opera, et les Nice avant eux). Pour vous faire une idée, écoutez le pont central dans "No Opportunity Necessary, No Experience Needed", complètement kitsch, comme la section à vent qui ajoute une touche cabaret franchement passable sur certains passages du solide "Then" … Le pire semble être sur "The Prophet" qui atteint les limites du mauvais-goût. Enfin, ne soyons pas trop sévère et ne limitons pas l’album à cette caractéristique. 


Time and a Word est encore un album velléitaire. Ainsi, on repère un phénomène illustratif d’un groupe qui se cherche encore : les deux reprises (comme sur l’album précédent) présentes sur la galette, comme des béquilles légitimatrices, sont néanmoins bien remaniées. Il s’agit de "No Opportunity Necessary, No Expeerience Needed" de Richie Havens et "Everydays" de Stephen Stills, qui sont tout de même placés sur la première face. Deux reprises bien menées sans être parfaites où les aménagements progressifs sont sensibles (notamment le refrain du premier, qui anticipe les gimmicks rythmiques et ceux du chant qui feront la signature yessienne). La section rythmique est particulièrement riche et mise en avant : la basse de Chris Squire virevolte avec une classe déjà affirmée, tandis que Bruford est tout en finesse, voire jazzy sur "Everydays", dans la seconde partie instrumentale qui est un moment de développement musical les plus réussis de l’album. 


Si Time and a Word, en grande partie écrit par Anderson, manque d’une rigueur de composition sur la longueur et parfois d’inspiration, quelques titres valent tout de même le détour. "Then", dans son ensemble, montre une belle harmonie entre les membres, avec des interventions virtuoses et le son du groupe qui prend forme. "Astral Traveler" est quant à lui le pinacle de l’opus, notamment pour ses riffs et chorus de guitare, sa basse agressive, ses claviers puissants. Enfin, "Time and a Word", qui retrouve les influences pop du premier album, est assez séduisant avec un refrain prenant : en l’occurrence, l’orchestration est beaucoup plus adaptée. 


Time and a Word est à la fois une pierre essentielle dans la progression du groupe vers son univers musical et un album relativement secondaire dans leur discographie. Avec l’arrivée de Steve Howe et surtout avec l’élan d’inspiration qui enrobe The Yes Album puis Fragile, l’année 1971 sera bien plus fondatrice pour ce groupe appelé à atteindre des sommets artistiques. 


 

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