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Billet Albums

Foo Fighters vs. Pink Floyd : la bataille des charts


Alan, le 13/11/2014

D’un côté, le “chant du cygne” de feu Rick Wright, chapitre final de l’épopée d’un groupe de légende et ultime opus paru vingt ans après son prédécesseur : The Endless River de Pink Floyd. De l’autre, une “lettre d’amour à l’histoire de la musique américaine” de Dave Grohl, corpus de huit chansons enregistrées dans huit studios de légende disséminés sur le territoire de la grande Amérique : Sonic Highways des Foo Fighters.

Ça a de la gueule dit comme ça. Il n’en demeure pas moins que ces deux albums étaient bien évidemment très attendus (pour de bonnes ou de mauvaises raisons, chacun reste juge), The Endless River devenant même l’album le plus pré-commandé de tous les temps sur Amazon UK. L’ironie réside dans une simple date : le 10 novembre, date de sortie commune des deux opus, les vouant de fait à une bataille sans pitié pour la conquête des charts. Et en ce milieu de semaine, les premiers chiffres commencent à tomber :

Précisons d’emblée que ce qui va suivre n’est pas à prendre au pied de la lettre : loin de moi l’idée d’effectuer une analyse sociologique très certainement erronée de deux populations dont je ne suis pas issu, et tout particulièrement de celle au milieu de laquelle je vis à l’heure actuelle. Néanmoins, les chiffres actuels demeurent assez intéressants puisqu’ils mettent en avant ce que l’on pourrait appeler le "patriotisme musical" anglo-saxon : alors qu’outre-Manche, The Endless River a déjà écoulé près de 92.000 copies et écrase de ce fait Sonic Highways en termes de ventes, c’est l’inverse qui se produit outre-Atlantique. Plus précisément, les estimations chiffrent à 200.000 le nombres de disques vendus pour les Foos d’ici à la fin de la semaine chez l’oncle Sam, contre entre 120.000 et 140.000 pour Pink Floyd.

Très bien, mais que veulent dire ces chiffres ? Au Royaume-Uni, The Endless River est non seulement en passe de monter sur la première marche du podium, mais est aussi l’un des albums s’étant vendu le plus rapidement sur place. Aux États-Unis en revanche, la première place ne reviendra certainement ni à l’un, ni à l’autre, mais à Taylor Swift, dont le dernier rejeton 1989 trône fièrement sur les charts américains depuis sa sortie avec pas moins d’1,3 million de copies écoulées la semaine passée ! Au-delà de toutes les différentes statistiques énoncées par Billboard, une a particulièrement retenu mon attention : 1989 est le premier album de l’année 2014 à être certifié disque de platine aux États-Unis.

J’en arrive au point que je souhaitais soulever au travers de ce billet : malgré tous les disques sortis cette année, il aura fallu attendre dix mois (!) avant que l’un d’eux ne réussisse à atteindre le cap du million de ventes. Il m’est de ce fait impossible de rester optimiste quant aux ventes de disques dans les années à venir, et ce malgré toutes les estimations qui prédisent une recrudescence des ventes : cette statistique à elle seule montre que l’industrie musicale continue de se casser la gueule, et les chiffres en baisse du téléchargement légal appuient mon propos. Seules les ventes de vinyles progressent, mais celles-ci rester tellement marginales qu’on ne saurait en tenir rigueur.

Que faire dans ce cas ? À titre personnel, je pense que la vente de musique au détail est vouée à l’échec. Je pense aussi que les sites de streaming qui proposent un forfait pour une consommation illimitée de musique sont une alternative viable, le format digital gagnant chaque année de plus en plus de terrain face au format physique. Il revient ainsi aux artistes et aux éditeurs le rôle d’alimenter le catalogue afin que l’offre digitale puisse rivaliser avec ce qui est proposé chez tel ou tel disquaire. Quelque chose à quoi Taylor n’a visiblement pas pensé puisqu’elle a décidé de virer tout son catalogue de Spotify, mais vu le nombre de disques qu’elle écoule, je pense qu’il n’y a pas besoin de s’inquiéter pour elle.

Je conclurai en précisant tout d’abord que je ne détiens bien évidemment aucune vérité, et qu’il s’agit là de ma propre vision de l’industrie musicale et en aucun cas d’une solution unique pour sauver celle-ci. Je serais d’ailleurs assez curieux d’entendre les différentes alternatives/analyses que vous auriez à proposer, car je pense qu’il y a bel et bien matière à débattre à ce sujet. Enfin, qu’on ne s’y méprenne pas : malgré tout le propos que j’ai pu développer dans ce papier, je redoute avec beaucoup d’appréhension le jour où les disquaires fermeront et où le CD disparaîtra, parce qu’on ne va pas se mentir : une étagère bien remplie sera toujours plus gratifiante et agréable à regarder qu’un disque dur saturé de fichiers. D’ailleurs, Sonic Highways et The Endless River ne devraient plus tarder avant d’arriver dans ma boîte aux lettres...

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