Contrairement à ce que l’on pense, le rédacteur (la rédactrice) rock n’est pas, même s’il (elle) aime entretenir cette légende, un être mystérieux et omniscient qui ne s’abreuve que de la musique du Diable. Derrière la collection officielle de disques qui occupe les étagères du salon, il y a un "Enfer", cette alcôve où sont cachées des œuvres épouvantables et "interdites". Ces musiques maudites doivent rester à l’abri du regard et de l’ouïe car elles pourraient dévaster la réputation de leur propriétaire auprès de ses pairs ou de ses lecteurs et lectrices. Les albums de l’Enfer ne sont écoutés que dans le plus grand secret (tentures fermées, éclairage tamisé et, évidemment, casque sur les oreilles).
Heavy Rotation dévoile les trois titres qui ont été réellement écoutés en boucle par les membres de la rédaction durant ces derniers jours. Alors, bienvenue au Paradis ou bienvenue en Enfer ?
Daniel
1.- David Gilmour – "The Piper’s Call". Single avant-coureur de l’album "Luck And Strange" à paraître en septembre. De quoi rendre l’attente insupportable tant le titre est d’une qualité imparable. Même si l’on sait que l’opus sera bof-bof.
2.- Deep Purple - "Portable Door". Single avant-coureur de l’album "=1" à paraître en juillet. De quoi rendre l’attente insupportable tant le titre est d’une qualité imparable. Même si l’on sait que l’opus sera bof-bof. Et merci à l’inventeur de la fonction "copier-coller".
3.- Zager & Evans – "In The Year 2525". Les bruits de bottes qui résonnent un peu partout sur notre planète de moins en moins bleue m’ont donné l’envie de réécouter en boucle cette vieille scie folk psychédélique. Pour les amateurs de rimes, une phrase résonne de façon sinistre : "In the year twenty-five twenty-five / If man is still alive…" Le sens parfait de la formule glaçante…
Maxime L
Ed Harcourt - "Into the Loving Arms of Your Enemy". Sur les bons conseils de Quentin, via la rubrique « première écoute », je me suis plongé la tête la première dans ce nouvel album et ses arrangements majestueux. Du travail d’orfèvre à tous les étages, et c’est toute la magnificience pop baroque britannique qui est encapsulée ici. Splendide.
Willow - "False Self". C’est cette fois Valentin qui poussa ma curiosité à écouter l’album de Willow, à peine sorti. Si le disque est assez particulier et difficilement classable, le groove syncopé et frénétique de ce False Self m’a attrapé dès la première écoute. Avant même le moindre morceau du dernier Dua Lipa, c’est dire.
Youbet - "Vacancy". Après les deux excellents conseils d’écoutes de mes camarades, c’est l’algorithme Spotify qui tape juste en me proposant ce morceau de pure indie-pop qui coche absolument toutes les cases de la musique qui me parle instantanément ces temps-ci : voix trainante, harmonies vocales et groove nonchalant tendance DIY from New-York.
Mathieu
W!zard - "I CAN'T FEEL THE PAIN". Il semblerait bien que W!zard ai lancé un gros pavé dans la marre du post-punk français avec NOT GOOD ENOUGH, leur premier album. "I CAN'T FEEL THE PAIN" n'est peut être pas le titre plus représentatif de l'ambiance générale mais captive avec son refrain entêtant et ses guitares délicates.
Lianne La Havas - "Weird Fishes". On ne peut que remercier Recoversion (alias Maxime L.), pour cette sublime découverte. Lianne La Havas s'approprie de la plus belle des manières l'un des meilleurs titres du légendaire quintet d'Oxford, sa voix soul, la rhytmique groovy et les sublimes cœurs permettent de se replonger avec nostalgie dans ce titre labyrinthique, représentatif de l'une des périodes les plus inspirantes du groupe.
Interpol - "All the Rage Back Home". Interpol a toujours excellé dans la manière d'ouvrir ses albums (les sublimes "Our Love to Admire" et "Next Exit"). "All the Rage Back Home", titre inaugural d'El Pintor cinquième album du groupe, n'est peut être pas au niveau de ses prédécesseurs, mais ne contrecarre clairement pas cette habitude avec sa guitare criarde et un Paul Banks au meilleur de ses capacités.
François
Galar - "Grámr". Je dois à Julien la découverte très récente de ce groupe de Black-folk Metal norvégien aux hybridation stylistiques absolument étonnantes. Incontournable.
Wishbone Ash - "Phoenix". De retour de leur concert, j'ai souhaité me replonger dans leur premier album que je n'avais pas écouté depuis très longtemps. Conclusion systématique de leurs shows, "Phoenix" conserve (et confirme) son statut de chef-d'oeuvre au gré des écoutes.
Scorpions - "As Soon As the Good Time Roll". Juste parce que je prépare la chronique des 40 ans de Love at First Sting et que ce titre est mon préféré de l'album - c'est à la fois honnête et évidemment un peu cuistre.
