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Compte-rendu de concert

Black Stone Cherry


Date : 09/02/2016
Salle : Cabaret Sauvage (Paris)
Première partie : Toseland

En pleine forme, Black Stone Cherry a mis le feu au Cabaret Sauvage devant un public jeune et déchaîné, en mêlant l'intensité de ses titres les plus hard et la douceur de deux ou trois ballades.

Erwan, le 17/02/2016
( mots)

Perdu au bout du Parc de la Villette, près de la Cité des Sciences et tout à côté de ce qui semble être un charmant poney club, la magnifique salle du Cabaret Sauvage reçoit direct from the Kentucky les Black Stone Cherry. Impossible pour nous de manquer le retour des Américains qui avaient retourné cette même salle l’an dernier. Initialement accompagné de Theory of a Deadman, c’est finalement Toseland qui ouvrira pour Chris Robertson et sa bande. Timing parfait à l’ouverture des portes, le concert démarre alors que les trois quarts de la salle sont encore dehors sous la pluie. Enfin l’important, c’est qu’on ait fini par tous rentrer pour retourner une nouvelle fois le Cabaret Sauvage.

Toseland est un projet tout frais qui après s’être produit en set acoustique au Download en 2013, a sorti son premier album Renegade en 2014. Une formation à l’histoire assez atypique qui part de l’envie de James Toseland, ancien pilote double champion du monde de superbike, de se lancer dans la musique. Une reconversion qui peut surprendre mais après tout, le sport et le hard rock n’ont jamais rien eu d’incompatible. Bien que venant d’Angleterre, Toseland déroule un hard rock bien américain et bien stéréotypé, et l’efficacité des riffs qui va avec. Ses deux guitaristes Zurab Melua et Ed Bramford évoluent chacun dans un style très différent. Melua a clairement le profil d’un shredder à la main gauche agile, dévaleur de gamme posé dans un coin de la scène, alors que Bramford paraît plus spontané et plus démonstratif. Au moins tout autant que Roger Davis, grand gaillard blond à la basse, qui arpente la scène le sourire aux lèvres. James Toseland prend lui la pose pour pousser sur sa voix un peu à la façon d’un Myles Kennedy. D’un set où les morceaux ne se détachent pas vraiment les uns des autres, on retient "Singer In A Band" sur lequel on peut sentir le plaisir que prend le leader de Toseland dans son nouveau costume de musicien. On peut regretter les deux morceaux pour lesquels le groupe fait monter un clavier sur scène, puisque les guitares l’ont parfaitement recouvert et qu’il n’aura servi à rien. Une première partie néanmoins convaincante, qui donne envie de jeter une oreille sur leur prochain album à paraître au mois de mars prochain.

Cette fois, il ne nous faudra que cinq minutes pour se trouver deux pintes pendant que l’équipe déménage les affaires de Toseland pour laisser place à Black Stone Cherry (prends en de la graine le Point Ephémère). On reprend donc tranquillement nos places dans une fosse qu’on découvre déjà bien pleine, mais aussi jeune et plutôt mixte. Les inquiétudes d’il y a quelques heures en voyant que le Cabaret Sauvage n’affichait pas complet le matin même s’envolent. Le hard en France se porte bien mieux qu’on peut le croire, même auprès des jeunes. Les lumières s’éteignent doucement et Black Stone Cherry entre en scène sur fond de RnB (il s’agit en fait du titre "Pony" de l'Américain Ginuwine), tels des boxeurs dans un film de Stallone. Mais comment dire que le RnB n’est pas vraiment au programme ce soir… "Me and Mary Jane, got a thing goin’ on, GOIN’ ON !". La salle prend feu quand Black Stone Cherry lance un de ses titres phares, reprenant le refrain en hurlant.

"Me and Mary Jane", "Rain Wizard" et "Blind Man", Black Stone Cherry va piocher dans son répertoire ses titres les plus efficaces pour lancer sa soirée. Les premiers pogos se forment dans la foulée, le contexte live donnant à ces morceaux une dimension vraiment hard et lourde. Chris Robertson a beau tourner au whisky (quelques gorgées pour se désaltérer, rien d’excessif), pas question de flancher pour lui ce soir. Son chant puissant réveillerait un mort quand il entame "Rain Wizard" et il monte en puissance sur ses premiers solis, avant d’atteindre une vraie virtuosité en milieu de soirée. Mais quand le groupe revient sur son album Between The Devil And The Deep Blue See avec le titre "In My Blood", on sent l’énergie d’une partie du public se disperser un peu. Et c’est là qu’on voit qu’il est compliqué pour Black Stone Cherry de rester fidèle à son répertoire tout entier, celui-ci allant du bon gros hard du sud des USA à un hard rock FM un peu plus doux. Les morceaux correspondant à cette seconde catégorie sont certes plus rares, d’autant que d’autres titres de ce même album vont à l’inverse parfaitement fonctionner ce soir ("Blame It On a Boom Boom" va rentrer dans les moments de la soirée où le sol de la salle a véritablement tremblé), mais on verra également sur une ou deux ballades qu’une partie du public ne se reconnaît pas dans ces morceaux plus posés.

Pourtant, l’une des grandes forces de Chris Robertson, c’est de savoir baisser la voix dans des tons blues profonds sur des morceaux plus calmes avec une sincérité touchante. "Things My Father Said" en sera un bel exemple. Black Stone Cherry reprend en version blues un titre à l’origine joué en grande partie au piano, et fait vibrer la corde sensible dans la salle. Après un solo de batterie de John Fred Young en guise d’interlude (super solo, qui ne traîne pas en longueur et se termine par un petit coup d’harmonica), le groupe interprète "The Rambler", une ballade extraite de leur prochain album qu’on avait déjà pu découvrir sur le net, en version minimaliste guitare/voix et là encore, petit frisson au rendez-vous.

Ce solo de John Fred Young séparait "The Rambler" de "In Our Dreams", autre extrait déjà connu de leur album à venir, et peut-être seul titre un peu manqué de la soirée pour Black Stone Cherry. Pourtant, l’extrait studio nous avait bien séduit à sa sortie. Mais son interprétation live manquait de pratique, et surtout de justesse et d’énergie dans la voix. Le potentiel est là et il va sans dire qu’au fil des concerts le groupe se sera habitué à ces nouveaux morceaux.

Outre les claques énormes qu’ont été "Yeah Man", "Soulcreek" ou encore "White Trash Millionaire", la soirée a également été celle des hommages. Un hommage aux victimes des attentats de novembre et à la ville de Paris en général à travers leur titre "Peace is Free", après un speach touchant de Chris qui explique que le groupe s’était posé la question de ce qu’ils devaient faire pour la suite de leur tournée mais qu’ils tenaient absolument à venir à Paris qui est une ville qu’ils adorent et que les gens de cette ville mérite qu’on vienne jouer du "fucking" rock n’ roll pour eux. Il demande alors aux gens dans la salle de prendre leur voisin par la main et la lever bien haut en reprenant "Peace is Free", histoire de partager un peu de chaleur humaine. La fragilité est à son maximum. Dans un autre registre, Black Stone Cherry va terminer son concert par un hommage à Lemmy en reprenant "Ace of Spades" ("We are Black Stone Cherry an we play Rock N’ Roll"). Chris se fend d’un discret signe vers le ciel, preuve encore une fois de la sincérité du chanteur de hard américain.

 

Le show se termine et nous quittons le Cabaret Sauvage en sueur, presque fatigués comme après une bonne séance de sport, pour retrouver le vrai monde et la pluie qui va avec. Oh joie. Tant pis, on aura quand même bien fait trembler les murs ce soir. Vive le "fucking" rock n’ roll. 

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