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Compte-rendu de concert

Clutch


Date : 08/12/2019
Salle : Transbordeur (Lyon - Villeurbanne)
Première partie :

Kamchatka / Graveyard / Clutch : Soirée Blues Stoner à Lyon.

Maxime L, le 13/12/2019
( mots)

Si à Lyon, la soirée du 8 décembre est d'ordinaire sous le signe des illuminations et de la Fête des lumières, ce 8 décembre 2019 est placé sous le signe du fuzz, du riff et du Stoner avec une affiche très alléchante : Kamchatka, Graveyard et Clutch, rien que ça !

C'est le power-trio suédois Kamchatka qui ouvre le hostilités vers 18h30 dans un Transbordeur encore clairsemé. Le groupe y joue une petite demi-heure, et si les Lyonnais ne sont clairement pas venus pour eux, leur heavy-blues carré et fiévreux est très efficace et surtout parfaitement dans la thématique de la soirée. 30 petites minutes passent, le temps d'ajouter quelques ampli, de modifier brièvement la configuration de la scène, et ce sont d'autres Suédois, Graveyard qui prennent la relève. J'étais très impatient de les voir, les ayant découvert cette année, et ayant beaucoup écouté Hisingen Blues, album qui date déjà de 2011, mais que je considère comme leur plus abouti. Malheureusement, malgré un son très bon, on constate très vite un réel problème au niveau du chant : Joakim Nilsson souffre terriblement de la gorge, et cela s'entend dès les premières mesures.

Le groupe essaie de passer outre mais cela devient sans doute trop douloureux et se voit obliger d'écourter son set de 30 bonnes minutes. A revoir donc, dans de meilleures conditions, même si j'ai eu le temps d'entendre "Uncomfortably Numb", un de mes titres préférés découvert cette année.

Après quelques dizaines de minutes, mais qui semblent toujours interminable, un classique, les lumières du Transbordeur s'éteignent, une sorte de funk très clinquante jaillit des enceintes, (et que mon Shazam n'a pas réussi à reconnaître), nos 4 américains débarquent devant une salle entièrement acquise à leur cause, une salle très copieusement garnie mais pas pleine à craquer non plus. Dommage quand on connaît la valeur de Clutch sur scène. Tant pis pour les grincheux qui n'ont pas fait le déplacement, car la prestation de ce soir fût une véritable petite claque et permet selon l'expression consacrée, de remettre l'Eglise au centre du village !

Au delà de la musique pratiquée, il faut bien reconnaître que ce groupe respire, transpire même, l'intégrité, la passion et la simplicité. Light-show tout à fait sobre, back drop avec le nom du groupe basique mais pas trop tape à l'œil, 4 musiciens en pantalon tee-shirt....et c'est tout !

Le son est très bon, rappelant au passage que le "Transbo" est la meilleure salle lyonnaise, et Clutch ne laisse que peu de temps aux spectateurs présents pour se prendre les premières claques avec un enchaînement "Rats /X-Ray Visions" asséné en ouverture, bientôt suivi d'un" Power Player" qui mettra tout le monde d'accord : Clutch n'est pas venu là pour rigoler !

Quasiment 30 ans que les américains du Maryland roulent leur bosse sur le circuit, et force est de constater que oui, ce sont les Boss finaux du genre Heavy Blues/stoner. De l'énergie brute, un Neil Fannon peu loquace mais qui tient dans sa poche toute la salle grâce à un magnétisme évident. Mettez n'importe quel autre frontman avec ce jeu de scène très particulier et il en ressortira un peu ridicule. Neil Fannon lui, fait presque office de grand prédicateur, les mains en l'air, la barbe et les épaules très hautes et un début de "Dad Bud" qui ne lui fait pas perdre une once de charisme. Il n'est sans doute pas le chanteur avec la plus grande variété vocale, mais quelle voix bordel ! Très reconnaissable sur disque, elle l'est tout autant sur scène, sèche, chaude, forte, et puissante. Le spectateur en a clairement pour son argent et en prend plein les oreilles. Les autres musiciens sont plus en retrait sans être inefficaces, notamment Tim Sult le guitariste, dont on ne verra pas le visage, trop centré sur sa Gibson, manche presque à la verticale , et trop concentré à nous balancer riffs groovy et rythmiques telluriques et c'est bien là ce qu'on lui demande !

Zéro fioritures donc, et c'est à l image de leurs disques : pas forcément de grande originalité mais d'abord et essentiellement un leitmotiv "tout pour la musique".  Même au niveau des instruments :  ici pas de défilé de guitares qui change à chaque chanson. Il faut attendre presque la moitié du set pour voir une nouvelle guitare entrer, et encore c'est Neil Fannon qui s'en empare pour jouer le génial "Spirit of 76" issu de leur dernier album, Book of Bad Decisions, ( honteusement absent des chroniques sur albumrock d'ailleurs). Au passage, Neil Fannon est sans doute le seul musicien qui perd du charisme (un soupçon hein..) en enfilant une gratte, là où d'autres semblent nus et désarmés sans (Coucou Josh Homme).

Le reste du concert est un déluge sonore, enchaînant les classiques période Blast Tyrant notamment ("The Mob Goes Wild", "Mercury"), ça slamme à tout va dans la salle, et comme si le capital sympathie du groupe n'était pas assez élevé, c'est un des membres de Kamchatka qui est invité pour faire office de claviériste sur "Brazenhead" ! La bonne ambiance, chaude, groovy et électrique trouvant son paroxysme au moment du rappel qui enchaîne le cultissime "Electric Worry" et "Fortunate Son" leur cover très récente des Creedence Clearwater Revival.

Une soirée parfaite donc qui rappelle à ceux qui en doutaient, que malgré la foultitude de nouveaux groupes sur cette scène, les tauliers du genre restent incontestablement ces vieux loups du Maryland, ayant pour eux l'expérience, la spontanéité (pour l'avoir vérifié sur leur compte Instagram, les setlists sont vraiment différentes chaque soir) et en mot : le talent tout simplement. En attendant une nouvelle livraison habituelle l'an prochain, disque qui sera sûrement lui aussi, sans artifices ni révolution, mais qui sera sans failles, comme toute la riche discographie de Clutch. Vivement 2020 !

SetList : 

Rats
X-Ray Visions
Firebirds
Passive Restraints
Power Player
Burning Beard
The Incomparable Mr Flannery
Sea of Destruction
Vision Quest
Spirit of 76
Hot Bottom Feeder
Mercury
Swollen Goat
Subtle Hustle
Brazenhead

Rappel : 

Electric Worry
Fortunate Son

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