
The Stranglers
Salle : Transbordeur (Lyon - Villeurbanne)
Première partie :
Il aura fallu braver bien des éléments pour atteindre, depuis l'Auvergne, le Transbordeur, salle mythique de Villeurbanne (Lyon) à la programmation toujours excellente. La neige, le vent, le froid et la nuit auront fait perdre du temps sur la route si bien qu'on ne dira guère de mots sur la première partie ; notre arrivée à 20h45 au lieu de 20h, un quart d'heure avant que les hommes en noir ne montent sur scène, nous a empêché d'assister à la performance de Nairod Yarg (a priori, un groupe mêlant punk et cold wave).
Malgré mon jeune âge, je peux me targuer d'avoir vu les Stranglers au moins 4 ou 5 fois, quasiment toujours dans cette salle d'ailleurs (et une fois au Fil, à Saint-Etienne, également), et parmi les formations aguerries du rock, ils demeurent pour moi une référence en termes de prestation live. En effet, non contents de déborder d'énergie, ils préparent minitieusement des setlists aussi bien pensées qu'efficaces et préfèrent jouer cinq titres sans interruption plutôt que de discuter entre chaque morceau. C'est toujous intense, sans répis, et très exaltant pour celui qui connaît bien la discographie du combo.
Ainsi, après l'introduction incontournable ("Watkzinblack"), The Stranglers inaugurent le concert sur l'excellent "Toilers on the Sea" et son déluge instrumental, puis déclineront les tubes énergiques tout au long du set : "Peaches", "Nice'n'Sleazy", "Hanging Around" et bien sûr "No More Heroes" pour conclure ce moment intense. Le dernier album en date, Dark Matters, est mis en avant avec des extraits taillés pour la scène : "White Stallion" et "The Last Men on the Moon" méritent d'être salués, notamment pour leur touche électro qui, associée à de bons jeux de lumière, fait forcément son petit effet.
A côté de ces moments très électriques, le groupe a su mettre en place un entracte apaisé au bénéfice de ses titres plus new-wave et mainstream : c'est la succession tamisée "Always the Sun"/"Golden Brown"/"Midnight Summer Dream"/"European Female"/"La Folie". Un grand moment de communion avec le public tant ces titres ont été des tubes en leur temps et demeurent intemporels.
Cette tournée est également la première en l'absence de Dave Greenfield, victime de la COVID en mai 2020. Il faut saluer le nouveau membre aux claviers, Toby Hounsham, qui parvient à restituer toute la force des lignes mélodiques et parfois expérimentales qui font la patte du groupe.
Braver l'hiver auvergnat pour atteindre la capitale des Gaules était donc une peine qui ne fut pas vaine. Emu, Jean-Jacques Burnel termine le show sur ces mots (en français), la voix tremblante : "vous ne savez pas à quel point cela fait du bien de jouer à nouveau". Pour autant, en amateurs de la subversion, ils ont su rire de la situation en trinquant avec deux Corona Extra (voir photo) ... A la mémoire de sir Greenfield.
Setlist :
(Intro) Waltzinblack
Toiler on the Sea
(Get a) Grip (on Yourself)
I've Been Wild
Nice 'n' Sleazy
This Song Will Get Me Over You
5 Minutes
Always the Sun
Golden Brown
Midnight Summer Dream
European Female
La Folie
White Stallion
Walk On By
Relentless
Peaches
Water
Nuclear Device
Duchess
Hanging Around
The Last Men on the Moon
Rappel :
The Lines
Go Buddy Go
No More Heroes