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Interview: dEUS


Mathilde, le 10/11/2011
16h20, Aéronef. Le rendez-vous est donné pour interviewer l’un des membres du groupe le plus emblématique de la Belgique. Excusez du peu. J’aurais donc affaire à Klaas (violoniste/claviériste). On me prévient qu’il ne parle pas bien français et qu’il faudra sans doute que je parle un peu anglais. Mouais, je sais d’expérience que les flamands parlent bien mieux français que les français parlent anglais. Et puis je baragouine quelques mots de néerlandais, rassure-je. Deux digicodes plus tard, nous voilà dans le couloir des loges où, ô surprise, nous emboitons le pas à Tom Barman en marcel blanc, clope à la main. "Je vais prendre une douche !" scande t-il en v.o à la multitude. Klaas me reçoit dans une des loges, à pieds nus et entre deux valises. On se sent comme à la maison là-dedans. L’interview se fera sur le canap’, près du minibar et bien sûr en français, emmené par ce charmant accent batave. En plus j’ai eu droit à un coca. Trop la classe.

Comment définirais-tu ce sixième album ? Un album c’est toujours différent à chaque fois. On ne sait jamais comment ça va évoluer quand on commence à le composer. On ne peut pas savoir par avance si ce sera dansant ou pas. La seule différence de Keep You Close par rapport aux autres albums c’est qu’on l’a écrit tous ensemble. C’est la première fois que ça arrive, car d’habitude c’est Tom qui écrit la plupart des chansons. Et la production de l’album est réussie, je trouve. C’est toujours difficile pour un mixeur de mettre les sons en place, mais là on est vraiment satisfaits. Keep You Close parait plus calme que Vantage Point Non, c’est pas calme... Je dirais plutôt que c’est intense. C’est sûr que c’est pas le même tempo que Vantage Point mais il y a tout de même des titres dansants comme "Constant Now" ou "Ghost". D’autres chansons sont effectivement plus noires, mais bon… C’est un album personnel, quoi. Vous êtes-vous appuyés sur votre expérience et vos vingt ans de carrière pour l’écrire? Etes-vous allés chercher des idées nouvelles ? Ah oui, absolument, on a cherché de nouvelles idées. On ne veut jamais se répéter. On cherche surtout des nouvelles manières d’enregistrer, de composer, de trouver des sons… A la première écoute on ne s’en rend pas forcément compte mais il s’avère que nos chansons ne sont jamais simples, jamais linéaires. Est-ce que "Art rock" pourrait s’appliquer à la musique de dEUS ? "Art Rock "me semble un peu trop prétentieux. On veut juste faire des chansons vivantes et intéressantes. On ne va pas rajouter du bruit gratuitement s’il n’y en a pas besoin. On veut que notre musique soit en place, qu’elle soit juste. Et la pochette de l’album, qu’est ce qu’elle signifie ? "Keep You close" signifie "se concentrer sur des détails". Tom a vu cette photo dans The Guardian, dans un article sur des mecs qui photographiaient des papillons. C’était une belle photo et le titre de l’article nous paraissait être un bon nom d’album. On a donc demandé l’autorisation d’utiliser la photo. Les deux mecs qui y figurent ne devaient pas s’imaginer faire un jour une couverture d’album. Ils sont contents, j’espère (rires). Qu’est ce qui rend la Belgique si prolifique en matière de rock, à ton avis ? La culture, la mentalité ?... Oui, la mentalité absolument. Les français sont très repliés sur leur propre culture, qui est très forte. C’est le cas aussi en Allemagne ou en Angleterre… Interruption. Quelqu’un frappe à la porte. L’occasion pour Klaas d’aller taquiner le minibar et de se prendre un petit verre : "16h30, c’est l’heure du vin!" Alors, les français et les belges… Je pense que les français sont "trapped", enfermés dans leur histoire. Nous les belges on n’a pas de réelle culture. En Belgique il y a une culture flamande et une culture wallonne. De temps en temps ça se superpose, c’est le cas pour la bière (rires). Il y a une mentalité un peu comme le style de Magritte : surréaliste. Et puis, tous les flamands sont au moins trilingues: ils parlent le français, le néerlandais, l’anglais, parfois l’espagnol ou l’allemand… Et quand tu parles beaucoup de langues, tu as une ouverture d’esprit plus large et tu adoptes certains aspects culturels d’autres pays. La Belgique est un petit pays donc elle s’inspire de la culture française mais aussi de la culture anglaise, et c’est peut être ça qui nous rends plus attentifs à ce qu’il se fait ailleurs, notamment en matière de musique. En 2006 vous avez organisé en Belgique le festival "0110" contre la montée du Vlaamse Belang (parti d’extrême-droite flamand), est-ce que vous avez organisé d’autres événements de ce genre depuis ? Non, c’était juste une fois, avant les élections. C’est Tom qui a eu l’idée. Il voulait trouver un moyen de réagir à ce climat politique. Mais il ne fallait pas attaquer de manière trop directe, trop frontale car on risquait d’obtenir l’effet inverse de ce qu’on voulait. Le truc c’est qu’à l’époque, dans le monde occidental, les gens étaient réticents en matière d’engagement. Ils pensaient que c’était réservé aux gens d’extrême-droite, aux punks ou aux mecs avec des dreadlocks. Cela avait plutôt une mauvaise image. Donc après de nombreuses discussions, on a organisé l’évènement en le qualifiant de "festival contre l’intolérance". C’est fou mais ça a vraiment bien marché (rires). Après ce festival, les chiffres du parti ont bien dégringolé. Merci à Klaas et Steven pour m’avoir reçue ! Merci à à Jean de PIAS pour m’avoir aidée à organiser cette interview.
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