Le Top 10 des Vacances : #59 Anathema

Dans l'esprit de la série d’été durant laquelle un rédacteur vous proposait de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres, les vacances de la Toussaint poursuivent l’élaboration de ses Top 10. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux par rapport à leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Aujourd’hui, retour sur la carrière extraordinaire d’un groupe qui ne l’est pas moins et qui n’a jamais eu les honneurs qu’il méritait : Anathema.

10-Are You There, A Natural Disaster - 2003. Anathema possède 2 vocalistes hors pair (3 en rajoutant Lee Douglas). A la voix puissante et mélancolique de Vincent répond celle plus feutrée et discrète de Daniel, sur un “Are You There ?” à la lisière du rock et du trip-rock, lancinant, délicat et représentatif d’un album du groupe qu’on ne met pas suffisamment en avant.

09-The Optimist, The Optimist - 2017 Même si je suis beaucoup moins convaincu par la discographie tardive du groupe, difficile de faire l’impasse sur leur dernier album (qui se veut une suite à l’excellent “A Fine Day To Exit”), et où le morceau titre est une véritable perle, à deux voix, Lee Douglas (soeur du batteur) ayant intégré le groupe à plein temps depuis 2010. Un titre encore une fois à la construction lente mais qui s’inscrit parfaitement dans la veine atmosphérique moderne du groupe.

08-Release, A Fine Day To Exit - 2001 Si “A Fine Day To Exit” est un album moins immédiat que ses glorieux prédécesseurs, il ne faut pas beaucoup d’écoute pour succomber aux lignes métalliques et cristallines de “Release”, fantastique titre à la construction emphatique et dont le crescendo est tout simplement réjouissant. Le tout saupoudré de légères teintes électroniques dont le groupe usera habilement sur les disques suivants.

07-Empty, Alternative IV, 1998. À la fin des années 90, une partie de la scène métal britannique fait sa mue, en incluant beaucoup d’éléments électroniques. Paradise Lost le fera sur la longueur d’un (fantastique) album (”Host”), là où Anathema en incorporera des petites touches, légères et subtiles comme sur ce Empty, qui mêle astucieusement loops et influences celtes.

06-One Last Goodbye, Judgement - 1999 Anathema, c’est avant tout une histoire de famille. Ici on retrouve les frères Cavanagh, Vincent et Daniel qui s’adressent à leur mère, décédée récemment. Un hommage simple, lourd et poignant, qui prendra davantage de sens sur scène à partir de 2002, quand le troisième frère, Jamie, intégrera le groupe à la basse.

05-A Natural Disaster, A Natural Disaster - 2003. Le chant aérien de Lee Douglas, et son grain à la Anneke Van Giersbergen (qui chantera d’ailleurs ce titre en live avec Danny Cavanagh) y est pour beaucoup dans la présence de ce morceau dans ce Top. Une ballade sombre, lente et mélancolique, sorte de Portishead gothique, comme Anathema en a composé plusieurs, toujours avec le même soin, et qui me concernant, me procure toujours les mêmes frissons, vingt ans après.

04-Judgement, Judgement - 1999 À peine un an après Alternative IV, Anathema enfonce le clou avec un album qui s’éloigne encore un peu plus du métal originel, pour proposer un disque plus aérien, ourlé de très beaux morceaux acoustiques. Le morceau titre et sa fabuleuse gradation, progressive (ce break dantesque à 2’23) est le meilleur témoin du Anathema en quête d’un son nouveau, et qui sera une réussite totale.

03-Angelica, Eternity - 1996. Angelica est un morceau très important car il marque les prémices de la nouvelle identité sonore du groupe, qui s’éloigne du métal extrême des débuts pour aller vers une musique plus atmosphérique. Premier morceau chanté d’Eternity, on perçoit encore dans cette ballade gothico-romantique les velleités gutturales, mais contenues, dans le chant de Cavanagh.

02-Lost Control, Alternative IV, 1998. Vous le comprendrez aisément à la lecture de mon Top, Alternative IV est mon album préféré du groupe. Et ce “Lost Control” est sans doute la quintessence de ce métal atmosphérique lourd, lent, désabusé et qui se plait à appuyer là où ça fait mal, entre accords de piano crépusculaires et arrangements de cordes en forme de noeuds coulants. Inextricable et imparable.

01-Fragile Dreams, Alternative IV - 1998. Lorsque la fin du monde sera sous nos yeux, il faudra qu’on sache toutes et tous s’excuser pour ne pas avoir fait de ce morceau un classique parmi les classiques. “Fragile Dreams” est un hymne, puissant, épique, voluptueux et avec cette petite touche celtique absolument irrésistible. Dans ma liste de chansons préférées, tous artistes et styles confondus.

Playlist à écouter sur tous les supports en copiant-collant ce lien : https://www.tunemymusic.com/?share=bmsiem6kjmzh