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Les Nuits Electroniques de l'Ososphère 2008


Lee, le 13/10/2008

Vendredi 26 septembre 2008

Avancée timide parmi les étoiles brillantes des naufragés, la nuit illuminée par les forces de la sécurité, le lieu, l'endroit le voilà, cerclé de noir bleuté. Situation : Strasbourg. Quartier : Laiterie. Définition : les Nuits Electroniques de l'Ososphère.


Vendredi 22h00. Direction la Rocaille pour apercevoir la tentation du culte, l'impossible messe des éternels. Une centaine de personnes attend patiemment la célébration dans un silence de cathédrale. En survivant futuriste, Wire commence son set avec un quart d'heure de retard, et coïncidence ou pas, c'est "Our Time" qui lâche son post-punk garage avec intensité. Colin Newman chante et gratte avec lucidité et dextérité tandis que Graham Lewis assure impeccablement ses lignes de basse dans un sombre éclairage. Suite au départ de Bruce Gilbert, nous avions quelque appréhension quant au son live de Wire. Newman disait même que "les parties de guitare à hautes fréquences de Gilbert ne laissent pas beaucoup d'espace pour autre chose". Pourtant, l'album Send, qui en était largement rempli, fût mis en avant dans la première partie du show. Des titres comme "In the Art of Stopping", "Comet" (avec d'excellents breaks de batterie de Robert Gotobed) ou "The Agfers of Kodack" (magistralement chantée par Lewis), raisonnèrent dans un bruit fort et distinctif. La guitariste Margaret Fiedler McGinnis, en lieu et place de Bruce Gilbert, marquait quelques hésitations, notamment au moment d'écraser le pédalier, mais elle se détendit progressivement et éclata de rire à travers toute la salle lorsque Colin Newman renversa un pied de micro de la batterie alors qu'il changeait de guitare. Le groupe interprète évidemment des morceaux du récent Object 47, tels "Perplex Icon" ou la convaincante "One of US" qui s'intègrent à merveille dans l'atmosphère. La sensation incroyable que laissa ce concert impressionnant a été autant décuplée par des chansons courtes et intemporelles dont Wire gardera encore longtemps le secret. Ainsi, l'énorme "Being Sucked in Again", tirée du second 12' Chairs Missing, a transporté tous les spectateurs présents dans une paix cérémoniale grâce à ses riffs stridents ainsi qu'à la voix unique et magique de Colin qui perce un semblant de déshumanisation dans son interprétation, malgré le persistant glissement de ses lunettes à cause d'une chaleur étouffante et réconfortante. Les gouttes de sueurs ont eu raison de la durée du concert qui ne dépassa pas les soixante minutes chrono. Mais le sympathique rappel chauffa une dernière fois le compteur des décibels et libéra des effets noisy d'une splendeur froide et brûlante. Wire, hors limite, hors temps et artistiquement sans faillite. Mince, c'est déjà fini !


Difficile de se remettre de ces émotions fortes et intenses... Heureusement, les rumeurs quant aux prestations scéniques des Black Lips nous font sagement attendre dans le Club de la Laiterie. Et très vite, l'humeur est à la détente et à l'amusement. Les quatre jeunes américains délivrent un punk garage charmant, excité, sale et dénué de toutes prises de têtes. Jouant très vite des chansons entrainantes de l'album Good Bad Not Evil, les Black Lips ont déchaîné les maigres spectateurs qui s'éprenaient de danses festives. "Bad Kids" et "Cold Hands", par exemple, créèrent de redoutables mélodies pop sans pour autant tomber dans la paresse ou l'exigence. Dans ce groupe, tout le monde chante, batteur inclus, mais c'est surtout le guitariste Cole Alexander qui nous a fait forte impression avec son grand chapeau pointu perché sur le tête. Complètement bourré mais debout, crachant en l'air son trop-plein de salive tout en chantant ultra faux, l'attitude du personnage marquait les esprits. Et au centre, Jared Swilley, bougeait comme un dingue avec sa basse et menait le chant sur les paroles limpides de "O Katrina!", magnifique simple ramonesque jusque dans les cheminées. Malgré les constantes difficultés de l'ingénieur son à respecter le seuil des décibels autorisés, le concert dégageait un son correct dynamité par une énergie passionnante. Côté lumière, les Black Lips décrivèrent leur symbolique flower punk grâce à un rétro-éclairage de couleurs psychédéliques, nommé "Magic Time" et lancé par Cole Alexander à certains moments propices. Puis "No Magic Time", qui ne clôture en rien la soirée puisque une foule toujours plus nombreuse s'empare au fur et à mesure des lieux.


Lorsque les Black Lips quittèrent réellement la scène du Club, nous nous éclipsons par la droite, poussons deux énormes portes noires et battantes, puis... Dans la Galerie, Kiko exécute son dj set depuis plus d'une heure. Le public semble se réjouir d'une performance qui en durera quatre, histoire de chauffer le dancefloor d'une mouvance électronique teintée de new-wave. Les gens dansent, hurlent, se marrent, d'autres marchent, se parlent et se payent un hot-dog ou une crêpe. D'autres aussi retournent au Club pour voir la troupe d'Ebony Bones continuer la fête avec son ska, afro beat tout sautillant où aperçoivent DJ Karotte dans la salle du Molodoï traditionnellement appelée l'Abysse. D'autres encore jettent un oeil dans la Rocaille où Kiki trône derrière les platines. Et enfin, d'autres qui peuvent avoir été toutes ces personnes, abandonnent et partent pour un endroit plus coutumier. Les Nuits Electroniques de l'Ososphère reviennent demain.


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