Les Top 10 des vacances : #66 Camel
Dans l'esprit de la série d’été durant laquelle un rédacteur vous proposait de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres, les vacances de la Toussaint poursuivent l’élaboration de ses Top 10. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux par rapport à leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Aujourd’hui, le plus méritant des groupes de rock progressif, Camel.
10- "Eyes of Ireland", Harbour of Tears – 1996. Pour beaucoup, les années 1990 ont offert un nouveau souffle à Camel qui a su se renouveler et poursuivre sa carrière au sommet de sa forme au moment où, suite aux malheureuses années 1980, le rock progressif est en pleine reconstruction. Les albums concepts se multiplient, le ton est globalement plus introspectif, comme en témoigne la douceur celtique de "Eyes of Ireland".
9- "Hymn to Her", I Can See Your House from Here – 1979. La fin des 1970’s marque une tendance vers des albums plus grands-publics pour Camel, qui n’abandonne jamais pour autant sa teneur progressive (sauf peut-être sur The Single Factor, mais peut-on encore parler de groupe pour cet album ?). La pop-progressive ne sera jamais aussi bonne que sur un titre de cette facture, très efficace et pourtant plein de variations.
8- "Rain Dances", Rain Dances – 1977. Il s’agit sûrement de l’opus le plus fragile de leur âge d’or, et pourtant, au détour d’un instrumental, la magie prend toujours aussi bien.
7- "Never Let Go", Camel – 1973. Le premier grand titre de Camel, du point de vue de sa réception et de sa popularité, sûrement grâce à ses arpèges (magnifiques) et sa façon de jouer le contraste entre parties apaisées et moments intenses. Un des plus grands groupes de rock progressif est né.
6- "Echoes", Breathless – 1978. Titre avec lequel j’ai découvert le groupe (pour l’anecdote), "Echoes" synthétise toute l’esthétique du groupe, des synthés inventifs aux lignes de guitare émouvantes. Puissant.
5- "Ice", I Can See Your House from Here – 1979. Le jeu de guitare de Latimer est une des forces de Camel, inspiré par Gilmour, et devançant toute la scène néo-progressive (notamment Pendragon), il associe virtuosité, sens parfait de la mélodie et volupté cristalline. A un moment où on ne les attendait plus, ils délivrent un "Ice" majestueux, un plan de route pour l’avenir du rock progressif.
4- "Another Night", Moonmadness – 1976. Qui n’a jamais rêvé de rejoindre le géant barbu de la couverture de Moonmadness et d’admirer la Lune à ses côtés ? La musique de Camel côtoie de près l’univers de nos subconscients les plus enfantins, et ne vous fiez pas aux grosses guitares d’ "Another Night", qui ne servent qu’à entrainer l’auditeur dans des paysages sonores hypnotiques.
3- "Rhayader", Music Inspired by the Snow Goose – 1975. Le plus abouti des concepts albums ? En tout cas, il peut prétendre au podium, et l’évocation de son personnage principal avec la flûte guillerette (un autre trait esthétique du groupe) sur "Rhayader" devient rapidement addictive, et le titre irrésistible.
2- "Curiosity", Camel – 1973. Vous avez ici le choix le plus subjectif, et sûrement le plus inattendu, de cette sélection. Mon album préféré demeure le premier, plus tamisé, plus jazzy, plus entreprenant … Un véritable album d’île déserte qui me séduit à chaque écoute, sachant que le voyage onirique est à ma portée dès que je l’insère dans la chaîne hifi. Et ce "Curiosity", oublié, négligé, et pourtant si parfait, cotonneux, le chant et le piano redoublant de douceur. Une perle à (re)découvrir.
1- "Lady Fantasy", Mirage – 1974. La pièce maîtresse du répertoire du groupe, évidemment, aux multiples rebondissements, parfois véritablement Heavy, parfois plus doux, toujours épique. "Lady Fantasy" est un parangon de pièce à tiroir de belle longueur, passage obligé de tout groupe de prog’ qui se respecte, et l’exercice est ici brillamment mené.