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Retro C Trop - 25 juin 2022


François, le 30/06/2022

Welcome to My Nightmare

Alice Cooper


La nuit est tombée sur Tilloloy et nous avons eu le temps de voir le soleil se coucher puisqu'il était hors de question de divaguer vers les buvettes, stands de merch et autre exposition de vieilles voitures américaines (et autres Ferrari), au risque de perdre notre place dans les premiers rangs. En réalité, face à la scène, nous avons plutôt eu le temps de voir l'installation se terminer ; le travail est assez long puisque si le chateau hanté était déjà monté depuis le début du festival (et soigneusement caché, évidemment), il restait pas mal de matériel à disposer pour que le Broadway horrifique d'Alice Cooper soit en place. N'est pas un "Hollywood vampire" qui veut, et il est clair que l'animal ne fait pas les choses à moitié : aller voir un show d'Alice Cooper s'est assister à du grand spectacle, pas seulement musical, l'alter-ego de Vincent Furnier ayant besoin de déambuler dans son univers kitsch et diabolique pour se sublimer. Le rideau se ferme, le public trépigne, les yeux ensanglantés qui décorent la parure rougeoient et la bande-son effrayante se lance. Enfin, la bête arrive. 


Sans attendre, "Feed My Frankenstein" ouvre avec force le concert, et nous comprenons ce qui va suivre : les musiciens sont tous carrés et surtout, déploient toute leur énergie à assurer un jeu d'acteur nous obligeant à passer notre temps à les suivre faire des chorégraphies en occupant l'ensemble de l'espace, utilisant leurs instruments comme des accessoires et les traits de leur visage pour exacerber leurs expressions selon les péripéties de cet opéra-rock. Evidemment, Alice Cooper occupe le centre du récit et de l'événement, toujours armé d'un couteau, d'une canne ou d'une béquille, mais les autres membres du groupe ont une place essentielle, ce ne sont pas de simples figurants. Nita Strauss, entre autres, se révèle être une guitariste virtuose et rigoureuse malgré un jeu de scène très travaillé qui exige d'avoir l'esprit vif tout au long de cet exploit technique et physique : permettez moi de saisir l'occasion pour souligner un point que notre rédaction a à coeur, c'est-à-dire mettre en avant les "femmes du rock" qui s'avèrent à leur place - qui en doutait ? - au sommet (hommage à Cooper  qui avait déjà embauché Orianthi de 2011 à 2014). 


Bien sûr, le groupe fait le tour de sa discographie pantagruélique (nous vous renvoyons modestement à nos chroniques qui l'ont presque traitée en intégralité), des seventies - "Eighteen", "Billion Dollar Babies", "No More Mr Nice Guys" - aux 1990's - "Hey Stoopid" - en passant par les années 1980 - "Poison", "Bed of Nails". Mais le clou du spectacle est le long medley qui navigue entre Welcome to my Nightmare et d'autres titres plus anciens ("Dead Babies", "Black Juju", "I Love the Dead") afin de construire une narration qui nous fait pénétrer la folie cauchemardesque d'Alice Cooper - le personnage - sa cruauté et son univers de Série Z inquiétante en carton-pâte. L'idée est excellente puisqu'elle nous permet de bénéficier d'un bon nombre de titres incontournables sans que la construction ne semble artificielle : cette longue épopée est vraiment cohérente et captivante. 


Mais si celle-ci s'avère aussi efficace, c'est parce qu'elle est mise en scène avec talent : on reste bouche-bée devant le long travail créatif qui précède un tel show. Chaque titre est illustré par le jeu d'acteur d'Alice Cooper qui change de tenue ou adopte des accessoires ; les figurants sont multiples (le bébé géant et franchement glauque, les nouveaux-nés vêtus de noirs, la fameuse "Black Widow") ; les effets spéciaux partent dans tous les sens (fumigènes, ballons géants remplis de confettis, canon à billets verts, bulle de fumée). Anecdote véridique, la très jeune fille derrière moi est tombée dans les pommes à l'arrivée de la créature géante sur "Feed my Frankenstein" ... De plus, les petites scènes dramatiques et grotesques donnent vie à l'ensemble et offrent une scansion cinématographique, de Cooper camisolé à sa tentative d'infanticide au hachoir en passant, évidemment, par la mise à mort de notre héro. A la fin du medley, la guillotine apparait et le boureau tranche la tête de la star qui, dans sa version en sillicone assez convaincante, est brandie puis embrassée par la figurante-veuve noire. C'est jouissif. Il ne reste plus qu'un "School's Out" pour terminer la soirée, dans une version bien allongée qui bascule intelligemment sur les paroles de "Another Brick in The Wall". Rideau. 


Setlist


Feed My Frankenstein


No More Mister Nice Guy


Bed of Nails


Hey Stoopid


Fallen in Love


Be My Lover


(Nita Strauss solo)


Roses on White Lace


Eighteen


Poison


Billion Dollar Babies


Black Widow


Black Juju (solo batterie)


Steven


Dead Babies


I Love the Dead


Escape


Schools Out

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