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Rock en Seine 2012


Emilie, le 17/09/2012

Vendredi 24 août


Duroc. L'arrêt à la station de métro menant vers la porte Saint Cloud donne un petit élan moral pour ouvrir le premier jour des dix ans de Rock en Seine. La sortie de métro n'a pas changé, des affiches sont placardées sur les grilles de sécurité étalées jusqu'à l'entrée du festival, les distributeurs de flyers ont la forme, et les festivaliers s'agglutinent dans les escaliers, sous le pont, et devant les tentes blanches pour se faire passer le bracelet au bras.

Pour moi, le passage dans la bulle Rock en Seine se fait à l'autre bout du domaine. Je fais donc mon entrée, émue, derrière la grande scène qui se remplit de monde tout doucement. Il est 16h00, à l'autre bout Owlle envoie son show electro avec charisme et voltige, ne manquant pas de se démarquer, alors que la pluie commence à rappeler que les vacances sont bientôt finies.


Mêlée à la grappe humaine postée sous les arbres, je profite de mon premier concert avec The Asteroids Galaxy Tour. Entourée de trompettes, la blonde pétillante se fiche du mauvais temps et compte bien faire jumper le public. Le challenge est d'autant plus important, qu'en milieu d'après-midi les estomacs clouent au sol et ramollissent les genoux. Mais c'est mal connaître les festivaliers de Rock en Seine, qui sont là pour en prendre une pleine vue, et se donner jusqu'à leur dernier jet d'énergie. La veste léopard de Mette Lindberg (c'est bien du danois) passe bien sobre à côté des premiers looks extravagants qui sillonnent les chemins humidifiés du domaine. ''The Golden Age'', ''Heart Attack'', ou ''Major'' nous rappellent pourquoi on aime le groupe, avant d'aller découvrir la pépite Get Well Soon + orchestre. A l'instar d'Archive, qui en 2011 avait clôturé le concert accompagné d'une troupe semblable, l'Allemand aux rythmes planants pose une ambiance particulière et délicate autour de la scène de la Cascade. Pour les plus romantico-sensibles, la pluie aura donné une touche plus douce, bien qu'humide, estompant les agacements et les airs dépités.


Alors que Dionysos explosent et gesticulent aussi parfaitement que d'habitude sur la Grande Scène, The Shins viennent redonner le soleil à St Cloud. Toujours dans la pâte de leur talent, les américains n'offrent pas beaucoup de morceaux aux amoureux des premiers heures, privilégiant des titres de leur dernier opus. Toujours est il qu'ils envoient leurs petits tubes bien ficelés avec hardiesse, de quoi séduire les nouveaux prêcheurs, et réconcilier ceux qui boudent leur dernier album, Port of Morrow.

Pas le temps de couper, nous filons jusqu'à Bloc Party qui envahissent déjà la Grande Scène devant une quantité folle de public fou. Une heure de flot d'énergie britannique sans faille, une pensée pour les Pussy Riot, le retour du groupe ne se fait pas incognito et c'est tout à leur honneur. Le set file rapidement, sans accroc et les Bloc Party repartent le sourire aux lèvres de cet accueil chaleureux.


Petite pause non musicale, le temps d'aller profiter de ce qui se passe à côté des scènes. Car Rock en Seine ne se limite pas à une programmation explosive, ils pensent aussi à ceux qui en ont marre d'écouter des groupes géniaux sur leurs quatre scènes, en proposant diverses activités. En ce premier jour, nous nous délectons de l'espace Circus, qui se tient là où était l'exposition photo l'an passé. Fidèles au thème donné par l'affiche, les organisateurs ont créé une bulle, où une fakir donne la réplique au public, où des festivaliers viennent affronter le taureau mécanique, et où les aventuriers viennent lécher les verres du mini bar exotique. Coup de bambou, ou plutôt de noix de coco, en entrant dans cet espace hors du temps, des vahinés dans leurs habits typiques nous accueillent. Les hommes passent le collier de fleurs autour du cou de ces dames, et les vahinés aux cheveux longs, autour de ceux des hommes. De quoi ravir chacun et chacune, et dépayser même dans Paris.


C'est maintenant à la tête d'affiche du jour de reprendre le flambeau, autrement dit Placebo. Malgré un dernier album quelque peu décevant (Battle for the Sun), mon âme d'adolescente est plus forte que tout, et je dois avouer que l'idée de voir Brian Molko faisant la gueule derrière son micro me rendait plus que jouasse. En bonne groupie du dimanche, je me faufile vers les premiers rangs pour profiter au mieux de la plastique parfaite de Steve Forrest. Bien placée, je suis heureuse comme une écureuil avant de subir les premiers pogos. C'est pas grave c'est la folie, c'est Placebo, et c'est beau. Cinq écrans s'alignent sur le front de la Grande Scène, où un jeu de lumières, de films, et d'animations vont faire place le long du concert. Les membres arrivent un par un, tout le monde est content, tout le monde se met à sauter, crier, chanter, l'effet Placebo ne semble pas se dissiper même après tant d'années. ''Faites qu'ils fassent ''Infra-Red'' parce qu'elle ne passe plus sur mon CD tellement je l'ai passé en boucle'', se dit mon moi intérieur. Joie lorsqu'ils la jouent, en dernier -quel coquin ce Brian de me faire peur jusqu'à la dernière minute. Entre temps, des moments d'excellence notamment sur d'anciens titres indélébiles comme ''Every you every me'', ''Better end'', ''I know'', et j'en passe. En bonus malus, ''B3'', un inédit qui figurera sur la future galette. Si l'album se tient dans la même pâte que ''B3'', nous devrions nous régaler. La bande à Molko ne faiblit pas, surtout depuis l'arrivée de Steve Forrest qui donne toute sa splendeur à la batterie, et donne malgré tout un coup de fraîcheur.


On termine la soirée avec le péché mignon du moment, les C2C. La journée fut vive, les jambes crient qu'elle veulent être posées, mais cela n'empêche pas le petit détour par la scène de la Cascade où les quatre, illuminent de leurs mix et de leur symbiose. Il peut paraître moins agréable de regarder des DJ sur scène, mais les nantais détournent ce problème en offrant des pseudos chorés. Disons plutôt des gestes en chœur, qui appuient les rythmes saccadés et maitrisés de leurs morceaux. Qui eut cru un jour, que je prendrais du plaisir à écouter des DJ …
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