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Rock In Toulouse


Jerome, le 11/05/2008


A force d’arpenter les salles obscures, cela fait un bon bout de temps que l'on a du se rendre à l'évidence. Même si la ville rose ne possède pas de magazine ayant pignon sur rue pour les pousser sur le devant de la scène, il n'empêche que ses sous-sols grouillent de formations plus intéressantes et prometteuses les unes que les autres. De jeunes groupes prêts à en découdre. Et ce qui devait finir par arriver s'est tenu ce vendredi 9 mai. La jeune garde toulousaine s'est enfin décidé à prendre les armes sous l'impulsion de The Shaking Heads, et entre nous, il aurait été bien stupide de résister à la tentation. Surtout lorsque, le temps d'une soirée, elle décide de s'approprier un des salles mythiques de la région. Alors autant dire que ce soir, au Bikini, il risque fort de flotter comme un parfum d'Angleterre lors de ce Rock In Toulouse…


Et c'est par Jauhn Lemon que débutent les hostilités de cette soirée riche en promesses. Textes en français et guitares en avant, le jeune groupe ne semble pas plus impressionner que cela par la salle qui commence à se remplir petit à petit, et enchaîne les titres ("La Oule", "Mise A l'Index", "J'sais O m'Mettre", ...) sans aucune retenue. Baignant dans la même vague que la nouvelle mouvance rock s'étant abattue sur les berges de la capitale il n'y a pas si longtemps, les quatre zicos sont bien décidé à s'éclater et cela se voit. Et finalement qu'importe si tout n'est pas des plus carré. Qu'importe si le rythme s'égare de temps en temps ou si les coups de baguettes tombent parfois à côté, de toute manière on n'est pas la pour épater la galerie.

Deuxième à fouler les planches, The Harry Rags emballe rapidement la machine en déversant sur l'auditoire son garage punk version 60's avec un chanteur réussissant l'improbable : combiner le phrasé d'un Pete Doherty (dont ils ont d'ailleurs fait la première partie) et le déhanchement d'un Mick Jagger au plein milieu de sa forme. "Back In Town", "Please Please Please", "Bye Bye", ... Rien de tel finalement pour donner ses premières sueurs au Bikini que de lui rentrer dans le choux en balançant de grandes salves de synthé tout en se vidant les tripes. Et ça, The Harry Rags semble l'avoir bien compris en ne laissant aucune échappatoire à son public durant la bonne demi-heure de leur set. Ce soir le mot d'ordre semble être clair : tu transpires ou tu crèves.


Cette fois la mayonnaise semble avoir bien pris. Et quand The Red Lips s'avance dans la moiteur de la salle, la fosse ne se fait pas prier pour se reformer rapidement dans la seule hâte de pouvoir reprendre leur défouloir la ou elle l'avait laissé. Et autant dire que son vœu sera exaucé car The Red Lips, c'est un peu la grosse claque de la soirée. Le groupe que l'on n'attendait pas et qui vous prend par surprise en vous balançant un pop-rock sobre et efficace ("Industry"), sans fioritures ("I Don't Know Why") même si parfois complètement décalé ("I Want To Play With My Dog"). Et si vous vous demandiez combien de personnes peuvent tenir sur la scène de cette salle, à vue d’œil, une bonne grosse partie de la fosse. Car on s'est quand même senti sacrément seul devant les barrières lorsque le groupe, un peu à la manière d'un Iggy Pop, a demandé à tous ceux qui le souhaitaient de venir les rejoindre sur scène le temps d'une chanson...

On se fraie rapidement une saignée jusqu'au niveau des barrières, histoire de mieux apprécier le concert suivant. Il faut dire que concernant The Shaking Heads, on a déjà pu largement se rendre compte de quoi ils étaient capables. Reste juste à savoir comment les organisateurs de la soirée vont bien pouvoir apprivoiser une salle d'une telle ampleur. Entrée en scène sur fond de batterie, le groupe investit les planches comme si tout cela leur était familier, alignant les titres avec une présence scénique et dans une débauche d'énergie qu'on ne leur avait encore jamais vue. "Take Her For A Ride", "Bad Girl", "She's Got A Date", tout cela n'aurait pas été complet sans leur habituelle reprise de "Try It Again" de The Hives emmenée par un Sam bondissant aux quatre coins de la scène. Rappel improbable car visiblement non prévu, le groupe ne se privera heureusement pas de tout rebrancher le temps d'une reprise des Artic Monkeys, histoire d'achever l'auditoire comme il se doit. Grosse sensation que ces Shaking Heads qui, en plus d'être en passe de réussir leur soirée, viennent d'assurer un set irréprochable.


Invité de toute dernière minute, à tel point que leur nom n'a même pas eu le temps d'intégrer l'affiche, The Dodoz entre en scène sous les clameurs d'un public visiblement bel et bien au courant de leur venue. Avec la seule touche féminine de la soirée en la présence de Géraldine à la basse et au chant, ces quatre jeunes toulousains tout juste sortis du lycée sont un peu la valeur montante du moment. Et à entendre les titres qui s'enchaînent tels "Do You Like Boys ?", l'hypnotique "Werewolf In Love" ou encore leur tube en puissance "Weapon", on comprend un peu mieux l'engouement de nos voisins d'outre-Manche pour ce groupe et pour son post-punk frais et entraînant. Concert rondement mené d'un bout à l'autre malgré quelques marques d'affection un peu trop démonstratrices, et toute cette "jeunesse dans sa forme la plus pure" (comme aiment à les caractériser nos voisins British) se doivent eux-aussi de faire place nette malgré un public conquis.

Mais pas le temps de tergiverser que Meltintone investit déjà la scène. Pull sans manche sur polo vert, les cinq musiciens versent dans un pop-rock plus traditionnel, alternant entre hymne des fosses ("The Machine"), ballade emmenée par Floran et son synthé ("As A Wiseman") et morceaux plus classiques ("A Fiver For A Soul", "Messiah"). Et malgré l'absence du batteur, visiblement remplacé au pied levé par le frangin d'un des membres du groupe, Meltintone réussi sans problème à assurer son show en évitant les quelques embûches tendues en route par les gars de The Rodeo Darlings. Si une question de timing ne s'était pas incrustée, on aura même eu droit au deuxième rappel. Mais pas le temps, libérez la scène et... Suivant !


Ovni de la soirée, The Rodeo Darlings s'avère avant tout être un duo guitare / batterie versant dans un garage-rock rugueux et abrasif, façonné aux vapeurs d'alcool. Traçant leur chemin dans les sillons d'un blues typé texan et agrémenté de grandes lampées de vodka, les deux frères toulousains dépoussièrent le genre en oscillant entre slide-guitare et décharge de riffs viscérale. N'hésitant pas à descendre dans la fosse armé uniquement de sa six-cordes en guise de cran d'arrêt, Johan tente tant bien que mal de retenir un public commençant à se disperser, en tailladant le Bikini partout ou ses accords arrivent à se planter. Une grosse débauche d'énergie qui aura raison de plus d'un spectateur.

Car malheureusement pour les Bogart & The Addictives, le public toulousain ne semble pas être du genre couche-tard ce soir là. L'air un peu déçu d'arriver après la bataille, les quatre musiciens et leur dégaine d'intello "propres sur eux" ne se privent cependant pas pour sonner le rappel des derniers insomniaques sur fond de punk à tendance new-wave. "Superheroes Bogart", "Monsoon Lovers", les titres s'enchaînent et tant pis pour les flemmards. Au fond, ils ne savent pas ce qu'ils ont raté.

On quitte la salle tout content de la soirée passée et encore impressionné de ce qui vient de se dérouler sous nos yeux. Entre confirmation pour certains et véritable révélation pour d'autres, la ville rose n'a vraiment pas à rougir de son bataillon de rockers. Et quand, au détour d'une conversation, on apprend de la bouche des Shaking Heads que ce genre d'aventure risque de se reproduire dans un avenir proche, on se dit que l'on tient peut être la meilleure nouvelle de la semaine. Du coup, vivement la prochaine !



Un grand merci à Xavier et aux Shaking Heads.
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