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Solidays 2013


Emilie, le 13/07/2013

Cette année, Solidarité Sida déployait pour la quinzième année son attirail de festival, plus engagés que jamais avec pour slogan « In Love We Trust ». In musique aussi, car pendant les trois jours estivaux près de cent artistes ont fait sonner l’hippodrome de Longchamps. Dès le vendredi, des groupes comme Bloc Party, Agoria, Saez ou Crystal Fighters partageaient l’affiche avec les groupes qui commencent à faire leur place, tel que Hyphen Hyphen, La Femme, ou La Demoiselle Inconnue. Le lendemain, sous le soleil exactement, arrivaient The Hives, Sexy Sushi, Wax Tailor, Soma, BRNS et autres Juveniles.


C’est le dimanche que j’ai pu me jeter dans le bain de Longchamps pour rejoindre les festivaliers qui ont rendu le festival complet les trois jours. L’ambiance des Solidays ne s’oublie guère d’une année sur l’autre. Comme un circuit quotidien, je traverse la ligne 1 jusqu’à Porte Maillot où la fameuse navette attend d’être remplie pour se rendre à l’hippodrome. Elle ne met d’ailleurs pas des heures à se remplir, et sitôt partie une collègue vient prendre le relai. Sur place, comme partout au festival, des « volontaires » s’occupent de faire filer tout cela sans accroc. 
Après un détour habituel par les coulisses du festival, je passe enfin les barrières qui délimitent l’espace presse et artistes de la fourmilière musicale. Un coup d’œil à gauche pour vérifier que la scène du Dôme est toujours là, et un coup d’œil à droite vers le Cesar Circus, le rond point central de l’hippodrome. On y est ! Les fashion victimes d’un jour sont là, les cheveux sont bombés, les nombrils et torses sont à l’air et les glaces italiennes fondent sur les poignets. L’ellipse temporelle d’un an n’a rien abîmé.

La file pour l’exposition « Sex in the city » affiche comme chaque année une file d’attente justifiée. L’ayant faite sous la pluie et dans la boue l’an passé je passe mon tour, il fait trop beau pour stagner à un seul endroit même si le détour vaut le coup. Pour les parents qui aiment leurs enfants mais qui bon, sont quand même pas mal loin d’eux cinq minutes ou deux pour profiter, l’Espace Kids est installé. Ce qui n’empêche évidemment pas aux parents ou baby-sitter (peut-être) de faire profiter leurs bambins des concerts qui brillent aux quatre coins de Longchamps.

Des stands sont étalés en longueur entre le Cesar Circus et la Scène Paris. Peut être est-ce ce qui justifie la file d’au moins 112 personnes qui fond sous le soleil devant le distributeur de billets. L’attraction n’est pas folichonne mais ô combien pratique (parole de fauchée). Toujours est-il qu’étant arrivée en touriste mal organisée, telle une bleue, je n’ai jamais été aussi heureuse de croiser un vendeur de chapeau et de débardeur. Une fois mon nouveau look installé, les lunettes vissées sur le nez je m’attaque au cœur du sujet : les concerts.

Le bout du monde n’a pas changé de place, et même si mon acolyte et moi-même n’avons pas pris le temps de passer poser notre fessier dans le coin détente, l’ambiance qui en émane est reposante. Moins détente mais toujours autant distrayant, un dispositif de saut à l’élastique est installé au milieu des quarante stands de nourritures du monde, et semble faire fureur auprès des courageux.
Mais nous ne sommes pas venues pour manger ou dormir sous les arbres, tout de même. Sous les chapiteaux et sur scène s’enchainent les concerts du dimanche. Au programme de ma journée, trois groupes : Asaf Avidan, Balthazar et Gogol Bordello.
Des stands sont étalés en longueur entre le Cesar Circus et la Scène Paris. Peut être est-ce ce qui justifie la file d’au moins 112 personnes qui fond sous le soleil devant le distributeur de billets. L’attraction n’est pas folichonne mais ô combien pratique (parole de démunie). Toujours est-il qu’étant arrivée en touriste mal organisée, telle une bleue, je n’ai jamais été aussi heureuse de croiser un vendeur de chapeau et de débardeur. Une fois mon nouveau look installé, les lunettes vissées sur le nez je m’attaque au cœur du sujet : les concerts.



Après l’hommage aux associations sur la scène Paris, et avant le concert de 18h, les meneurs de Solidarité Sida et des Solidays demandent au nombreux public présent devant eux de faire un « Die In », autrement tout le monde doit s’allonger en signe d’hommage à toutes les personnes décédées du Sida. C’est au bout de seulement quelques minutes qu’une grande superficie de l’hippodrome est recouverte de festivaliers allongés les uns sur les autres.


Suite à cela, Asaf Avidan arrive sur scène dans ses bretelles et son marcel blanc. Le bel homme est entouré d’une belle équipe, deux hommes deux demoiselles (ont-elles réellement été recrutées au talent ?) pour assurer un set d’une heure. Reprenant des morceaux de son ancien projet avec The Mojos et des titres de son album solo, l’israélien ne perd pas l’attention de la foule qui est pourtant en train de cuire au soleil. Il nous raconte qu’un de ses morceaux est né d’un rêve qu’il a fait après s’être baladé à Pigalle, où des danseuses du Moulin Rouge venaient le chercher. Il nous joue une partie des titres les plus beaux de son projet solo, dont « Cyclamen » et la sublime « Love it or leave it », et il joue le morceau qui le symbolise « reckoning song » sous les chœurs d’un public en rythme. Le live est plutôt rock, à l’image des albums de son groupe dont il reprend les morceaux avec énergie. Sa voix aigue et éraillée n’est pas une légende, il la pousse même avec aisance à plusieurs reprises du set. Même si ce set est fort agréable, il n’est pas plus époustouflant que les albums bien produits qu’Asaf Avidan a sous le coude. Sa percussionniste, jolie certes, mais visiblement un peu inutiles (pourquoi avoir tant de matos pour ne s’en servir qu’à moitié ? Ou bien son micro ne marchait pas). Toujours est-il que « Love it or Leave it » s’est fait attendre tout le long du set pour mon grand bonheur, et que le maigrelet à crête a ravi le public des Solidays 1h faisant.

Sans transition, nous suivons le flux de la foule pour nous arrêter au chapiteau César Circus, où Balthazar ont déjà commencé à retenir l’attention. Postés les uns à coté des autres, devant leur grandes lettres blanches où la lumière se reflète parfaitement, les belges de Balthazar ne se font pas attendre pour montrer qui ils sont. Leurs voix se lient tellement parfaitement que n’imagine pas la formation autrement. Les instruments s’échangent, les rythmes également et l’énergie est là même si parfois canalisée. Ils font se rencontrer les morceaux de leurs deux albums sans accroc, et font régner une ambiance bien particulière sous le chapiteau central. Ceux qui ne connaissaient pas ce petit ovni qu’est Balthazar ne seront certainement pas ressortis insensible à leur formation. Lorsque ce ne sont pas deux violons qui se superposent, c’est le chanteur qui captive toute attention dans sa voix nonchalante. Ils ont largement le charisme de passer à la scène un cran au dessus, on les aurait bien vus sur une Paris ou Bagatelle.


Après une petite pause à l’ombre et aux bulles, nous nous crashons sur les barrières de la scène Bagatelle pour profiter du show dantesque qui va nous tomber dessus : Gogol Bordello. Autour de nous, les français se comptent sur les doigts d’une seule main, presque logique connaissant l’étendue mondiale de la fougue du groupe. 
Comment définir cette fameuse bande qui part dans tous les sens, tant musicalement que humainement ? Sur scène, huit personnages loufoques et plus énergiques que jamais se partagent le chant et les instruments. Il y en a de tous les côtés, pour tous les goûts. Dans un look de boxeur délooké, Eugene Hütz gesticule sans cesse alors que le soleil fait briller sa dent en or, sous sa moustache. « Gypsy Punk » est peint en rouge sur fond jaune sur l’immense tenture qui sert de décor de fond, quelle belle définition pour ce groupe inclassable. Le grand bazar commence déjà par les diverses nationalités des musiciens : Ukraine, Russie, Etats-Unis, Equateur, Allemange, Ethiopie … Autant d’origines que d’influences. Les bons termes se trouvent dans description du groupe : « Nés de la rencontre de la musique tzigane traditionnelle des Balkans et de l'est de l'Europe avec le punk new-yorkais, ces sons ont fait des Gogol Bordello les créateurs et les chefs de file d'une nouvelle mouvance ». Et pour illustrer cette fameuse mouvance, rien de tel qu’un concert, que dis-je, un show des Gogol. Ils jaillissent de tous les côtés de la scène, et ce sans compter la belle Elizabeth Sun qui vient charmer le public en se déplaçant telle une féline entre les musiciens. Performeuse et musicienne, elle féminise et dompte ces sept hommes déchainés. Accordéon, basse, batterie, percussions, violon, guitares … c’est de toute cette panoplie d’instruments qu’explosent le groupe, mieux qu’un feu d’artifice ils mettent la foule en feu. Impossible de rester en place et de ne pas se prendre au jeu et à la pure folie qui règne entre eux. Heureusement que la chaleur commençait à se faire plus discrète sur les Solidays, sinon le concert aurait pu paraître difficile physiquement. Mais là ce n’était qu’énergie et folie, comme il est bon et rare de trouver en festival !

Après cette douche punk tzigane, nous quittons le sol de Longchamps qui n’a comme star finale que David Guetta. On ne peut pas être parfaits sur toute la ligne. Nous retraversons donc l’hippodrome, passant par la foule amassée devant la scène Paris et le DJ, devant les stands de nourriture du monde, devant le saut à l’élastique, devant César Circus et l’expo Sex and the City .. En bref, résumé du festival sous les arbres à lampes allumés, les boules à facettes très puissantes, et les lampions géants.



Il est clair qu’en un seul jour, il est difficile voire impossible de faire le tour de tout ce qui est mis en place au festival, puisque les concerts s’enchainent et que les installations sont nombreuses. Mais nous pouvons malgré tout profiter des installations et de l’organisation exemplaire des Solidays. Cette petite pause dans le temps fait guide de dépaysement, à seulement quelques mètres de la course de Paris. Quand le soleil est au rendez-vous, comme ce week-end, le moment est trois dois plus agréable.

Le constat est qu’à la différence de nombreux festivals, les Solidays font régner cet esprit de colonie de vacances où les coins conforts rencontrent les concerts le tout protégé par une organisation au poil. Vraiment au poil. Nous sommes conquis, comme visiblement une grande partie de festivaliers, car pour la première année le festival affichait complet avant même le début des hostilités.

In Solidays we trust.
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