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Sonic City Festival


Lee, le 30/04/2009

Samedi 4 avril 2009


De Kreun, 14h20. L'apéro a déjà coulé, les lumières s'éteignent. Peu de monde accueille Zucchini Drive, formation locale, qui lance le marathon musical. Les deux MC's belges se démènent, une demi-heure durant, et assurent la mise en route des évènements. Un poil en retrait résident trois arrangeurs de sons qui gravitent dans l'ombre. Malgré une énergie correcte et une cohérence concrète, Zucchini Drive passe inaperçu. Manque d'intentions dans le flow, justesse d'accent dans le chant, musique timide frisant l'électronica-pink-wave. Rien de grave cependant car, pour nous, la jeunesse n'est pas encore un défaut.


L'occasion n'est que trop belle pour s'imprégner de la culture locale. Comme le thé à la menthe au Maroc, la bière est une véritable institution en Belgique. Servie (OBLIGATOIREMENT) dans un (VRAI) verre afin de se délecter de son fin parfum. Nous en oublions presque la performance du combo Uniform qui expérimenta une atmosphère chaotique. La présence des anglais est palpable, la musique étrange, voire inquiétante.


Même endroit. 15h30. Dehors le vent refroidit. Le crew Deadverse débarque. Mc Dälek, Oktopus, Destructo Swarmbots et Oddateee mettent l'ambiance en compagnie de leurs tourneurs de Jarring Effects. Dj Markus, derrière ses platines, comble les vides en faisant crépiter quelques vinyles. C'est à Subtitle (Giovanni Marks) de monter sur scène. Très vite, les fous rires éclatent dans la salle. Il faut dire que le grand rappeur américain a des histoires à raconter. Des tas d'histoires... Et mieux vaut avoir un bon anglais pour les comprendre. Si Subtitle délire la moitié du temps, il utilise l'autre moitié pour faire apprécier son flow précis ultra-rapide. Il démarre et coupe ses chansons par un click brutal asséné à son portable. Mélange de hip-hop old-school et d'électronique, la musique n'était, malheureusement pas toujours, à la hauteur du MC. Mais ce show aura définitivement lancé le festival.


17h00. Impression de déjà vu puisque c'est au tour de 2nd Gen d'entrer en scène. Le même trio qui officiait sous le nom de Uniform retrouve son champ d'action. Cette fois-ci, plus d'expérimentations instrumentales : plus de clochettes, ni de trombonne, ni de violon. Machines, synthétiseur et guitare rassemblent l'univers cyberpunk de 2nd Gen dans une belle échapée indus/breakcore plutôt audacieuse. Le son frôlait souvent avec la perfection minimaliste, même si l'utilisation de voix parraissait trop timide.
Plus tard, en début de soirée, Candie Hank radicalisa De Kreun en dancefloor vitaminé. Surplomblant ses tables de matériel sonore, l'allemand est parvenu a agiter les trois-quarts du public. Electro, technopunk ou new-wave-noise, genre : j'ai des gôuts de folie ! Le tout alors qu'il ne restait que deux concerts. Mais quels concerts !


21h00. Il fait chaud désormais. Le crescendo des deux derniers concerts-chocs (de la journée) sentait l'apocalypse. Tout d'abord, Amen Ra, groupe belge convoqué à la dernière minute, venait palier l'annulation de Scorn (projet de Mike Harris). Ce dernier a vécu l'incendie de son studio après quelques passages en hôpital psychiatrique. Nous lui souhaitons un bon rétablissement. Place à Amen Ra donc, soit cinq hommes prêts à en découdre. Tout de noir vêtus, dans un décor sombre et infiltré de projections animées (lorsqu'elles fonctionnent), les musiciens n'ont pas fait dans la demi-mesure. Un son fort (souvent mal réglé), une puissance dévastatrice, une prestance lourde et abrasive, Amen Ra a joué son post-harcore d'une grâce vampirique. Malgré quelques imperfections et légères maladresses, les compulsifs de «gros son» sludge et doom-metal n'ont pu s'empêcher d'évoquer Neurosis. Invoquer l'esprit du Grand Maître du Metal Expérimental est déjà une victoire pour Amen Ra. Le pacte est signé, les épées sont croisées sous la flamme du chandelier d'argent. Les chevaliers repartent vers de nouvelles expéditions.


22h30. Le clou du spectacle. Le show de Dälek est total, extrême et souverrain. Sur scène Oktopus, Destructo Swarmbots et Mc Dälek jouent leurs nouveaux morceaux, récemment gravés sur le Mur de l'année Gutter Tactics. Le résultat : une tempête sonore. Le public est très vite possédé par la musique. "Who Medgar Ever Was" crée une nouvelle dimension, le passage semble éclairé par les mouvements de tête de Mc Dälek qui suivent le rythme aux mesures changeantes. Décollage garantit au milieu d'"Armed With Krylon" et ses belles nappes onduleuses et chimériques. "We Lost Sight" décrit cette même ambiance, lors d'une plongée onirique à travers la réalité. Et "Street Diction", la parfaite symbiose du couplet/refrain, sous l'orage de merveilles. Quelle production incroyable ! Quand Oktopus, derrière ses machines, envoie le son, tout tremble. Aussi, le beat vous rappelle que votre coeur est à gauche, notamment dans "2012 (The Pillage)", titre plus minimaliste qui se rapproche du travail de RZA. Sur cette tournée, Destructo Swarmbots est assis et tripatouille sa guitare posée à côté de son PC. Son apport précieux polit et étend les couches génératrices. De là, certaines chansons retranscrivent une précision humaine assistée par la machine. "No Question" et "Paragraphs Relentless" (du quatrième album Abandoned Language), qui prennent une signification encore plus particulière sur scène, continuent de remplir l'espace. "Spiritual Healing" de From Filthy Tongue Of Gods And Griots ne sèche pas les gouttes de sueur. Enfin, Oddateee et le guitariste de Picore rejoignent Dälek pour un final insensé , avec un titre saluant le crew Deadverse.

Et oui, plus les années passent, plus on se dit que Dälek est au sommet de son talent. Preuve en est encore, lorsque vous entendez ce son juste après le refrain de la chanson "Gutter Tactics". Ce son, en forme de guitares saturées noise-drone à la perfection industrielle, qui vous envahit intégralement. Indéfectiblement, le meilleur son que vous n'avez jamais entendu !

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