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Tron L'héritage : le film et la BO passés au crible


Pierre, le 08/02/2011

Le film


La course de motos, anthologique. ©Disney


En 1982, Disney sort Tron, l’histoire d’un informaticien se retrouvant piégé à l’intérieur d’un ordinateur. Trop avant-gardiste, le film est un échec commercial cuisant. Presque trente plus tard, l’avènement de la culture geek et le développement de l’informatique ont permis à Tron d’atteindre le rang d’objet culte. Il n’en fallait pas plus à Disney pour mettre en chantier une suite.

Tron L’héritage débute en 1989 lorsque Kevin Flynn, le héros de Tron, disparaît mystérieusement. Vingt ans plus tard, son fils, jeune surdoué en informatique, est à son tour malencontreusement catapulté à l’intérieur d’un ordinateur. Il y découvre un monde virtuel gigantesque, Le Grid, et son père entiché d’une barbe blanche et de quelques rides. Au programme de ces retrouvailles : poncifs sur les relations père-fils, bastons et courses de motos 2.0.

L’échec du premier film tenait surtout à son univers ultra codifié, l’informatique, encore méconnu des masses. Son successeur se veut beaucoup plus accessible. En dehors de quelques clins d’œil destinés aux fans, l’intrigue se comprend facilement et permet au spectateur de s’immerger rapidement dans l’action, le vrai nerf de la guerre. Car, Disney l’avait promis : à la manière du premier épisode, Tron L’héritage est une belle claque visuelle. La remise à niveau du Grid est de toute beauté, on en prend plein la vue en permanence. Chaque scène mythique a droit à son lifting, de la bataille de disque à la course de motos. D’où par instants l’impression d’avoir à faire à une mise jour du premier volet. Cette surenchère visuelle a toutefois tendance à briser la tension dramatique qui émanait par exemple de la course de motos originale. Tout est plus gros, plus long, mais pas forcément meilleur. L’action, trop présente et un peu brouillonne y perd aussi en lisibilité. Pour ce qui est de la 3D, dont plus aucun studio ne semble pouvoir se passer, elle est assez immersive dans la partie virtuelle du film, mais très fatigante dans le monde réel, filmé en 2D.


Les Daft Punk relooké à la mode Tron. ©Disney


Là où Tron jouissait d’un scénario simple mais cohérent, sa suite a eu droit à ce qui se fait de pire en matière d’écriture. D’un classicisme navrant (la lutte du bien contre le mal / intelligence artificielle contre humain), rempli de bons sentiments, ce nouvel opus est une vraie déception. Les rebondissements inopinés et peu cohérents donnent parfois l’impression que l’intrigue est le résultat d’un "cadavre exquis" auquel les quatre scénaristes se seraient adonnés. Pire encore que la pauvreté du scénario, la direction et le choix des acteurs est très discutable. Garrett Hedlund s’avère trop peu charismatique, l’immense Jeff Bridges semble perdu, tandis qu’Olivia Wilde est réduite à la fonction de femme objet, magnifique dans sa combinaison moulante. Le tout donne une impression de gâchis assez triste. Ne reste que la BO des Daft Punk, vendu par Disney comme un événement, qui s’avère nettement meilleure dans le film que lors d’une écoute au casque. La musique, omniprésente, est un acteur à part entière (les Daft Punk font d’ailleurs une apparition) confirmant l’idée que ce Tron L'héritage est un long clip de deux heures.

Inévitablement, ce nouveau Tron déçoit. Même s’il possède une plastique incroyable, qui s’appréciera uniquement sur grand écran, le film est loin de faire honneur à son illustre prédécesseur. A ce titre, on ne peut que constater avec tristesse le passage d’une licence atypique à un produit calibré pour le succès. Et cette fois Disney ne s’est pas trompé : Le film cartonne aux Etats-Unis et une suite est déjà en route.
En savoir plus sur Daft Punk,
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