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Critique d'album

Blue Öyster Cult


Blue Öyster Cult


(16/01/1972 - CBS - Classic Hard Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Une secte hante le rock"
François, le 08/01/2022
( mots)

Depuis la naissance du rock, un dialogue sous forme de mouvement de pendule régit les relations entre les deux grandes places du genre, l’Angleterre et les Etats-Unis. Le blues et le rock’n’roll traversèrent l’Atlantique au début des années 1960 et la British Invasion avait ensuite renvoyé la balle dans l’autre sens, quand le rock psychédélique s‘avérait être un dialogue constant entre les musiciens des deux nations. 


Les deux grands courants qui émergèrent au Royaume-Uni à la fin des années 1960, soit le rock progressif et le hard-rock, mirent du temps à trouver un écho transatlantique. Pour tout dire, le rock progressif étatsunien fut tardif et la scène restreinte, l’Oncle Sam préférant le jazz-rock ou la folie zappaienne quand il s’agissait de dépasser les limites du genre, même si le public était friand des grands noms britanniques (on notera les tournées triomphales des ELP, Yes, Gentle Giant ou autre Jethro Tull). 


En ce qui concerne le hard-rock, porté par un trio de tête fabuleux en Angleterre – Led Zeppelin, Black Sabbath, Deep Purple – accompagné d’une foule de formations créatives, l’écho tardait un peu à se faire entendre aux Etats-Unis. Ce n’est pas le désert, notamment du côté de certaines formations post-psychédélisques qui "acidifient" le propos dans une forme de proto-stoner (Josefus, Bloodrock …) ou plus encore dans le Michigan industriel qui connait un courant saturé diversifié quoique beaucoup plus enraciné dans l’esthétique des décennies précédentes – Alice Cooper depuis 1971, Grand Funk Railroad ou les énervés des Stooges et du MC5. Il est certain que l’ère américaine du hard-rock attend son heure, et que son commencement se situe quelque part entre 1972 et 1973. Ce sera l’avènement du rock sudiste version Lynyrd Skynyrd, d’Aerosmith ou de Montrose, de Kiss et de Ted Nugent, ou du prog’ assez relevé de Kansas. Et cela commence en partie avec Blue Öyster Cult, formation new-yorkaise qui vient de trouver son nom de baptême au début de la décennie, et qui s’apprête à devenir un des groupes les plus incontournables de l’histoire du rock. 


Le nom est énigmatique, Secte de l’huitre bleue, de même que la pochette du premier album voyant le jour en janvier 1972 : la croix renversée et interrogative, aussi ésotérique et mystérieuse que l’est leur manager Sandy Pearlman (qui écrit de nombreux textes hermétiques pour le combo pour lequel il a trouvé le nom) ou le surnom de Donald Roeser, le guitariste définitivement connu sous le pseudonyme de Buck Dharma. 


Blue Öyster Cult est une formation qui se veut intellectuelle et qui est bien décidée à développer son propre univers ; néanmoins, sur ses deux premiers albums, le groupe n’a pas encore trouvé la maturité mélodique et harmonique qui lui permettra plus tard d’atteindre des sommets. 


Il est vrai par contre qu’ils offrent un album qui tente de proposer un Hard-rock américain en bonne et due forme, même s’ils demeurent marqués par le son US de la décennie précédente. On sent d’ailleurs l’influence d’un groupe comme Steppenwolf, pionnier dans son genre, auquel ils rendront hommage à plusieurs reprises lors de leurs concerts. Ainsi, on notera les fortes inclinaisons hard-blues, rock’n’roll ou soft-jazz sur des titres saturés comme "Stairway to the Stars", "Before the Kiss a Redcap" ou encore "Transmaniacon MC" bien qu’ils tentent de travailler leur identité et complexifier un peu leur approche (on note les signatures rythmique ou tonale sur l’introduction de "Transmaniacon MC"  et le refrain de "Stairway to the Stars" qui, par son alliance piano/guitare sonne avec la maniera du BÖC). Le combo brille moins quand il s’enfonce un peu trop profondément dans les 1960’s ("I’m on the Lamb but I Ain’t No Sheep" ou pire, "Redeemed" déjà désuet). 


Question hard-rock, il est certain que Blue Öyster Cult franchit un réel palier avec l’excellent "Cities on Flames with Rock’n’Roll", premier tube à la ligne de guitare mémorable, réel morceau de bravoure de l’opus dans ce registre. 


Il faut dire que qualifier ce premier essai d’album de hard-rock est malhonnête, tant on plane par ailleurs dans les contrées psychédéliques et orientalisantes de "She’s as Beautiful as a Foot", tant on peut se laisser emporter par les côtés éthérés et cosmiques de "Screams" (dans une forme qui n’est pas encore aboutie mais qui laisse anticiper de belles choses) ou encore au sein des effets de "Workshop of the Telescopes" (recommandable pour ses lignes de guitare et son solo). On sait que dans sa face plus douce, Blue Öyster Cult a marqué son temps avec "Then Came the Last Days of May" qui sent bon le Summer of Love et qui vaut surtout le coup pour son interprétation grandement rallongée en live. 


Blue Öyster Cult ouvre sa carrière avec un travail honnête, globalement daté mais plein de promesses. Les pièces, qui peuvent parfois sembler quelconques, gagneront en majesté une fois transposées sur scène, et le groupe saura rivaliser de saturation et de virtuosité. La richesse et l’originalité du BÖC sont encore en gestation, quelques "signes" (¿) qui ne trompent pas. 


A écouter : "Stairway to the Stars", "Then Came the Last Days of May", "Cities on Flames with Rock’n’Roll"

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