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Critique d'album

Blue Öyster Cult


The Symbol Remains


(09/10/2020 - - Classic Hard Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

Note de 3/5
Vous aussi, notez cet album ! (17 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 2.5/5 pour cet album
"Blue Oyster Cult signe un retour en demi-teinte "
François, le 27/10/2020
( mots)

Avant de commencer cette chronique, au regard de la teneur de celle-ci et du  groupe concerné, le lecteur doit savoir qu’il lit les lignes d’un amoureux de Blue Oyster Cult. Secret Treaties, Fire of Unknown Origin, Cultosaurus Erectus … Autant d’albums qui atteignent ou avoisinent l’excellence, et qui sont incontournables dans l’histoire du rock. J’ai même une faiblesse pour des opus à la qualité plus discutable comme Club Ninja, c’est dire, et j’ai fait des kilomètres pour pouvoir les voir jouer en chair et en os, sans aucun regret tant les performances étaient mémorables. L’excellent Richie Castellano peut être particulièrement mis en avant tant il est devenu un élément moteur du groupe. Cette énergie dégagée sur scène justifiait tout à fait l’enregistrement d’un nouvel album, d’autant plus que leur dernière sortie datait de 2001 (Curse of the Hidden Mirror). Bref, entre de grandes attentes et des espoirs qui ne savaient s’ils allaient un jour être comblés, The Symbol Remains n’allait pas passer inaperçu. Il est triste de constater que selon nous, le résultat escompté n’est pas là. 


En musique, je ne suis pas partisan du "on ne peut pas avoir été et être", tant de vieilles formations ont pu connaître une seconde jeunesse ou produire des albums très intéressants bien après leur âge d’or (pensez à Deep Purple, entre autres). Il n’y a donc aucune animosité ni préjugé face à cette démarche, bien au contraire. Pour autant, ce qu’on peut lire dans la presse spécialisée (ou non) semble relever de l’état d’esprit inverse : si un groupe reconnu sort quelque chose, c’est forcément louable. Sans soupçonner certains critiques de fainéantise (mais on ne peut pas écouter le dernier Biolay en boucle, faire un 120ème article sur les Rolling Stones et s’intéresser aux nouvelles sorties …), il semble parfois que les chroniques aient été rédigées avant même que l’album ne soit passé entre les oreilles de son auteur … Au bénéfice d'une prise de risque proche de zéro, puiqu'il ne n’attaque jamais l’objet en question; l'amateur ayant apprécié l'album sera alors ravi.  


Qu’on apprécie ou pas ce nouvel opus, finalement peu importe, on demeure dans une dimension subjective et par ailleurs celui-ci est loin d’être une catastrophe. Par contre, il nous semble impossible de dire, comme on peut le lire parfois, que The Symbol Remains se hisse parmi les meilleures productions du groupe : sur le podium, toutes les places sont prises, et on trouve facilement sept albums (soit une moitié) qui surpassent ce dernier volet. Mais pour le savoir et éviter de dire de telles bêtises propres à un enthousiasme déplacé (pour ne pas s’attirer les foudres des lecteurs … ou des maisons de disque ?), il fallait encore écouter l’album, ou au moins les singles … Bref, vous pardonnerez ce détour qui aurait pu concerner un autre album, mais l’occasion fait le larron. 


Revenons sur notre sujet, The Symbol Remains, et expliquons ce qui fait notre déception face à cette production assez passable. Et commençons par expliquer pourquoi ce n’est pas pour autant une catastrophe en soulignant les points positifs puisqu’il y en a, surtout dans la deuxième partie du disque. "The Return of St Cecilia" est un parfait retour vers l’esprit de l’huitre bleue avec un riff d’enfer, des claviers vintages, des chœurs typiques du groupe dans son âge d’or. On peut aussi être séduit par un morceau un peu plus ambitieux quoique peu complexe, "The Alchemist", pour ceux qui avaient aimé, à juste titre, Imaginos. Le mélange de guitares saturées avec un piano clair, ainsi qu’un chant pleinement incarné par Eric Bloom, évoquera de nombreux titres du BOC. Le solo met également en avant des guitaristes parfaitement à l’aise sur leur instrument, très inspirés quand il s’agit de dialoguer, et en osmose. 


On peut aussi souligner quelques morceaux de hard-rock bien pensés même s’ils ne sont pas d’une grande originalité : le très heavy "Stand and Fight", l’énergique "That Was Me" (avec une belle transition reggae), "There’s a Crime" ou "Train True" un rock’n’roll musclé comme les premiers albums pouvaient en offrir. Néanmoins, ces quatre morceaux sont illustratifs d’un des défauts de l’opus, son principal problème même. Ils sont loin d’être mauvais, mais également loin d’être enthousiasmants. On est face à du bon hard-rock, bien fait, mais sans grande imagination ou inspiration. Des titres qui risquent d’être rapidement noyés dans leur magnifique discographie, et qui peinent à rivaliser avec les sorties de cette année dans le genre, pour se limiter à cette chronologie. 


De même, quand ils naviguent dans leurs contrées, comme avec "Nightmare Epiphany" dans lequel on peut souligner de beaux moments (le pont, en particulier, avec une guitare à la Latimer, et le rythme général assez enjoué), les choses semblent faites à moitié, ou du moins, sans le talent dont ils ont su faire preuve. Le sympathique "Secret Road" pourrait évoquer les mêmes commentaires. Il semble que le groupe se soit laissé aller à une certaine forme de facilité ou de pilote automatique, à moins qu’il n’ait plus les capacités de composition d’antan, ni de renouvellement. 


L’autre défaut est ce qui, selon nous, relève de la faute de goût, notamment sur certains refrains qui sont complètement kitsch et guimauves. Ainsi, celui de "The Machine" qui finit de ruiner un riff typé AC/DC sans aucune inventivité. De même, le faux (bon) départ d’"Edge of the World" est gâché par un refrain complètement à côté de la plaque, malgré un bon solo, ou "Tainted Blood" qui commençait pourtant très bien dans un registre propre au groupe avant de tomber à nouveau dans un refrain d’Arena-rock surjoué. Mais on atteint des sommets avec "Box in my Head" dont les chœurs m’ont été insupportables dès la première écoute. On relèvera tout de même la belle performance vocale de Castellano sur "Tainted Blood", qui contraste avec Buck Dharma dont la voix semble trafiquée par de mauvais effets pour lui donner un peu de puissance qui lui confèrent surtout des aspects robotiques ( "Florida Man", "Fight" - qui possède un beau riff et clôt plutôt bien l'album - ou "Box in My Head"). 


The Symbol Remains est donc un album en demi-teinte, avec quelques bons morceaux, un ensemble plutôt solide, mais souvent déjà entendu, parfois sans grande inventivité, manquant de relief et n’évitant pas toujours le mauvais goût. On est loin d’un retour flamboyant, mais on évite la catastrophe, un entre-deux auquel ce groupe hors-norme ne nous avait pas habitués jusqu’alors. 


 

Note de 3.5/5 pour cet album
"In BÖC we trust ! Un retour très plaisant des huîtres bleus."
Alexandre, le 16/11/2020

Précision : La présente chronique intervient en réponse à l’avis mitigé publié par François. Afin de me préserver de toute influence extérieure, l’avis de François n’a pas été lu avant la rédaction de cet article.

 19 ans ! C’est le temps qu’il aura fallu patienter pour découvrir le dernier album de Blue Öyster Cult. Une éternité pour les fans. Cette absence de nouveautés discographiques n’a pas signifié pour autant un éloignement de la scène : outre la sortie d’un certain nombre de compilations et lives, le groupe a continué d’enchaîner les tournées chaque année. C’est ainsi qu’en France, on avait pu savourer avec immense plaisirs leurs magnifiques prestations aux éditions 2012 et 2017 du Hellfest ou en 2013 lors du Festival de la Foire aux Vins d’Alsace à Colmar en 2013 qui témoignaient de leur excellente forme en particulier les performances vocales du duo Eric Bloom/Buck Dharma qui nous avaient laissés sans voix ! Une date à Paris était également prévue en juin 2020 mais le contexte sanitaire en a décidé autrement…

Dans les entretiens qu’ils avaient pu accorder ces dernières années, les musiciens faisaient part de leurs interrogations quant à l’utilité de sortir un nouvel album (malgré leur envie) quand les fans préfèrent les voir jouer en concert les classiques tels que "Godzilla" ou "(Don’t Fear) The Reaper".

Qu’en est-il donc de ce 14e, et, probablement ultime album du Culte des Huîtres Bleues (quel nom extraordinaire et fascinant tout de même !) ?

Dès la première écoute, on peut établir ce constat : BÖC n’a pas renié ses principes et a bien conservé son identité musicale si singulière dans l’univers du rock. En cela, The Symbol Remains s’inscrit parfaitement dans l’ensemble de la discographie du groupe. 

Dès lors, il est impossible de faire l’impasse sur le logo et symbole culte (c’est le cas de le dire) de la formation qui semble tomber du ciel en écrasant tout sur son passage, rappelant au passage le vaisseau spatial de Club Ninja. Une pochette qui n’est, certes, pas très originale, mais qui est plutôt rassurante.

Musicalement parlant, c’est avec un plaisir certain que l’on retrouve les éléments caractéristiques de BÖC : des mélodies tout en finesse ("Tainted Blood", "Nightmare Epiphany"), des chœurs toujours très présents avec arrangements très soignés ("Box in My Head", "Tainted Blood", "Florida Man") On appréciera également des titres dynamiques donnant furieusement envie de danser comme "Nightmare Epiphany" ou les très rock’n’roll "Train True (Lennie’s Song)" et "The Return of St. Cecilia" (rappelant les ambiances d’un Revolution by Night), à côté de titres plus heavy à l’image d’un "That Was Me", qui ouvre l’album de la meilleure des manières, ou d’un "Stand and Fight", moins dispensable.

Mention spéciale à "The Alchemist" qui est, avec "Tainted Blood", l’une des pépites cet album. Il résume à lui seul l’imaginaire musical du groupe : mélodique, sombre, mystérieux avec une pointe d’occultisme, épique dans sa progression. Le clip est très divertissant, mettant en scène Eric Bloom sous les traits d’un personnage mi-sorcier mi-gourou, encapuchonné, qui lance des incantations plus ou moins maléfiques, perché du haut du donjon d’un château en carton. Les musiciens apparaissent au fur et à mesure sur les pages d’un ancien grimoire qui voit ses pages s’animer sous l’effet des paroles. BÖC nous fait cadeau d’un vrai clip (comparé à ceux des deux autres singles "That Was Me" et surtout "Box in My Head" qui ne présente pas vraiment d’intérêt) à la fois esthétique et légèrement kitsch non dénué d’humour, en particulier à la fin du clip, montrant que le groupe aborde l’occultisme avec une certaine autodérision. Le riff principal nous rappellera les claviers de "Flaming Telepaths" dans une version plus sombre et davantage heavy. Les arpèges au piano renvoie également aux ambiances, uniques, de "Nosferatu", tandis que le pont musical qui s’emballe nous rapprocherait presque d’un heavy speed à la Helloween.

Petite nouveauté dans cet album, s’il en est, c’est la présence de Ritchie Castellano (guitare/claviers) qui s’essaie au chant sur quelques chansons ("Return of St. Cecilia", "The Machine", "Tainted Blood"). Le résultat est très convainquant, notamment sur "Tainted Blood" dans lequel il fait preuve de justesse et d’émotion avec un final époustouflant mêlant des chœurs et un solo de guitare remarquable !

The Symbol Remains n’est toutefois pas dénué de défauts. On pourra reprocher la longueur de l’album, et les 14 titres ne sont pas tous indispensables. L’album aurait sûrement gagné en qualité  avec 2 ou 3 titres en moins, tel que Edge of the World assez anecdotique ou "Stand and Fight" pas très inspiré. Enfin, on pourra s’interroger sur la pertinence de "Fight" qui vient clore l’album de manière inattendu. Il aurait peut-être été plus judicieux de conclure en beauté avec "The Alchemist".

Il serait exagéré d’affirmer que BÖC signe un retour en grâce sur le devant de la scène mais tout de même ! Force est de constater que The Symbol Remains est une jolie réussite ! Etant donné l’âge relativement important d’Eric Bloom et Buck Dharma, respectivement 76 et 73 ans, il y a de fortes chances que nous ayons là l’ultime album d’un groupe légendaire !

 

Commentaires
Paifceps, le 09/02/2021 à 18:16
Pour ma part c'est un excellent album qui rappelle les albums de la meilleure époque de 70 à 78. Mais en plus moderne du point de vue sonorité. Certains morceaux nous renvoient à des titres comme Joan Crawford par exemple. Je le classerai volontiers sur un 4/5, frôlant la perfection. Il n'y a presque rien à jeter. Et nous rappelle la sortie du Imaginos. Je le vois bien dans la lignée d'un Secret treaties résolument moderne.
Francois1974, le 31/10/2020 à 08:58
Pour ma part j'ai été très agréablement surpris par cet album, que je trouve éclectique et inspiré. Beaucoup de titres revisitent la carrière du groupe , en cela il peut sans doute paraitre un peu éclaté et inégal , mais il contient de très bons morceaux. Je n'apprécie pas particulièrement les premiers albums, j'aime le coté crépusculaire de ceux de la période eighty. J'ai un faible pou "Club Ninja" et "Spectres ", pourtant pas épargné par la critique , mais dans BOC, chaque album contient au moins 3 morceaux brillants, c'est pourquoi j'aborde plutôt ce groupe en terme de titres plutôt que d'albums. Pour exemple mes titres préférés sont "Live for me" et "I love the night", et pourtant trés peu de choses permet d'associer ces deux titres à un même groupe. Je n'accroche pas du tout à "Cultosaurus erectus"!
Francois, le 29/10/2020 à 13:51
Merci beaucoup Hervé !
Herve, le 29/10/2020 à 12:29
Bonjour François, très bonne critique, bien équilibrée et qui me parait très juste à 100%. Je suis comme vous assez atteré par la cohorte des "metal fans" sur d'autres sites qui voient dans cet album un chef-d'oeuvre... Et Dieu sait si j'adore BÖC ! Comme vous le dites, je pense que c'est tout simplement un problème d'inspiration qui n'est plus là... On ne peut pas vivre éternellement un âge d'or. Je trouve que la pente descendante a été prise dès Revolution By Night... A partir de cette sortie, on peut extirper 2/3 titres intéressants par album publié, pas plus. Bien à vous, Hervé