↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Foo Fighters


Foo Fighters


(04/07/1995 - Capitol - Rock alternatif - Genre : Rock)
Produit par Barrett Jones, Dave Grohl

1- This Is a Call / 2- I'll Stick Around / 3- Big Me / 4- Alone + Easy Target / 5- Good Grief / 6- Floaty / 7- Weenie Beenie / 8- Oh, George / 9- For All the Cows / 10- X-Static / 11- Wattershed / 12- Exhausted
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (27 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Premier jet post-Nirvana pour Dave Grohl : perfectible, mais très appréciable"
Nicolas, le 11/04/2008
( mots)

free music

Il est de notoriété commune de considérer le premier effort des Foo Fighters comme un projet, presque une démo, et il est vrai que l'histoire de sa conception renforce encore cet aspect puisque Dave Grohl l'a entièrement écrit et réalisé seul, avec un coup de pouce de Barrett Jones à la production, en jouant l'intégralité des instruments au cours de l'enregistrement. Soit, mais encore : faut-il pour autant le négliger ? Certes, si The Color And The Shape ne vous a pas plus enthousiasmé que cela, il est probable que cette galette vous laissera de marbre. Pour tous les autres, un petit détour par ces premières saillies pourra s'avérer plus qu'intéressant, d'autant que l'on peut maintenant trouver assez régulièrement ce disque à prix modique lors de diverses opérations marketing sur les vieux albums.

Affirmer que Grohl est un grand songwriter serait certainement par trop exagéré. Il faudrait plutôt voir l'homme comme un excellent artisan : pas forcément doué de façon innée, mais sérieux, méticuleux même, réfléchi et travailleur. Lui n'a semble-t-il pas de démons à exorciser, d'addictions à combattre ou de tendances auto-destructrices à affronter, à l'inverse, au hasard, de Kurt Cobain. Mais il compense sans problème un certain manque d'originalité ou d'inspiration par une vision très claire de ce qu'il veut apporter à sa musique : des mélodies simples et directes, certes formatées mais dont l'ossature se retrouve proprement sublimée par un amour du bon vieux riff bien exécuté. C'est cet aspect qui transparaît le plus ici, malgré une production bien pauvre en comparaison des plus récents opus (et notamment de la sonorité époustouflante de Echoes, Silence, Patience & Grace) : alors que "This Is A Call" va faire office de bon single en remplissant aisément le cahier des charges de MTV, et que "Talk About It" va faire dodeliner gentiment les têtes des collégiennes - et pourquoi pas de leurs mères, comment ne pas se laisser littéralement submerger par la furieuse et monumentale intro de "I'll Stick Around", dont les guitares assènent sans concession un riff simplissime mais foutrement bien pensé ? Certes, la constance qualitative n'est pas toujours au rendez-vous, et sur ce même titre le couplet est vraiment en retrait par rapport au reste. Mais c'est ainsi : Grohl a vraiment trouvé la recette 100 % imparable de la rock song, avec un équilibre à mon sens parfait entre voix et guitare, ampleur et puissance, rage et jubilation, recette qu'il peut désormais resservir à toutes les sauces, nonobstant un soupçon d'imagination qui n'est malheureusement pas toujours au rendez-vous. Il est d'ailleurs vraiment troublant de noter de furieuses ressemblances entre des idées de riff de "I'll Stick Around" et "Exhausted" sur le monumental "Let It Die" de son dernier opus, avec heureusement une considérable amélioration dans la conception de cette dernière.

Et ainsi, le leader des Foo trace crânement et sans coup férir sa destinée post Nirvana . Laissant ses chansons tantôt se faire posséder par leurs riffs ("Weenie Beenie", "Wattershed"), tantôt dérouler une mélodie chantée sans aucune recherche de pathos ("Alone + Easy Target", "Oh George"), Grohl soigne ses effets et réserve à chaque fois une part substantielle des pistes à ses guitares chéries, en appuyant le tout d'une section rythmique comme toujours parfaitement exécutée, avec des frappes agiles, bien appuyées mais pas trop nombreuses pour ne pas surcharger l'ensemble. De temps à autres, une certaine accalmie est offerte à l'auditeur comme sur l'intro acoustique de "For All The Cows", mais c'est pour mieux rebondir sur les décibels ultérieurement. En fin de liste, le grésillant "Exhausted" est un peu difficile à apprivoiser, mais se révèle à la longue l'un des meilleurs titres de cette livraison.

En définitive, l'album est bon. Ca, pas la peine de revenir dessus. Le hic, c'est que les Foo Fighters ont depuis fait beaucoup mieux... ce qui empêche indubitablement d'apprécier cet opus à sa juste valeur, valeur de plus et encore une fois plombée par une production vraiment moyenne. Passé cela, ce premier effort reste d'une redoutable efficacité et ne pourra que contenter les amateurs de gros son, pour peu qu'ils ne soient pas trop regardant sur quelques petites baisses de régime intempestives.

Et puis quand même, quand on pense que Dave Grohl a pondu ça tout seul, on n'a plus qu'un mot à la bouche. Respect.

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !