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Critique d'album

Interpol


Our Love To Admire


(10/07/2007 - Capitol - néo cold wave - Genre : Rock)
Produit par

1- Pioneer to the falls / 2- N°1 in threesome / 3- The scale / 4- The Heinrich maneuver / 5- Mammoth / 6- Pace is the trick / 7- All fired up / 8- Rest my chemistry / 9- Who do you think / 10- Wrecking ball / 11- The Lighthouse
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un troisième album inégal mais globalement très acceptable..."
Florent, le 28/07/2007
( mots)

Interpol. Ce nom fait bigrement plaisir à entendre en cet été maussade 2007. Pour différentes raisons. Mais surtout parce qu’Interpol commence sérieusement à manquer à une scène post-punk à tendance cold-wave quelque peu délaissée tant quantitativement que qualitativement. Et puis parce que le troisième album est attendu avec hâte par beaucoup de fans et de connaisseurs.

Et une fois n’est pas coutume, l’album s’ouvre sur une magnifique pièce, "Pioneer to the falls", qui d’entrée place la barre très haut. Tout y est : on retrouve une ouverture d’album fabuleuse et tous les ingrédients qui font aimer Interpol : la voix torturée mais envoûtante de Banks au beau milieu d’une mélodie plutôt froide, changeante, mais variée et ruisselante de guitares et de basse… Interpol ne manque décidément jamais ses ouvertures d’albums ; c’est encore le cas, et le groupe nous offre un des meilleurs morceaux tous albums confondus, qui en plus se sublime joué en live…

Soyons clair, la tension émotionnelle retombe petit à petit comme un soufflet, et on se laisse d’ailleurs lentement perdre tout au long de l’écoute de cet album. Il se dégage un son et une atmosphère trop carrés, l’ambiance générale s’avère répétitive et peu accueillante, et assez difficile d’accès à la première écoute. Une bonne dizaine en seront réellement nécessaires afin de bien pénétrer tous les morceaux de ce troisième opus. Pas moins. Peut-être même plus. Et quand bien même, le tout manque cruellement d’homogénéité. Certains choix laissent à désirer tandis que d’autres paraissent très judicieux. Paradoxal, donc.

Difficile par exemple de comprendre la mise en avant du premier single de cet album, "The Heinrich Maneuver", sorte de ballade à rythmique martiale trop carrée et peu mélodique et aux paroles négligées. C’est d’ailleurs cette rythmique prédominante qui monopolise le premier plan sonore trop fréquemment et qui maltraite l’oreille de l’aficionado ès Interpol. Il y a sérieusement de quoi. Autant une telle base sait apporter beaucoup à un morceau nerveux et très bien mené comme "Mammoth" (rappelant notamment "Not even jail" sur Antics) ; autant sur "All fired up" ou "Who do you think", le tout semble revenir bien trop souvent sur ses pas et le résultat apparaît rébarbatif.

L’irrégularité est donc de mise sur cet album. On mettra néanmoins en avant "Rest my chemistry" (et son intro au clavier qui laisse place petit à petit à de l’Interpol pure souche : guitares aiguës et rythmique lente et plutôt sombre avec passages calmes fabuleux), ou bien des morceaux pour le moins réussis comme "No1 in threesome" (bien construit et très entraînant, rappelant notamment "Public pervert") ou bien les morceaux plus mélancoliques et touchants comme "The scale" ou "Pace is the trick".

On retrouve de-ci de-là des éléments lyriques et un peu barrés qui rappellent le premier album, Turn on the bright lights, même si cet album est clairement plus dans la lignée d'Antics. Des mauvaises langues évoquent un rapprochement vers un rock à grandes ondes type U2 mais il n’en est rien. Certes l’enregistrement avec le producteur Rick Costey ne restera pas dans l’histoire comme une grande réussite, et certains morceaux ne sont pas très bons. La rythmique répétitive apparaît même assez pénible. Pour autant, on se réjouira de retrouver notre quatuor new look, et ce Our love to admire demeure un album acceptable en grande majorité.

On restera même sur une note positive, concernant les deux dernièrs pièces quelques peu expérimentales de l’album, et disons-le, plus opportunes et moins saccadées que le restant. "Wrecking ball" sonne ainsi comme une très belle ode calme et éthérée. Le mélange de voix et le son cotonneux apportent quelque chose qui n’a pas grand-chose à voir avec le restant de l’album. Plus posé, plus triste, plus sombre. On se félicite également à l'écoute de la dernière pièce, dans une lignée équivalente, peut-être encore plus osée et barrée, tout en douceur et mélancolie funèbre. Un final à vous donner la chair de poule comme Interpol en trouve fréquemment le secret.

Voilà : ce nouvel opus n’est clairement pas l’album de l’année ni même le meilleur album du groupe. Les chansons sont inégales et il n’est pas évident de s’imprégner d’Interpol cuvée 2007, ne serait-ce qu’avec la pochette au design et au contenu assez déconcertants, pour ne pas être désagréable. Mais à la fin peu importe ! L’essentiel est sauf : on a droit à quelques pièces magnifiques et un album qui de façon générale reste très acceptable. De l’Interpol comme beaucoup en attendaient et si quelques fans s’avèrent déçus, ne généralisons pas... Interpol continue de creuser son sillon et nous offre un opus sérieux. En attendant, Interpol sera un groupe à suivre cet été en festivals ou bien en tournée de fin d’année.

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