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Critique d'album

Izïa


La Vague


(13/05/2015 - Barclays - Le rock, le vrai - Genre : Rock)
Produit par Johnny Hostile

1- Hey / 2- La Vague / 3- You / 4- Les Ennuis (feat. Orelsan) / 5- Silence Radio / 6- Bridges / 7- Reptile / 8- Autour de Toi / 9- Tomber
Note de 4/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"Izia tente le virage electro-pop et manque de se perdre en route !"
Raphaëlle, le 30/04/2015
( mots)

Izia, alias Izïa Higelin (subtil), a comme qui dirait une histoire familiale un peu encombrante. Elle est la fille de Jacques Higelin, et donc la demi-sœur d’Arthur H. Pour s’imposer en tant que chanteuse-qui-n’est-pas-du-tout-là-grâce-à-son-nom-de-famille, elle a donc eu la brillante idée de le faire tout simplement disparaître de son nom de scène. Malin, mais pas suffisant pour faire taire les rumeurs.


Quand Izia a sorti son premier EP, on avait 18 ans toutes les deux et sa musique me convenait parfaitement. Pour conquérir les auditeurs, elle avait surtout pour elle une rage de vaincre à faire trembler les murs des salles de concert. Difficile de rester indifférent face à une telle tornade. Certes, sa musique ne réinventait pas la roue, mais après tout, pourquoi est-ce qu’une fille ne pourrait pas faire du rock comme un mec ?


Lorsqu’elle a sorti son second album, So Much Trouble, elle et moi venions de vivre nos dernières années de "teenagers". La rockeuse a cessé de vouloir faire du rock comme un mec, elle fit donc du rock comme elle en avait envie. Le son était plus maîtrisé, plus sensuel mais surtout plus efficace, sans jamais perdre une once de sa rage initiale. Je commençais à vraiment la trouver chouette, cette fille.


Je l’ai vue en live à Solidays en 2012 et ça m’a mis un sacré doute. Dans une tenue laissant peu de place à l’imagination, elle ne laissait aucun répit au public en le harcelant pour qu’il la suive dans ses délires. Quitte à verser dans la parodie d’elle-même quand elle se mettait à mimer l’orgasme sur scène, ce qui me plongea dans des abîmes de perplexité. Pensait-elle qu’il fallait mouler ses fesses dans un micro-short pour être crédible en tant que rockeuse ?


Izia et moi, nous en étions donc là quand son nouvel album est venu relancer les dés, lundi 13 avril. Descendu en flammes par les Inrocks (comme d’habitude) mais salué par Télérama (ce qui vaut la peine d’être noté), l’album n’échappe pas au poncif de l’"album de la maturité". Moi aussi j’ai grandi, je suis bien contente qu’elle arrête de brailler pour commencer à nous raconter des histoires, en français s’il vous plaît (bonus 1000 points au capital sympathie pour la prise de risque).


Une écoute plus tard, je suis amèrement déçue. Pourtant, Izia, Dieu sait si tu n’as pas affaire à la plus sectaire des chroniqueurs d’Albumrock. Tiens, je connais par cœur des albums entiers de Depeche Mode et pas plus tard qu’hier, j’ai ajouté une chanson d’Elton John dans ma playlist Spotify. Si c’est pas de l’ouverture d’esprit, ça… L’album s’annonce comme un virage résolument electro pop, dans la foulée de Lescop (surprise, ils partagent le même producteur, Johnny Hostile). Ça tombe bien, j’adore La Femme ! Ah, on me souffle dans l’oreillette qu’il va falloir revoir mes prétentions à la baisse.


L’album est même annoncé comme un "virage minimaliste à la The XX". Pardon, on parle bien du même groupe là ? Forcément, par rapport au boucan qu’elle faisait au début, c’est plus calme, de là à qualifier ça de minimalisme… Izia la folle s’est muée en Izia la bonne élève. Elle a bien écouté tout ce qui se fait en matière d’electro pop ces derniers temps et ça s’entend. On devine qu’elle a lorgné du côté de Christine and the Queens, sans arriver à lâcher totalement le rock.


Résultat, sur le premier single intitulé "La Vague", c’est bien simple, on ne la reconnaît plus du tout. Certes, c’est très bien de travailler sa voix et de couvrir plus d’octaves qu’avant. Mais c’est encore mieux de s’en servir pour raconter quelque chose ! Au contraire, Izia ânonne des paroles sans arriver à les incarner ("Je suis la vague qui te ramène sur les récifs quand tu te perds" répète-t-elle ainsi en boucle). Le français, voyez-vous, c’est cruel. Il faut arriver à le faire sonner, comme les petits prodiges de la pop hexagonale (Grand Blanc, Feu ! Chatterton). L’ensemble se tient musicalement mais manque d’une vraie interprétation.


Cela vire carrément au loufoque dans "Les Ennuis", en duo avec Orelsan. Le titre est sûrement pensé comme une longue montée en puissance, porté par un beat simplissime et des synthés pour l’effet vaporeux, avec un pont pour le rappeur. Pendant qu’il débite ses trois lignes, on entend Izia en pleines vocalises derrière, comme une réinterprétation du "Great Gig in the Sky" des Floyds… A moins que ça ne soit un clin d’œil à Biolay, pour qui Orelsan a rappé il y a deux ans ? En tout cas, niveau texte, c’est reparti pour une répétition : "Et la vie suit son cours, chaque lendemain a son histoire, le chemin le plus court, rentrer avant qu’il n’soit trop tard". Pardon ?


Pourtant, le rock n’est pas complétement mort. L’intro a cappella du premier tire, "Hey", laisse présager du meilleur. La guitare introduit un rythme prometteur… Jusqu’à ce que le tout se retrouve noyé dans des beats, assaisonné de grandes vocalises. Un premier titre et déjà des sueurs froides quant à sa capacité à écrire des paroles. Les rares chansons où on entend encore des guitares ("You", "Silence Radio") sont à désespérer devant tant de pauvreté. Si on remarque sa jolie voix sur "You", difficile de sauver quoi que ce soit d’autre. J’ai même lu qu’elle s’essayait à la soul avec ce titre ! Sérieusement ? "Silence Radio" est un poil soporifique mais fonctionne un peu mieux.


La bonne surprise se trouve à la fin du LP, pour les courageux qui auraient résisté jusqu’ici. Izia assume enfin son envie de faire de l’electro avec "Reptile". Là encore, on est minimaliste au niveau des paroles (l’anaphore "Sous la petite bruine", pas du tout lourde), mais au vu de l’orchestration, ça forme un tout beaucoup plus cohérent. On s’imagine très bien en club, danser au son de sa voix redevenue enfin hypnotisante (quel soulagement !), porté par un beat imparable. Elle accouche enfin d’une bonne chanson de pop avec "Autour de Toi". Alors Izia, voilà la formule à retenir : on a le droit au refrain en "ouhouhouh" s’il y a un bon riff de guitare derrière.


Pour me remercier de mon assiduité, Izia délivre en guise d’adieu la pépite de l’album : "Tomber". Le titre est épuré, tout juste traversé par quelques accords de piano et quelques accords de guitare. Sa voix est enfin à nu, portant une fragilité et une noirceur qu’elle avait réussi à nous cacher jusqu’ici. On devine un dérapage tout proche, lorsqu’elle pousse enfin sa voix jusqu’à la briser. Merci Izia, tu m’avais manqué.


Alors maintenant, on va oublier les six premiers titres de cet album et souhaiter que tu continues sur la lancée des trois derniers. Je ne t’en veux pas, moi aussi je trouve ça dur de devenir adulte.

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Commentaires
MelyssaWilliams, le 13/06/2017 à 10:10
Ça sent quand même le manque total de connaissances concernant cette artiste ;)