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Critique d'album

Jorma Kaukonen


Quah


(05/09/1974 - - - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- Genesis / 2- I'll Be All Right / 3- Song for the North Star / 4- I'll Let You Know Before I Leave / 5- Flying Clouds / 6- Another Man Done Gone / 7- I Am the Light of This World / 8- Police Dog Blues / 9- Blue Prelude / 10- Sweet Hawaiian Sunshine / 11- Hamar Promenade / 12- Lord Have Mercy - Previously Unreleased / 13- No Mail Today - Previously Unreleased / 14- Midnight In Milpitas / 15- Barrier - Previously Unreleased / 16- Quah Radio Spot
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"L'art du Picking"
Quentin, le 08/12/2024
( mots)

Le crash de Jefferson Airplane en 1973 a beau sonner la fin de la vibe post-hippie et de sa sauce psychédélique, elle n’entache pas la carrière du célèbre guitariste Jorma Kaukonen, qui avait déjà fondé trois années auparavant Hot Tuna avec son ami Jack Casady au moment où l’Airplane commençait déjà à piquer du nez. Exit les délires sous acide, les deux compères reviennent aux racines de la musique américaine traditionnelle avec un mélange de blues-folk qui apparaît aujourd’hui un peu daté mais à l'époque parfaitement exécuté.


Après plusieurs disques avec Hot Tuna dont un tournant blues-rock plus rugueux et saturé entamé en 1974 sur l’album The Phosphorescent Rat, Jorma Kaukonen s’associe avec le songwriter Tom Hobson pour produire un disque placé sous le signe de la collaboration, chaque musicien devant initialement composer une face. Ce projet subit néanmoins le veto de RCA Records après l’écoute des premières maquettes, la maison de disques estimant que les compositions de Tom Hobson ne pouvaient être commercialisées du fait de son manque de notoriété. Du projet originel, seul le chaud et pénétrant "Blue Prelude" et le léger "Sweet Hawaiian Sunshine" et ses lignes de guitare croisées demeurent.


Malgré cette censure, Quah (le titre de l’album proviendrait d’un bruit de briques cassées par Mickey Heart, l'un des batteurs du Grateful Dead) reste un grand classique pour les générations d'apprentis guitaristes qui se sont usés les doigts sur ses tablatures infernales. Le titre d’ouverture, "Genesis" reste de ce point un morceau culte avec sa mélodie intemporelle marquée par ce jeu en picking si caractéristique, bénéficiant de majestueux arrangements de cordes qui sont également prégnants sur les tendres ballades "Song For The North Star" et "Flying Clouds".


L’esprit global du disque reste proche de celui des disques de Hot Tuna (Jack Casady assure ici la production), avec un hommage rendu au blues acoustique ancestral et un chant inimitable qui parvient à dégager de la chaleur malgré son côté nasillard. A côté de ses propres compositions, Kaukonen s’adonne à nouveau à des reprises du Reverend Gary Davis avec un "I'll Be All Right" au picking remuant et coloré et un "I am The Light of this World" au phrasé sautillant. Il met également en valeur quelques classiques du blues tels que "Another Man Done Gone" ou "Police Dog Blues" avec un jeu savoureux et inventif, qui atteint son apogée sur le conclusif "Hamar Promenade", sommet de feeling avec sa succession de plans de guitare chaloupés. La production très propre rend déjà à cette époque parfaitement hommage aux sonorités acoustiques du maître guitariste et donne à entendre toute la richesse de son jeu qui combine les influences de l'Amérique populaire entre folk, blues et country à l'image de la courte ritournelle instrumentale "I’ll Let You Know Before I Leave".


A l’opposé de l’hyper-compression des musiques actuelles, il est bon de se replonger dans les lignes de guitare de Quah qui respirent l’authenticité jusque dans le bruit du glissement des doigts de Kaukonen sur les cordes à moitié étouffées par des écarts de phalanges intenables. Il faudra attendre 2003 pour que BMG (Major regroupant aussi l’ex RCA) réédite l'album original avec en bonus le titres de Tom Hobson censurés par RCA près de trente ans plu tôt. Décédé en 1991, Hobson ne profitera jamais de cette réhabiliation. Paré d’une très belle pochette iconique peinte par Margaret Kaukonen (la femme de Jorma), Quah reste quoiqu'il en soit un classique du blues acoustique et une source inépuisable de souffrance pour ceux qui souhaitent apprendre le finger-picking. Attention aux cals sur les doigts...

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