Orouni
A Matter Of Scale
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1- Kiss The Flower / 2- Toothpaste On My Suitcase / 3- I Wanna Have Money / 4- The Perfume Conspiracy / 5- Inside The Museum / 6- Snowfall With A Sock / 7- Parody (Be With Me) / 8- In The Old Days Of Our New Life / 9- The Girl Is In Love / 10- Bee Flat / 11- Switzerland Warning / 12- The Late Polish Plumber / 13- Don't Be Attached
Enthousiaste et enthousiasmant, Orouni rappelle par ses mélodies légères l'excellente surprise Diving With Andy de l'année précédente. Après un premier E.P. réussi, le passage à l'album se fait sans le moindre accroc. Arpèges légers ou accords onctueux, choix de la langue de Shakespeare pour lancer une pop-folk bon enfant : le Parisien lâche les rame et nous laisse dériver doucement au son d'un innocent clapotis.
Bowie et les Kinks, comme pour beaucoup, sont certainement passés par là, l'apesanteur d’Air a montré la voix, et le tout, délicieusement arrondi à la sauce folk, laisse un sourire figé sur le visage alors que l'on sent le doux frisson provoqué par un rayon de soleil sur sa peau. Des petits morceaux de timidité coulent çà et là, le micro peinant à capter la moindre onde vocale et la guitare, à peine effleurée, cachée dans le paysage.
Le trajet peut paraître quelque peut répétitif, démesurément dénué de la moindre embûche ou du moindre caillou sur la piste. Il faut pourtant accepter le bien-être : merde au Velvet ou à Jeff Buckley, quand une telle sensation est à portée de main, on serait bien idiot, et au passage très prétentieux, de ne pas saisir ces trois quarts d'heure de volupté. Après tout, on a toute la vie pour se prendre pour un artiste torturé et dire la tête exagérément haute qu'on s'emmerde et que ça n'apporte rien.
A Matter Of Scale, c'est très exactement ce qu'il faut garder en tête, alors qu'en fermeture résonne l'intro de "Pinball Wizard" des Who, avant de partir sur une dernière étape d'une fragilité touchante. Orouni peut certainement être fier de faire à la perfection ce que l'on qualifierait, sans aucune condescendance, de "petite pop". De la petite pop à écouter au casque, volume tendant vers le silence, sans grands renforts de murs sonores ornés de cuivre ou des chœurs de l'Armée Rouge, à apprécier seul, dans la nuit. Que les pistes soient enlevées, nostalgiques ou perdues, ce premier album d'Orouni est la parfaite bande sonore pour se pencher sur son propre bonheur.