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Critique d'album

The Futureheads


Powers


(30/08/2019 - Nul Records - Post punk - Genre : Rock)
Produit par auto-produit

1- Jekyll / 2- Good Night Out / 3- Animus / 4- Across the Border / 5- Electric Shock / 6- Stranger in a New Town / 7- Listen, Little Man! / 8- Headcase / 9- Idle Hands / 10- Don't Look Now / 11- 7: 04 / 12- Mortals
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Album d'Halloween ou l'album de la win? Un peu des deux mon capitaine"
Mathilde, le 09/09/2019
( mots)

The Futureheads est un groupe post-punk apparu il y a quinze ans dans la nébuleuse vague "renouveau du rock" peuplée de Franz Ferdinand, Bloc Party et autre Kaiser Chiefs. Tous ces groupes avec leur petite trentaine et leur énergie qui étaient prêts à en découdre avec le nouveau millénaire. Si cette catégorie existait - je vais l’inventer - The Futureheads ferait partie des "petits chanteurs de chorale/ troubadours/ gentlemen qui ont un peu pratiqué le rugby et qui aiment donc la troisième mi-temps, les tournées musicales et de bières". Groupe du nord bien nordique de l’Angleterre (Sunderland près de Newcastle), les quatre compères se la jouent souvent quatuor vocal et régulièrement Gang of Four (et ça tombe bien).


Pour comprendre ce sixième LP Powers il faut bien sûr connaitre son contexte. Séparés depuis 2012 et depuis Rant leur album ovni a capella, The Futureheads ont ici réappris à faire de la musique ensemble. Tâche ardue avec la maladie mentale qui a pu rendre le chanteur Barry difficilement appréhendable durant les répétitions. Le frontman atteint de bipolarité a soigné son mal par une retraite en mode gourou où il serait spirituellement mort puis revenu à la vie (qui a dit "classique"?). S’en est suivi un projet solo en 2016, Malody, une obscure comédie musicale de derrière les fagots autour de deux soeurs vampires. Pas mémorable - quoique agréable - mais sans doute cathartique pour Barry qui en revint tel un messie, tel un Tommy de The Who en moins mégalo et ridicule, et avec tout autant d’empathie pour les autres ("Tell me how you’ve lost your way" dira t-il dans "Animus"). Au-delà de cet intermède mystique, il est intéressant ici d'envisager Powers comme une pile qui se charge (si ça existe encore). Sera t-elle suffisamment chargée pour envoyer du post-punk? Sera t-elle branchée sur du "plus" ou du "moins"? Ahlala cette image de pile et ses possibilités…


"Jekyll" donne d’emblée le ton de l’opus. Post-punk is not dead. Les chœurs sont Tim Burtonien à souhait, les mecs s’époumonent toujours à fond sur des "lalalala". "Are you an animal all the time? Or only when human slips your mind? " questionne le chanteur. "We Are All Animals" avaient déclaré The Rakes une décennie pus tôt autour du même thème de la condition humaine, le constat lucide des événements heureux et malheureux inhérents à toute existence. Autrement dit une ambiance  joyeuse mais aussi cynique et sombre en arrière-plan. "Headcase" est sautillant à première vue mais relate l’enfermement mental et la rumination à répétition: "It’s over now little boy, you can relax and be yourself, but dont’ forget how to ask for help" conseille Barry. "Listen, Little Man!" est un écho à ce "little boy" et semble inspiré du titre "Sugar" de Malody. Cette ritournelle façon "Frère Jacques" est gonflée de guitares tendues et de "Oh Oh Oh" malfaisants et doux-amers, passant du mode majeur au mode mineur sans relâche.


Barry laisse la part belle à Ross, le deuxième guitariste, qui chante de son timbre sourd sur "Stranger In A New Town"  un des titres les plus apaisés de l’album, mais aussi sur "A Good Night Out" qui a lui la puissance d’un tube et le charme d’un titre de Maximo Park. Puis la tension de la pile (puisqu’on est partis sur cette métaphore) rapplique et Barry se confie sur sa dépression avec "Electric Shock" où il décrit un accident domestique impliquant un objet métallique et une surface électrique qui l’aurait mis K.O. Façon pudique et humoristique (ça commence à faire beaucoup de "ique") de décrire son nervous break-down sans avoir l'air d'y toucher. On est mortels quoi, et c’est ce que conclut le bien-nommé "Mortals" qui clôt l’album comme une équation qui tombe juste: "Today, today, today I learned something", les paroles se veulent martelantes, robotiques, morcelées, répétées en boucle. Les guitares ressemblent à celles de "Retreat" de The Rakes, encore eux. Une tension qui décrit un mal être incontrôlable en mode zombie d’Halloween. Le refrain superbement mélodique ne parvient pas à soulager le bad mood: "But the life is burning in my bones, And the pain is tickling my soul". "Across The Border" est l'une des pépites de l'album mi Young Knives mi Devo, elle ajoute une valeur ajoutée pop arty au tableau (électrique).


Entertainment post-punk parfait pour le 31 octobre et ses menaces, Powers est un retour bienvenu et plutôt bien mené. Il est aussi malheureusement en demi-teinte. Plus proche de News and Tributes que The Chaos, les Futureheads ont perdu en positivité. Plus désabusé que math-rock, ce qu’il gagne en profondeur, Powers le perd en puissance et en confiance. Pour avoir assisté au lancement de leur album à Londres, le groupe était un peu sur sa réserve. Passage à vide oblige, les lads sont fébriles et (trop) humbles, alors qu’ils ont un "je ne sais quoi" (à dire avec l’accent anglais) évident qui les légitimise largement parmi leurs comparses. Cet album reste Futurehead-isant mais il y manque juste un ou deux morceaux marrants/entrainants tels les précédents "Struck Dumb" ou "The Beginning Of The Twist" qui fonctionnent très bien en live. Un manque d’entrain général en somme, avec un frontman visiblement changé par son expérience, mais allez rien n’est perdu, The Futureheads sont en bonne voie de rétablissement et on leur souhaite un avenir powerful, bien rempli du coté positif de la pile.

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