The Heavy Heavy
Life and Life Only
Produit par
1- All My Dreams / 2- Go Down River / 3- Man of the Hills / 4- Miles and Miles / 5- Sleeping on the Grassy Ground / 6- Why Don't You Call / 7- Miles and Miles (Single Version)
Sur la biographie de leur site, le duo (désormais quintet) britannique The Heavy Heavy se vante de distordre le temps et l’espace à l’aide de leurs compositions. En effet, comme attesté par le titre de cette chronique, force est de constater que leur musique évoque directement le rock teinté de soul de la fin des années 70, en particulier celui issu du microcosme californien. Will Turner et Georgie Fuller, pour les nommer, ne cachent donc pas leurs sources d’inspiration et s’inscrivent directement dans la lignée de groupes comme Greta Van Fleet, Shannon and The Clams ou encore Dirty Honey et Rival Sons. Ce constat les classe automatiquement dans une catégorie de musiciens capable d’attirer, de manière concomitante, un succès rapide et les foudres des puristes de la composition originale.
Admettons-le, le premier sentiment qui envahit l’auditeur à la découverte de la date de sortie de l’album est la surprise, tant les potards ont été poussés au maximum. Par le style donc, sur lequel nous reviendrons en détail, mais aussi par la production, laquelle met en avant un grain relativement authentique, en particulier sur la voix de Georgie Fuller.
Le fantôme de Ray Manzarek est ainsi convoqué tour à tour sur l’opener "All My Dreams", une véritable bombe soul, et sur le plus candide Why Don’t You Call?". Ce dernier va directement chercher dans les influences doo-wap des sixties, et chez des formations comme The Mamas and The Papas, avec un superbe finish en finger-picking.
La puissante voix de Fuller laisse libre court à son expression sur l’explosif “Man Of The Hills”, qui revisite le style début seventies des Stones période Mick Taylor. La performance vocale de la frontwoman évoque forcément Janis Joplin, dans son côté brut et puissant. Le finish est parfaitement amené et lorsque sonnent les "There’s a fire, deep inside" entonnés avec fureur par les deux leaders du groupe, l’alchimie est réellement palpable et enthousiasmante.
Les amateurs de soul auront également de quoi se mettre sous la dent avec "Go Down River", qui reprend une thématique mystique (la rivière comme symbole de vie, de renaissance est extrêmement présente dans de nombreuses cultures, c’est également une référence biblique) chère aux artistes du genre, ce n’est pas le brillant Leon Bridges qui nous contredira.
Qu’il s’agisse de la production, notamment le travail sur le chant, ou du jeu de guitare flamboyant, Clapton et surtout Cream sautent aux oreilles sur un des meilleurs titres de cet E.P. globalement de bonne facture : "Miles and Miles", morceau up-tempo porté par une six cordes entrainantes donc et teinté de psychédélisme. "Man Of the Hills", déjà évoqué plus haut, coche à peu près les mêmes cases historiques.
Notons enfin la présence du plus apaisé "Sleeping On Grassy Ground", probablement la chanson la moins convaincante du disque, en dépit des envolées de guitare sur fond de vocalises d’ascendance Pink Floyd.
C’est donc un bilan plus que positif pour ce premier E.P., très accessible et appréciable dès la première écoute, en particulier pour les nostalgiques des seventies. Le futur dira si The Heavy Heavy a un avenir en puisant uniquement dans le passé…
A écouter : "Miles and Miles", "Man Of The Hills"