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Critique d'album

The Murder Capital


Gigi's Recovery


(20/01/2023 - Human Season Records - Post Punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Existence / 2- Crying / 3- Return My Head / 4- Ethel / 5- The Stars Will Leave Their Stage / 6- Belonging / 7- The Lie Becomes The Self / 8- A Thousand Lives / 9- We Had To Disappear / 10- Only Good Things / 11- Gigi's Recovery / 12- Exist
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"The merveilleux saut périlleux"
Mathilde, le 26/01/2023
( mots)

On les avait quittés sur du bon gros post punk en bonne et due (dure) forme avec leur premier album en 2019 (When I Have Fears). Les dublinois qu'on aime, comme souvent, comparer à leur directs voisins géographiques, les Fontaines DC, sont au bout du compte bien différents d'eux. Décidément 2023 laisse entrer, dès son premier trimestre, avec une porte grande ouverte, un bon lot de pop sophistiquée... Oui les Murder Capital se sont pris un petit coup d'assouplissant (et de vieux) sur le coin du museau. Là où ils auraient pu suivre une ligne évolutive, ils choisissent, avec ce Gigi's Recovery, de renverser la vapeur, de créer un "coup d'état" (à dire avec l'accent anglais). Les irlandais ont pris des couleurs (sur la pochette) dans leur détours musicaux, se foutant pas mal de cette fichue étape du deuxième album. 


Une histoire de Mac sûrement car la voix de James Mc Govern (le chanteur charismatique, à voir sur scène) tutoie souvent celle de McCulloch (Echo & the Bunnymen), mais avec la modernité d'aujourd'hui, la preuve avec "The Lie Become The Shelf" qui pose d'emblée une tendance de voix à la Devoldere de Balthazar, avec un soupçon de no wave comme l'avait fait Preoccupations sur son Viet Cong. On s'éloigne indubitablement de la flopée de Rendez Vous ou de Frustration pour un groupe qui ne veut pas s'embarrasser de comparaisons poncives, et qui cherche à exister à soi-seul. Sur ce morceau, à 4 min, la percée des synthés vacillants et la mélodie en complainte de comptine constituent un réel ravissement.


"We Had To Disappear" vient aussi dans cette tendance post rock, particulière, qui fait qu'on peine à catégoriser le style de cet album, et c'est sans doute un atout. Les irlandais gagnent des lauriers (ou des trèfles) à leur couronne. Alors oui "Existence" et "Belonging" sont des non titres, mais plutôt des plages musicales courtes et ultra dépouillées qui viennent s'imposer de façon superfétatoire mais aussi superflue. On va pas faire genre, nous, on espère quand même des titres un peu plus remuants.


En deuxième position, "Crying" ressemble aux Last Train qui se seraient arrêtés à la gare McCulloch avec des relents des travaux annexes de Bombay Bicycle Club mais toujours avec ces guitares lumineuses qui ramènent sans arrêt aux hommes-lapins. L'album se met en mouvement. "Return My Head" est lui aussi plus rythmé et suffisamment lumineux pour s'accrocher mnésiquement au poutres de la boite crânienne. Si c'est du post punk, ça prend aussi le chemin d'urgence californienne des 90ies. Conquérant, le titre pose des bases rassurantes pour la suite du déroulé.


Arrive le point d'orgue, l'ardent "Ethel", qui apporte tout ce qu'il faut pour être soigneusement et convenablement surpris. La voix grave déplore "Ten pages of her favourite book alright/ Leave on the light/ And I'm feeling the evening/ With her blue-eyed soul". On ne sait pas bien qui est "Gigi", mais on se dit qu'il est sacrément occupé de se remettre d'un sale moment de maladie mentale (sans doute un syndrome dépressif: il est "tired from life" et il "can't control it") dont il était déjà question sur When I Have Fears. La voix dépitée du chanteur questionne l'entourage avec l'effrayant "Where are your friends now ? ".


Cela fait écho (et pas avec the bunnymen cette fois) à la post (pop) dépression d'Iggy Pop dans la façon de conter en appuyant bien sur les paroles, album qui parlait aussi du grand grand désarroi qui survient après la perte d'un ami (dans son cas, un certain Bowie). Sur "Ethel" le pont est réussi, et le morceau tout pareil. Il est baigné de lumière et d'avancée de plus en plus dense dans ses couches d'instruments, qui font leur entrée jusqu'au point culminant de fin de titre. "The Stars Will Leave Their Stage" donne un ton plus électro en arrivant sur la pointe des pieds, puis "Only Good Things" enfonce le clou de la bonne new wave (des familles, si tant est que cette expression existe encore), et finit de faire de Gigi's Recovery un album un brin ovni, et remarquable dans son abord de la musique, plus que dans sa musique elle-même. 


"Exist" en écho (ça n'arrête pas) à "Existence" du début devient une "exit" pour bien clore les douze titres. En sortant de l'écoute de ce second album de The Murder Capital, on sait qu'on a eu affaire à quelque chose d'inhabituel, tout en variation de styles et de rythme. Mais le tout empaqueté dans un colis solide, type gros scotch marron et ficelles. Ça tient donc bien la route et le voyage (pour les destinataires européens, qu'on espère  en partie français). Echo & The Bunnymen est passé pas loin de devenir - niveau popularité - un groupe comme U2 (à la place de U2) alors si The Murder Capital fait un peu vibrer notre décennie telle que l'a fait il y a 35 ans Mac Cul (pardon, mais c'est son diminutif), on tient là une très bonne nouvelle.

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