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Critique d'album

Wovenhand


Refractory Obdurate


(25/04/2014 - Deathwish Inc / Glitterhouse - Folk Rock Post-Punk - Genre : Rock)
Produit par

1- Corsicana Clip / 2- Masonic Youth / 3- The Refractory / 4- Good Shepherd / 5- Salome / 6- King David / 7- Field Of Hedon / 8- Obdurate Obscura / 9- Hiss / 10- El-Bow
Note de 4.5/5
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Note de 5.0/5 pour cet album
"Une oeuvre qui s'adresse à l'âme, immatérielle et orageuse à la fois ! "
Marc, le 08/05/2014
( mots)

Une aura et une voix de prophète sous des airs de chamane, David Eugene Edwards est pour ses plus fidèles admirateurs une authentique icône, qu'ils soient croyants ou non. Ce petit fils de pasteur, ex leader des 16 Horsepower puis maître de cérémonie de Wovenhand depuis plus d'une décennie, a forgé son identité en étant écartelé entre une éducation religieuse très stricte et une soif de liberté inspirée par son père, biker devant l'éternel et décédé alors que David n'avait que six ans. A Denver (Colorado), en plein coeur des plaines indiennes, DEE, qui a également été élevé au son des pow-wow, il a du sang indien des deux côtés de sa famille, a cependant toujours vécu la musique comme un moyen de répandre la parole de Dieu. C'est sous sa totale inspiration et ses multiples références bibliques que Wovenhand habite un monde aux délimitations très claires entre le bien et le mal, dont les abords sombres s'adressent vertueusement à l'âme.

Le son de Wovenhand a toujours été organique, voguant du néo-folk au gothique, en passant par les musiques populaires traditionnelles (amérindienne, européenne ou orientale) et les courants alternatifs d'hier et d'aujourd'hui. Tous ces genres sont subtilement mêlés pour véhiculer l'expression mélancolique de David, celle qui touche à l'âme, exprimée à travers sa voix, trafiquée par son micro vintage ou pas, et les accords de sa Gretsch ou de son banjo-mandoline, en quête d'une constante exploration spirituelle de soi. Qu'elles soient tristes ou magnifiées, les combinaisons de l'esprit et des sons créées par Wovenhand sont avant tout émotionnelles et sincères. Dans ce dernier album, plus encore que dans The Laughing Stalk, ses dernières méditations explorent les côtés sombres de la foi avec des compositions de plus en plus denses, puissantes et heavy. Le guitariste Chuck French, déjà présent lors de l'opus précédent, et l'arrivée du bassiste Neil Keener, deux anciens membres du groupe post-hardcore Planes Mistaken For Stars, y sont sûrement pour quelque chose, tout comme la première signature de Wovenhand avec Deathwish Inc, label dirigé par Jacob Bannon, le leader de Converge.

Sous les baguettes de son alter ego Ordy Garrison, David et les deux fougueux qui l'accompagnent ouvrent le champ de tous les saluts possibles avec "Corsicana Clip". L'intro jouée avec l'antique hybride banjo-mandoline de David qui date de 1887 ressemble pourtant au Wovenhand des premiers opus, mais à mi-morceau la réverb et les boucles des guitares électriques lui donnent une nouvelle dimension, presque doom, pour nous emporter dans un tourbillon guidé par un prédicateur apocalyptique aux paroles cryptiques. Ce premier titre résume parfaitement tout ce que recèle Refractory Obdurate. Dans sa lutte constante entre le Christ et l'Antéchrist, le titre de l'album "réfractaire endurci" signifie bien cette résistance obstinée à l'autorité, sous toutes ses formes, d'où l'esprit et les élans punk qui parcourent les morceaux, comme sur la fin de "Masonic Youth", notamment. La combinaison la plus puissante de post-punk, de fragments de post-hardcore, de heavy metal ou de hard rock et d'americana gothique se trouve peut-être dans "Good Shepherd" avec son riff à la The Cult à moins que ce ne soit dans "Field Of Hedon" ou "Hiss". A vrai dire peu importe, tous les titres qui composent cet opus, qu'ils soient électriques ou plus acoustiques, ont une nature émotionnelle si forte qu'ils sonnent comme des faveurs divines. Les épiques chevauchées auprès de "Salome" ou du "King David", les brillantes et troublantes "The Refractory" et "Obscura Obdurate" authentifient cette remarquable inspiration musicale. Celle d'un artiste qui croit en l'amour de Dieu, ici et maintenant, comme à des choses existantes au-delà de notre simple vision et qui a un fascinant pouvoir naturel à nous les faire ressentir, "El-Bow" parle pour lui...     

Wovenhand n'a jamais aussi pleinement embrassé l'obscurité apocalyptique qui parcourait ici et là ses précédents albums en nous délivrant cet immatériel Refractory Obdurate, le septième opus du groupe. Les convictions religieuses de David Eugene Edwards extériorisées à travers ces dix délicieux mystères ont tout simplement la grâce de conjuguer la foi avec l'art en nous élevant l'âme, que l'on soit croyant ou pas.

 

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