↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Compte-rendu de concert

The Jim Jones Revue


Date : 05/04/2011
Salle : La coopérative de mai (Clermont-Ferrand)
Première partie : Cool Kleps, Restavrant, Scott H Biram, Legendary Tigerman, The Bellrays
Christine, le 11/04/2011
( mots)

Cool Soul Fest : Une furieuse envie de Rock….


Le Cool Soul Fest, c’est le marathon des amateurs de blues/rock à tendance punky. Une organisation spéciale pour cette soirée qui nécessite deux scènes, les groupes se produisant l’un après l’autre, en décalé, avec un rythme qui ne laisse pas le temps de souffler : pas de minute sans une note ! Belle performance pour les organisateurs. Six groupes se succèdent drainant avec eux de salle en salle une foule plus ou moins dense : Cool Kleps/Legendary Tigerman/Restavrant/The BellRays/Scott H Biram/The Jim Jones Revue, 3h30 d’énergie à l’état pur.

Ayant tous été baptisés sur l’autel du Rock, ces bands partagent des caractéristiques que nous ne détaillerons pas pour chacun, il suffira de dire qu’ils ont en commun une énergie "sérieusement couillue" qui fait que l'on ressort avec sa dose de riffs, de voix grasses et rauques, de sons de guitares saturées, de beat rock et saccadés. Focus sur les moments les plus forts de cette soirée.

 

D’abord les bonnes surprises : après les tentatives des Cool Kleps pour chauffer la salle, le public se retrouve au pied de Legendary Tigerman, aka Paulo Furtado, dans la grande salle. Costume noir et chaussures blanches, il nous plonge directement au cœur (et le mot est choisi) de son opus Femina. Dans ce concept album, l'homme-tigre venu de Lisbonne, tour à tour rugissant ou félin, chante en duo avec des femmes… elles sont présentes par la vidéo projetée sur un écran, ou sur scène avec lui. Lisa Kekaula, des Bellrays, chante un morceau accompagnée par Tigerman qui frappe ses deux caisses et gratte sa guitare en one-man-band.  Avec Rita Redshoes c'est un dialogue chanté, murmuré, charnel et envoûtant, belle reprise de "Fever" et superbe "Sister Ray" !

Autre petit bonheur auditif et visuel : tout droit sortis d'un hangar crasseux du Texas, les Restavrant se sont consciencieusement appliqués à teinter leur country d'un petit côté punk, surtout dans la réalisation de leurs instruments ; le Do It Yourself dans toute son ingéniosité. Imaginez : une batterie construite avec une boîte à lego modèle "route 66" : plaques minéralogiques défoncées en guise de cymbales, jerrican d'essence en ferraille pour la tom basse, valise en bois avec un micro pour la grosse caisse, pour un résultat fort sympathique en matière de son. Jon le batteur endiablé explose méticuleusement tout l'attirail pendant que Troy pose sa voix rauque et chaude sur sa guitare rafistolée au chaterton.

Scott H Biram, en briscard du blues-garage, ne nous convainc pas, et il en va de même pour les Bellrays. Visiblement très attendus (la grande salle est pleine), Lisa et ses acolytes vont se démener tout au long du set, ils sont à 100 à l'heure et enchainent les titres pour finalement un effet lassant : les morceaux se ressemblent, ils sont tous construits sur le même rythme, pas de surprise, pas d’instrument mis en avant, la voix de Lisa, pleine de promesses pendant le set de Legendary Tigerman n’est pas mise en valeur… Les musiciens tentent des déplacements et une mise en scène ressentis comme artificiels. Un changement de tempo, plus bluesy pour le 5ème morceau, fait qu’on se raccroche avec espoir "il va se passer quelque chose…" mais non, c’est bruyant et répétitif… je jette l'éponge au titre suivant. Pour moi, ce sera le moment de la pause, mais les aficionados restent branchés.


Et enfin sont venus Jim Jones et ses mauvais garçons… Ces apôtres du blues-garage possédés par les fantômes  de Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, MC5 et des Stooges attaquent direct nos cerveaux reptiliens avec les racines du rock. C'est parti pour 45 minutes de sauvagerie. Les titres de leur dernier album, que l'on va donc avoir le plaisir de découvrir en live, sont déjà connus et repris par le public, qui s'est cependant un peu clairsemé (alors les gars, fatigués ?) : "Dishonnest John", "Hight Horse", "Foghorn"... vont se méler avec "Rock'n Roll Psychosy"s, "Princess Frog"... Henri Herbert, le remplaçant sur la tournée européenne de Elliot Mortimer a toute sa place dans cette équipée : moins déchainé physiquement que son prédécesseur, ses frappes sur le clavier sont sûres et efficaces, des titres de Burning Your House down nous permettant d'apprécier son savoir-faire sur les lignes de piano.Avec Ruppert Orton, l'âme damnée de Jim Jones à la guitare, Gavin Jay, impérial à la basse, et Nick Jones le batteur déjanté, JJR va encore une fois tout donner à son public : du rythme fou de "512" ou de "Fish 2 Fry", on passe à des morceaux plus lents : "Righteous Wrong", au même son gras que "Cement Mixer", "Shoot First", au riff presque "enlevé" ou "Burning Your House down", titre éponyme de l'album.

Jim Jones a toujours une présence phénoménale sur scène et a semble-t-il encore travaillé sa voix : on la savait rauque et agressive, mais il nous offre aussi ce soir un numéro de crooner, accroupi sur le devant la scène en sussurant les paroles de "Killin Spree", hurlant de l'aigu au grave le plus profond sur "Elemental" et partageant les secrets de son cri avec ses fans : "Do know the antidote for the wake up scream ?" et de passer son micro aux hurleurs volontaires du premier rang. "With the benediction of Jim Jones revue !". "Big Len", titre moins orthodoxe, surprend un peu la salle, vite reprise en main. Des sustains et des guitares secouées, les cheveux collés au front, ça déménage sur la scène. Minuit trente, c'est la fin, un dernier "Hey Hey Hey Hey !" et les lumières se rallument, nous laissant avec de l'électricité dans les jambes, incontrolées comme dans le clip de "Rock'n Roll Psychosis". Allez, quand même, s'il fallait trouver quelque chose à redire, c'est que certains vont regretter les Jim Jones dans une ambiance "Club", sur une petite scène, ou l'alchimie se fait par la proximité. Mais pour tous les autres, rendez-vous de nouveau en Auvergne pour le Free Wheels, en juillet, où les JJR seront chargés de déclencher l'hystérie chez les bikers. "Say yeaaaahhh!"

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !