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Folk n' Rock


Collectif, le 26/06/2015

Black Rebel Motorcycle Club : Howl

Août 2005


Après deux albums taillés dans le rock psyché et sonore, couronnés par un succès mérité, les trois boys du club virent de bord et rangent les blousons en cuir pour vêtir de simples chemises à carreaux. D'expérience, le changement de style est une idée farfelue, qui peut tout aussi bien cacher une exploration à l'aveugle du permafrost musical qu'un manque d'inspiration inavouable. Les fils spirituels de Jesus & Mary Chain se la jouent blues des champs de coton, soit. Seulement, Howl n'a rien de la fumisterie et mieux encore, n'a rien d'un compromis. Le groupe s'est jeté corps et âme dans une recrue du Mississippi, s'abreuvant autant de l'americana traditionnel que de la folk la plus noire. Décuplée par la maîtrise des textures de B.R.M.C., la musique acoustique n'a jamais semblé aussi extensible, massive et agressive.

Dès la rugueuse chorale d'intro ("Shuffle Your Feet"), la folk marque son territoire. Qu'elle se pare d'un gospel introspectif sur la ballade "Devil's Waitin'" ou d'un blues chaleureux ("Promise"), elle balaie d'un revers du manche sept ans de carrière. Sans jamais tomber dans la posture du groupe de bar de motards californiens qui tapent des reprises du répertoire noir-américain, les Black Rebel enfilent les mélodies simples et immédiatement efficaces. À l'image de "The Weight Of The World", diamant poli, rare lumière au cœur d'une mine de brut, sculpté comme un pop song mais habité par une âme en peine. Guidé par un duo de vocalistes au sommet de leur art, Levon Been et Hayes, toute la souffrance et la frustration du monde est portée aux nues, comme sur un "Howl" bouleversant et toujours juste.

Mais les B.R.M.C. demeurent malgré tout des pur-sangs sauvages. Les guitares fusent - avec parcimonie - et les rythmes rock trouvent une place dans ce patchwork folk, à l'image du sulfureux single "Ain't No Easy Way", épicé d'harmonicas poisseux. On peut même anticiper qu'avec un peu plus d'électrique dans le moteur, des morceaux comme "Gospel Song" ou "Sympathetic Noose" auraient brillé dans les précédents opus. Car à bien y regarder, ce n'est pas tant le ton mais la manière qui change. Tout au long de ces treize titres, Peter Hayes et sa bande continuent d'appuyer sur toutes les cordes sensibles, soumettant l'auditeur à une froide descente dans les limbes. Et comme toute descente qui se respecte, Howl s'achève sur un intense calvaire, délicieusement écorché et cadencé comme le jugement dernier. "The Line" est la chanson idoine pour clore cet album, un long chemin de croix divisé en deux parties, telle une insondable prière inécoutée.

Howl est un album étonnamment solide et si le pari semblait d'emblée risqué, il s'avère en fin de compte parfaitement naturel. Cette escapade est une réussite de bout en bout qui confère une nouvelle image au groupe, au-delà de la bande de shoegazers supersoniques des débuts. Ils offrent ici une nouvelle facette de leur talent et une sensibilité aux antipodes d'un Take Them On, On Your Own élégamment décadent.

Kévin


Commentaires
zawx1, le 07/04/2017 à 01:04
Il manque quand même Will Oldham.
james, le 01/07/2015 à 14:05
Merde...et Alela Diane, une gonzesse et une guitare!!!
Tom, le 26/06/2015 à 21:41
Tout le monde ne peut pas y être! mais Elliott Smith quand même !! ???
Sharvey, le 26/06/2015 à 10:55
Quel taf ! Bravo a l'equipe ! On va etre habitue a voir debarquer 20 nouvelles critiques comme ca dans une journee ? Sinon sur le contenu les Shins et les Coral seraient peut etre vexe de ne pas figurer dans les 22, mais c'est vrai qu'ils sont plutot du cote rock de la frontiere. Bon y a plus qu'a ecouter tout ce qui ne l'a pas encore ete !