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Les Eurockéennes 2007


Moon, le 25/06/2007

Vendredi 29 juin

Gogol Bordello


17h50. Tout avait pourtant débuté de manière inhabituelle… Galère à la gare de Belfort avec une navette tardant à partir et entrée au site étrangement bloquée par une horde de vigiles. Et alors que la prestation de Kaolin touchait à sa fin sous la huée des pauvres quidams écrasés contre les barrières d’accès, l’impatience commençait à sérieusement pointer le bout de son nez pour les adeptes de Gogol Bordello.

Car de mémoire de festivalier relativement fidèle aux Eurockéennes, on a rarement vu telle affluence lors du baptême annuel de la grande scène. Véritable ovni musical, la bande de Gogol Bordello attaque très fort. Et le public réagit immédiatement en se pressant devant la scène. Sous la houlette de Eugene Hütz, cette bande de new-yorkais déjantés se définit elle-même comme un groupe de gipsy punk. Un peu comme si la Mano tentait de se la jouer à la manière des Clash.

Grand bordel festif qui part un peu dans tous les sens, Gogol Bordello séduit avant tout par l’énergie qui se dégage de ses prestations. Véritable pile électrique se revigorant à grandes rasades d’une bouteille que l’on soupçonne fortement alcoolisée, le leader de cette formation hors norme emballe d’emblée un festival vibrant au rythme de sa guitare acoustique. Et finalement, on ne pouvait espérer meilleure entame en ce vendredi après-midi !

Juliette & The Licks


18h50. Et quoi de mieux, pour ne pas laisser refroidir l’ambiance, que d’enchaîner avec Juliette & The Licks ? Juliette, c'est la Mallory Knox des "Tueurs Nés". Dans le film d’Oliver Stone, elle se rendait complice du dézinguage en règle d’un paquet d’innocents. Sur la scène des Eurocks, même punition : probablement attirés par la plastique de la chanteuse, les spectateurs du Chapiteau se sont fait proprement alignés un par un, qui par son chant survolté, qui par un riff de guitare trop acéré, qui par une rythmique bourrine comme un coup de batte de base-ball dans les genoux. Un show plus proche des Donnas que de Jeanne Balibar.

Wu-Tang Clan


19h50. Le collectif new-yorkais, big bang hip-hop east coast, pose ses platines pour la première fois aux Eurocks. Une injustice enfin réparée : Belfort, après tout, n'est-elle pas un peu la "east coast" française? L’histoire ne dit pas si la prestation a plu aux amateurs de hip-hop. Pour les amoureux un peu obtus de la six-cordes, force est d'admettre que le show tout en frime des papes du hip-hop n’était pas très passionnant. Petite forme?

Converge


20h30 : Nous sommes dans la Loggia (la plus petite scène des Eurocks après celle du Soundsystem, mais aussi la seule scène entièrement fermée). Dans la salle, l’ambiance, surchauffée, est tellement enfumée qu’il serait probablement possible d’en découper un bout au couteau et de s’en rouler un joint. Sur la scène, le groupe qui joue s’appelle Converge, et niveau look, est d’une sobriété vestimentaire affolante. Nettement plus sobre que chez le Wu-Tang voisin. Presque de bons pères de famille. C’est que les mecs de Converge n’ont pas besoin d’artifices, leur musique parle pour eux. Ou plutôt hurle. Ici, pas le choix, c’est pogo ou rien. Ou « circle pit », à la rigueur. Un metal hardcore qui enfonce tout, sans laisser une seconde de répit, et ou le chanteur n’utilise même plus de mots, mais des aboiements. Mais pas le temps d’en profiter : sous le Chapiteau, la belle Amy fait déjà ses premières vocalises.

Amy Winehouse


21h. On y va un peu par curiosité. Pas emballé pas le tube un peu indigeste « Back to Black », on tient quand même à jeter une oreille : il paraît que la Winehouse serait LA dernière (et la première depuis longtemps) sensation soul. C’est vrai que son show est agréable. En vraie mère maquerelle, Amy Winehouse règne sur une cour de musiciens et de choristes racés, impeccables dans leurs costards et leur décor rétro. La diva elle-même attire l’œil, c’est sûr.

Mais certains diront que l’affriolante et très tatouée interprète n’a l’air que modérément à l’aise, parfois un peu figée derrière son micro, quand sa musique moite est pourtant un appel à plus de chaleur.

D'autres diront que la belle est de loin une des grandes révélations musicales de cette première moitié d’année. Que si elle n'a pas besoin de faire le spectacle, c'est parce qu'il lui suffit de poser sa voix sur les rythmiques millimétrées de ses musiciens. Qu'elle est une chanteuse à la voix chaude comme le sud des Etats Unis dans un corps de punkette maquillée à la truelle. Et que du haut de ses 23 ans, la miss n’a eu besoin d’aucun artifice pour faire chavirer le Chapiteau : là ou ses choristes se mettent sur leur 31, elle préfère enfiler un jean cigarette visiblement trop petit pour elle.

Quand son public applaudit, la belle, visiblement avare en remerciements, préfère s’enfiler un bon nombre de verres de whisky. Quelle classe!

Junior Senior


23h10. Bonne surprise que ce gentil gang danois. Evoluant habituellement en duo, la formation s’était muée ce soir-là en groupe de rock acidulé et déluré. Au chant, un gentil guitariste à la voix androgyne et un gentil rappeur délivrant un hip-hop rafraichissant. Parfois, l’une des gentilles choristes en robe à pois se saisit du micro pour quelques gentilles balades disco-funky. Le tout au bord du lac, avec les pieds dans le sable. Gentil, mais franchement sympathique.

Marilyn Manson


00h30. Le gothique préféré des midinettes est de retour avec un énième album à défendre. Surprise : l'Antechrist de la pop promet qu'il va tomber le masque, et offrir des chansons plus personnelles et introspectives que jamais. Problème : pour réussir à s’approcher un minimum de la scène (voire, à vrai dire, de la régie), il fallait jouer des coudes sérieusement, vu le nombre effarant de gothiques au mètre carré, gothiques dont certains s’accrochaient à la barrière depuis déjà de longues heures. Résultat : vu de loin, le show est relativement sobre, si on exclu les tonnes de bougies, les éclairages (raisonnablement) oppressants, les trois pauvres vidéos qui tournent sur l’écran géant du fond, et les déguisements de tout ce petit monde. Le pire : le son, d’une mollesse incroyable entendu d'aussi loin, qui donne plus envie de bailler que d’égorger un bouc.

Justice


2h. Il y a des choix difficiles à prendre. D’autres sont d’une étonnante évidence. Glander en baillant à 200 mètres (ou presque) de la scène de Marilyn Manson, ou faire le pied de grue juste devant la scène vide de Justice, en attendant le duo electro le plus en vue du moment ? Deuxième option, sans hésiter. Résultat, trois quart d’heure à attendre les deux français, en contemplant les deux murs de Marshall (deux fois neuf enceintes) qui entourent les platines des DJ’s et la grande croix blanche qui leur sert de gimmick. Et puis, ils arrivent. Et enchaînent sans effort apparent des bombes au napalm qui enflamment immédiatement le public. Pendant que l’Antechrist (s’)emmerde sur la Grande Scène, la Justice divine délivrent son message sous le Chapiteau. Et ça bastonne. Fort, très fort. Bien sûr, il y a le tube D.A.N.C.E, dont les beats dévastateurs prennent ici une toute autre dimension. Mais tout est à l’avenant, entraînant les spectateurs tardifs dans une quasi-transe, qui, si elle n’a pas grand-chose de religieuse, est pour le moins groovy.

Punish Yourself


2h. Mais si par le plus heureux des hasards les beats électro ne vous intéressaient pas plus que cela, c’est sans aucun doute du côté de la Loggia qu’il fallait se tourner pour la dernière ligne droite de la journée. Et gare à l’addiction ! Recouverts des pieds à la tête de peinture reflétant la lumière noire, la bande d’allumés du collectif toulousain Punish Yourself semble bien décidé à châtier les pauvres inconscients venus s’abreuver de leur métal hardcore. Bercer au rythme des coups de hanches de Vx69 (chant), le groupe passe à la moulinette un public venu en masse pour se débarrasser du peu d’énergie qu’il avait encore en stock. Y’a de quoi devenir sado-maso…

Fin des concerts


3h du matin, dur retour à la réalité : le troupeau migre vers les bus, pour rentrer vers le camping. Justice (divine) oblige, les plus courageux entament leur chemin de croix, les pieds en sang (ou presque) en rentrant à pied. Mais tous, tant qu’ils n’auront pas fermé l’œil, garderont longtemps quelques « do the dance » en tête.
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