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New Order : trente-cinq ans de règne sur les dancefloors


Collectif, le 08/10/2015

La sortie de Music Complete était pour nous l'occasion rêvée de revenir sur un groupe qui, jusqu'à présent, avait été copieusement ignoré par les rédactions successives d'Albumrock. Et pourtant, New Order a marqué son temps dans de nombreux domaines, au premier rang desquels la musique, grâce à son rock 80's puisant dans ses racines cold wave et mâtiné de synthétiseurs et d'électronique, une couleur qui deviendra de plus en plus prégnante au fil du temps.

 

New Order, c'est tout d'abord le syndrome Pink Floyd. Privés prématurément de leur frontman Ian Curtis, les membres restants de Joy Division ont dû muter pour survivre et proposer autre chose qu'une simple décalque de leur froide matrice originelle. Une mutation qui ne s'est pas faite sans mal et qui s'est opérée à tâtons, par couches successives. Le glissement progressif de Bernard Sumner, timide et renfermé, vers le devant de la scène - et vers le micro - n'allait pas forcément de soi au départ. Le plus sanguin Peter Hook aurait très bien pu assurer ce poste, et il l'a d'ailleurs en partie tenu sur toute un pan de Movement, première oeuvre posthume à la Division de la Joie trop tôt éteinte. Mais ce sont l'arrivée de Gillian Gilbert, jeune punkette adepte des synthétiseurs (et accessoirement petite amie attitrée de Stephen Morris), et l'immersion des quatre mancuniens dans les clubs branchés new yorkais qui ont permis à la chrysalide d'éclore. En résultèrent un single révolutionnaire ("Blue Monday") et un disque fondateur d'une force peu commune, Power, Corruption & Lies, une bombe post-punk glavanisée par l'électronique musicale naissante.

 

Toute la carrière de New Order a ensuite tâché de respecter cet équilibre sur le fil entre morceaux rock classiques et tubes allumés conçus pour que les filles se déhanchent. Le reste n'est qu'une question d'air du temps, et que ce soit dans leurs allants new wave (Low-Life) ou acid house (Technique), les anglais ont toujours admirablement su s'approprier les codes de leur époque, et parfois les imposer aux autres. Même Brotherhood, pourtant moins (stéréo)typé que leurs autres productions 80's, a su se montrer d'une rare pertinence. Car au-delà des arrangements et du verni de surface, les jeunes mancuniens n'ont eu de cesse de composer des morceaux qui faisaient mouche, mariant un allant de surface à un désarroi émotionnel que certains journalistes en mal d'étiquettes ont qualifié de dancing spleen. Puisque la vie n'est pas rose tous les jours (et elle n'a épargné aucun des membres de l'Ordre Nouveau), autant essayer de l'oublier et/ou de l'amadouer en s'amusant jusqu'au bout de la nuit.

 

Mais New Order, c'est bien plus que ça. C'est une attitude désinvolte et insouçiante, des sets parfois bouclés en vingt minutes chrono qui laissent les salles frustrées et exsangues, une communication minimaliste quand elle n'est pas carrément inexistante, un culte du mystère (peu de photos officielles, quasiment aucune interview). C'est une esthétique portée par les artworks stylisés de Peter Saville sur lesquels on ne voit jamais (à de rares exception prêt) de nom de groupe ou de titre d'album. C'est un label indépendant, Factory Records, qui a fait de Joy Divison puis de son successeur le fer de lance de son catalogue. C'est un nightclub, la célèbre Haçienda mancunienne, détenue par les quatre membres, aussi mythique que criblée de dettes et qui, durant son éphémère existence, aura vu l'émergence des scènes indie, house et acid anglo-saxonnes et qui aura accompagné les premiers pas de la Madchester.

 

Nous avons choisi de retracer ici la discographie de la bande à Sumner dans sa quasi-intégralité. Quasi, car oui, avouons-le, nous n'avons pas été séduit par leur avant-dernier émolument studio, le mitigé Waiting For The Sirens' Call, même si Kévin a tenu à traiter Lost Sirens, le recueil de B-Sides issues des mêmes sessions d'enregistrement, au moment de sa sortie. Pour le reste - Music Complete étant traité à part en nouveauté - vous avez là tout ce qu'il vous faut. Sachez qu'à l'exception du chant des sirènes pré-cité, tous les albums de New Order vallent le détour, même les moins réputés d'entre eux. Même Movement, si aride et déroutant. Même Republic, pourtant si décrié. Même Music Complete, eh oui. Mais vous devrez également vous intéresser à leurs singles, notamment ceux qui n'ont jamais trouvé place sur un trente-trois tour. C'est là l'un de leurs tics les plus déroutants : nombre de leurs plus gros succès ont été commercialisés en simple, et uniquement sous ce format. On ne vous conseillera que trop de fouiller pour dénicher chacun de ces titres et leurs B-sides, ainsi que de vous intéresser à Substance, un recueil de leurs plus belles pièces isolées des années 80. Vous le voyez, ce dossier n'est qu'un pied glissé dans la porte de l'un des plus grands groupes anglais de sa génération.

 

Dossier réalisé par Kévin, Nicolas et Stéphane

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