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Pink Floyd, from discovery to immersion


Nicolas, le 16/01/2012

Why Pink Floyd? Part three : the spirit never dies


Plaidoyer pour une immersion éclairée

Alors oui, définitivement, l'exploration de la discographie complète du Floyd vaut un large détour, mais cela ne sera pas tâche aisée pour le néophyte. Avant de se lancer dans une telle entreprise, il lui faudra se défaire d'habitudes héritées des mass-médias, renoncer à l'immédiateté du plaisir et faire une croix sur l'écoute facile. Pour qu'elle porte tous ses fruits, cette exploration devra s'appuyer sur des documents d'époques, des témoignages, des biographies, des critiques d'album détaillées (et on espère que les nôtres pourront vous fournir quelques clés bien utiles) afin de retirer toute la substantifique moelle de la bête. Elle pourra se trouver enchaînée chronologiquement ou picorée en désordre, écoutée en toile de fond comme musique d'ambiance ou décantée religieusement au sein d'une chambre déserte, scrutée avec une attention maniaque ou appréciée à la volée sans prise de tête. Elle fera également quelques détours salutaires vers des pans de l'idiome floydien moins connus du grand public, comme la réédition 2007 étendue de Piper, le fausse compilation - vrai recueil de singles et B-Sides Relics ou l'indispensable film Live At Pompeii, tout comme elle tirera grand bénéfice de documents annexes comme le making-of de Dark Side. C'est d'ailleurs dans ce cadre que se placent les versions Experience et Immersion de The Dark Side Of The Moon, Wish You Were Here et The Wall, versions deluxe comblées de nombreux documents sonores inédits d'une importance considérable : des lives d'époque jusqu'ici uniquement disponibles en bootlegs, des versions préliminaires inestimables d' "On The Run" (instrumental classique en quatuor), "You've Got To Be Crazy" et "Raving & Drooling", tout comme un extrait du mystérieux projet Songs Of Household Objects. Mieux vaut tout de même préférer les kits Experience pour ne pas vider en un rien de temps ses bas de laine...


Bien sûr, on en attend plus, bien plus, de la part des trois survivants du Floyd et d'EMI : qu'ils fouillent encore leurs fonds de tiroir et qu'ils en extirpent des trésors assoupis qui ne demandent qu'à parvenir à nos oreilles. Que ne donnerait-on pas pour obtenir d'autres versions live, moins balisées, moins bridées, des élucubrations primitives du groupe, de celles dont on sait, sans les avoir jamais entendues, qu'elles outrepassent nos fantasmes les plus fous ? Que ne souhaiterions-nous pas entrer en transe au rythme d'authentiques versions expérimentales d' "Astronomy Domine", "Set The Controls...", "Carefull With That Axe...", "Interstellar Overdrive", "Echoes" ou "A Saucerful..." ? Et qu'en est-il du fameux album instrumental composé par Gilmour, Mason et Wright pendant les sessions de The Division Bell ? Quid du projet avorté VCS-3 de l'époque Wish You Were Here ? On le voit bien, le monstre floydien est bien loin d'avoir livré tous ses secrets.


Pink Floyd : l'avenir du rock en 2011 ?

Par dessus tout, la décennie 2010 représente peut-être l'époque idéale pour exhumer de nouveau le dinosaure Pink Floyd et le remettre au goût du jour, mais pas tant d'un point de vue musical que sur un plan beaucoup plus fonctionnel. De toute façon, il est déjà admis depuis des lustres auprès des amateurs de rock que le Floyd s'avère rébarbatif, pompeux, prétentieux et ringard : à quoi cela sert-il de soutenir le contraire, nous autres médiocres rédacteurs d'un pauvre webzine de seconde zone, alors que des papiers pathétiques de cet acabit continuent d'être publiés dans les canards spécialisés ? A l'inverse, nul n'est besoin de désirer un retour à l'âge d'or du rock progressif (si tant est, une fois encore, que l'on puisse réduire le Floyd à ce terme générique), un courant qui a déjà eu largement le temps de dire ce qu'il avait à dire et qui subsiste d'ailleurs de façon un peu moins que marginale plus de trente ans après son extinction officielle. En fait, c'est surtout l’héritage extra-musical du Floyd que l'on pourrait appeler de tous nos souhaits aujourd'hui. C'est cette vision aiguë de l'objet musical, cette émancipation des carcans imposés par des supports physiques, vinyles, cassettes et CDs aujourd'hui obsolètes, cette recherche incessante de nouvelles façons de proposer la musique, c'est tout cela qui nous préoccupe en ces temps troublés pour le business du rock. Mais plus encore, ce qu'il faudrait à nos groupes modernes, c'est prendre exemple sur un quatuor qui n'a jamais reculé devant la moindre folie auditive et qui a expérimentalisé sa musique jusqu'à la lie. Puisque l'album est de plus en plus remis en question, puisque sa légitimité, sa cohérence et sa fonction sont de plus en plus contestées, pourquoi ne pas en profiter pour débroussailler des territoires vierges, pour laisser parler le jam, pour enregistrer des kilomètres de bandes numériques ou pour emprunter quelques éléments à d'autres genres musicaux ? Pourquoi ne pas tendre vers l'avant-garde plutôt que de se complaire dans des recettes éculées ? Pourquoi ne pas tenter d'anticiper les désirs des masses plutôt que de se fondre sur les attentes prévisibles du public ?


A l'époque qui a précédé The Dark Side Of The Moon, Pink Floyd ne se préoccupait ni de codes pré-établis, ni de rendement, ni de résultat : il traçait sa propre voie au mépris des attentes et des espérances. C'était au public de faire l'effort de suivre ses élucubrations, et peu importe les ratés et les approximations : l'excellence était à ce prix. Ce type de démarche conduirait les formations modernes à chercher encore et toujours de nouvelles voies musicales, à profiter de l'instantanéité pour enregistrer des idées éphémères, à les confronter les unes aux autres (via internet, pourquoi pas) et à les diffuser sous quelques formes qu'elles soient, singles, B-Sides, démos retravaillées, chutes de studio, courts enchainements de titres d'une dizaine de minutes ou longues plages de plusieurs heures. Certaines formations modernes se placent assez clairement dans cette mouvance, comme par exemple, et chacune dans un genre très différent, Radiohead, Nine Inch Nails ou The Flaming Lips. On pense aussi particulièrement à Mastodon qui, après des années de triturages et d'hybridations étranges entre diverses formes de metal, vient d'accoucher d'une sorte d'album-synthèse, The Hunter, un disque d'un aboutissement inouï qui risque de faire date dans l'histoire du rock. Une consécration méritée pour un combo qui semble étrangement fonctionner un peu à la manière du Floyd des origines, les quatre métalleux d'Atlanta se partageant assez équitablement le chant et la composition sans querelle d'égo apparente. Une coïncidence plus que troublante... et pourtant Mastodon et Pink Floyd n'ont, musicalement parlant, pas grand chose à voir.

C'est un fait, le rock aura toujours besoin de tâcherons studieux et appliqués qui se ressourcent inlassablement à l'origine du mouvement, mais il aura tout autant besoin de formations innovantes, libres de toute attache et capables d'aller de l'avant, même s'il leur faut pour cela procéder à l'aveugle. Why Pink Floyd? Faut-il encore se poser la question ?
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Commentaires
Sylv, le 05/08/2018 à 09:40
A momentary lapse of reason n'est pas que passable : cet excellent album contient au moins deux joyaux et est très sous-estimé. Hormis The Final Cut, aucun album du Floyd n'est raté et au moins quatre sont des chefs-d'oeuvre : Meddle, The dark side of the moon, Wish you were here et The wall. Étant donné le sublime absolu auquel atteignent certains morceaux de leur oeuvre (Echoes, The Great gig ont he sky, Shine on you crazy diamond I to V parmi d'autres) et leurs extraordinaires innovations musicales, conceptuelles et scéniques, les Pink Floyd me semblent être le meilleur groupe de tous les temps. Loin devant les Beatles, les Doors et a fortiori les Stones.