
Pink Floyd, from discovery to immersion
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Introduction
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- Remasterisation et coffret intégrale, troisième match (ou plus si affinité)
- Why Pink Floyd? Part one : looking for a masterpiece
- Why Pink Floyd? Part two : exploring the dark side
- Why Pink Floyd? Part three : the spirit never dies
- Interview : Roger Waters, le mur et le miroir
- Psychédéliques sixities : psychédélires et psychédélices (première partie)
- Psychédéliques sixities : psychédélires et psychédélices (deuxième partie)
- Psychédéliques sixties : psychédélires et psychédélices (troisième partie)
- Les héritiers de Pink Anderson et Floyd Council
- Dix bonnes raisons d'écouter Pink Floyd en 2011
- By the way, which one's Pink?
- Echoes from the past
- More Pink Floyd
Les héritiers de Pink Anderson et Floyd Council
Pink Floyd, et c'est assez paradoxal, possède une descendance directe pratiquement inexistante, et ce malgré un succès commercial considérable. En effet, peu de groupes ont cherché à emboîter le pas à la musique floydienne dans sa pleine globalité. A l'inverse, l'influence du Floyd s'est révélée majeure sur le rock contemporain, mais de manière plutôt fragmentaire. Tour d'horizon des héritiers plus ou moins légitimes des concepts, idéologies et esthétismes véhiculés par ce groupe hors normes.
S'il apparaît que le Pink Floyd comptant Syd Barrett dans ses rangs n'a laissé qu'un maigre héritage discographique (un album et demi), sa descendance parmi les groupes apparus à sa suite se révèle assez impressionnante alors même que l'avatar de Pink Floyd qui est resté dans la mémoire collective est plutôt celui de David Gilmour (Meddle, Dark Side Of The Moon, Wish You Were Here...). Ceci s'explique sans doute en partie par la place qu'occupe "Pink Floyd période Barrett" dans la culture rock. Le Floyd période Gilmour représente aux yeux de beaucoup la quintessence du rock progressif dans tout ce qu'il a de prétentieux, boursouflé, confit dans des velléités artistiques (orchestre, morceaux à rallonge) mais incapable de donner naissance à la moindre mélodie valable. Le Floyd période Waters symbolise quant à lui les années 80 avec le triomphe du tout-pognon, des synthés racoleurs et du cynisme qui aura fini par atteindre même les plus grandes légendes sixties, les Stones en tête avec leurs albums solo amers et leurs disques de groupe sans âme.
Le Floyd période Barrett, à l'inverse, fait figure de Paradis perdu. Il est à l'image d'une époque bénie où l'innovation technique se fait au petit bonheur la chance (Beatles, Beach Boys, The Who) dans un climat de saine émulation entre les groupes. Selon cette image d’Épinal sixties la vie n'aurait alors été qu'une grande fête. Et le Barrett viré de son propre groupe aurait des allures d'Adam chassé de l'Eden. Son personnage tel que représenté dans la culture rock illustrerait l'échec du rêve des années 60 et la perte de l'innocence pop.

Cette logique est également utilisée à la fin des années 70 et au début des années 80. le punk a voulu faire table rase du rock progressif et de ses avatars (dont Pink Floyd période Gilmour-Waters) en remettant au goût du jour la chanson couplet/refrain n'excédant pas 3 minutes. Une fois ce premier coup effectué, les acteurs intelligents du punk décident de mener l'expérience plus loin en tentant de s'affranchir des carcans blues de la pop. Les plus brillants dans cet exercice seront Siouxsie and the Banshees avec l'aide de leur guitariste génial John McGeoch ou de Robert Smith des Cure qui viendra leur prêter main-forte. Il s'agit alors de renouer avec l'esprit d'innovation des sixties et de faire avancer la pop tout en restant dans le cadre de la chanson couplet/refrain. Cette démarche est exactement la même que celle suivie sur The Piper At The Gates Of Dawn où la pop est dynamitée de l'intérieur tout en conservant le schéma classique "radiophonique". Après avoir rejeté le Pink Floyd de Gilmour et Waters on réhabilite l’œuvre du groupe sous l'égide de Barrett. D'autres comme XTC via la blague Dukes Of Stratosphear ou les TV Personalities avec leur chanson "I Know Where Syd Barrett Lives" rendront un hommage encore plus explicite au Floyd période Barrett.


Cette vision de la période Barrett comme le summum du cool un peu snob trouve son aboutissement provisoire à la fin des années 2000 avec les génies/branleurs/fumistes (rayer la mention inutile) MGMT. Sur Oracular Spectacular ils passent au shaker Bowie, Brian Eno et Syd Barrett, ajoutent un peu de postmodernisme "La pop est une blague dont nous ne sommes pas dupes" et réalisent le carton de la fin de décennie. Ils ouvrent les années 2010 avec Congratulations qui contient une chanson intitulée "Song For Dan Treacy", en hommage au leader des TV Personalities qui avaient composé "I Know Where Syd Barrett Lives". La boucle est bouclée.
Pierre D

Les rapports qu'a entretenu Pink Floyd avec le rock progressif ont toujours été assez flous, le groupe évoluant la plupart du temps en marge du courant originel des années 70, ce qui ne l'a pas empêché de devenir le groupe étiqueté "progressif" qui a vendu le plus de disques durant cette période. Ce détachement vis à vis des autres mamouths prog, tout comme le caractère proprement indécent du spectacle donné par quatre millionnaires égotiques en fin de carrière, n'a pas vraiment joué en faveur du Floyd en terme de descendance dans le milieu. On ne s'étonnera donc pas trop de constater que les chantres du renouveau neo-prog des années 80 ont assez peu revendiqué l'héritage du groupe, mis à part, peut-être, Marillion. Tous les autres, IQ, Twelfth Night, Pendragon, Quasar, Pallas, se sont plutôt reconnus comme les descendants de Yes et de Genesis, tout comme une bonne partie de leurs héritiers des années 90, Spock's Beard, The Flower's King, Glass Hammer, Petrolyn et consors.



Nicolas

La descendance d'un groupe est toujours assez difficile à établir, entre ceux qui revendique l'influence de Pink Floyd, ceux qui la réfutent, ceux dont la musique la laisse deviner... Dans la catégorie un peu fourre-tout des inclassables certaines grandes tendances se dessinent.
Il y a d'abord ceux qui n'assument pas. Tout le monde leur crie depuis des années qu'il y a du Pink Floyd en eux mais ils refusent de le reconnaître. Pourtant il est assez évident que les gens de Air, s'ils n'ont pas écouté Dark Side Of The Moon, sont assurément marqués par la musique du Floyd. Il y a bien sûr les climats atmosphériques, l'utilisation des technologies les plus avancées (Air était un des fleurons de la french touch). Mais il y a aussi la tendance du groupe, similaire à celle de Pink Floyd, à parfois sembler vouloir composer la meilleure musique d'ascenseur possible.
Radiohead descend aussi du Pink Floyd de Dark Side Of The Moon, particulièrement à partir de la sortie d'OK Computer. Même si Thom Yorke a toujours écarté cette influence, la thématique de l'être humain perdu dans un monde technologique aliénant était déjà présente chez Pink Floyd. Le lien le plus important entre les deux groupes est surtout la perception qu'une partie de leur public a de leurs oeuvres respectives. Dans les deux cas les fans se déchirent pour savoir quelle période artistique du groupe supplante les autres: Barrett/space rock/Waters pour Pink Floyd; Pablo Honey-The Bends/OK Computer/Kid A et le reste pour Radiohead. Pink Floyd avec Dark Side... et Radiohead avec OK Computer ont tous deux produit leur pièce maîtresse, celle à l'aune de laquelle leur discographie s'articule, dans la psyché des fans en tous cas. Tous s'accordent à dire que ces albums sont majeurs dans l'histoire de la pop, certains leur vouent un culte, d'autres les considèrent comme le début de la fin, ils sont en tous cas entourés d'une mystique qui leur donne une place à part dans le corpus artistique de leurs auteurs respectifs.

Billy Corgan, au moment de la sortie de sa pièce montée Mellon Collie And The Infinite Sadness, se rase la tête et prend le contrôle de la direction artistique des Smashing Pumpkins, comme Roger Waters avait pu le faire durant la création de The Wall. Le parallèle n'est pas sorti de nulle part puisque Corgan lui-même décrit son album comme "The Wall for Generation X".
Il y a ceux chez qui cela tient de la profession de foi comme Trent Reznor, maître incontesté de Nine Inch Nails. Dès le premier album de la formation Reznor inscrit sur le disque afin qu'il n'y ait pas de malentendu "Trent Reznor is Nine Inch Nails". Il n'aura jamais à licencier son groupe puisque de groupe il ne sera jamais question de NIN sauf lors des tournées.
Mais le plus fort, le plus grand de tous, c'est bien entendu Axl Rose. Le type pour qui les textes de Roger Waters sont, à égalité avec ceux de Bono, des monuments de poésie. Il appliquera les leçons de Waters à la lettre, renvoyant un à un les Guns N' Roses originels (quand ceux-ci ne partent pas de leur propre chef). Resté seul il s'enferme dans un studio pendant une quinzaine d'années, engloutit des millions de dollars et sort finalement un disque, Chinese Democracy, qui est sans doute l'équivalent musical du Alexander The Great d'Oliver Stone, un grand disque raté qui ne pouvait être à la hauteur des attentes qu'il avait suscitées et qui a souffert des goûts de chiottes de son auteur.

Pierre D