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Critique d'album

A Tijuana Trip


The Meth-Lab Exp.


(17/09/2006 - Autoprod - Stoner Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Opium / 2- Bad Alcohol / 3- Red Forest / 4- Cocaïno-Party / 5- Desert Ether
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Un One Man Band auteur d'un stoner instrumental drogué et halluciné"
Maxime, le 19/10/2007
( mots)

Petit coup d’œil sur la sphère du heavy rock hexagonal pour s’apercevoir qu’une de ses tendances, le stoner instrumental, se porte très bien. Notre récent dossier a pu mettre en lumière les nancéens de Caldera et leur doom guttural ainsi que les lillois de Glowsun , auteurs d’un space rock délicieusement volumineux. Osons un petit appendice avec A Tijuana Trip, one man band à côté duquel nous sommes injustement passés.

A Tijuana Trip est une entreprise perverse qui a germé dans le cerveau (embrumé, troublé, dérangé, détraqué, rayer la mention inutile) de Pierre Guibert : délocaliser la pratique des Desert Sessions entérinée par Josh Homme et ses vils complices pour l’installer quelque part en France, au coeur de la région lyonnaise, dans un endroit obscur inconnu de tous. Mais point de musiciens éméchés dénichés on ne sait où pour venir jammer entre deux trips au LSD, le projet reste solitaire, Guibert passant tour à tour de la guitare à la basse avant de siéger derrière la batterie et d’assembler le tout devant la console de son. On imagine d’ici l’ambiance des séances d’enregistrement, l’unique occupant de ce laboratoire sonique foutraque gratouillant fébrilement, l’œil hagard, ne cessant de triturer ses potards, avide de trouver le son le plus grinçant et le plus hypnotique possible.

Le résultat se voit publié fin 2006 avec cette première démo, The Meth-Lab Exp., soit, si l’on examine les titres qui le composent, la recherche de quel pourrait être l’équivalent musical de l’effet produit par telle ou telle drogue. Ouvrez le menu, il y en a pour tous les goûts : opium, alcool, cocaïne… Projet siphonné, certes, mais qui résonnera avec bienveillance dans l’esprit humide de ceux pour qui le "Feel Good Hit For The Summer" des Queens of the Stone Age (chanson, rappelons-le, scandée par ces uniques mots : "Nicotine, Valium, Vicodin, Marijuana, Extasy, Alcohol, Cocaine") est l’un des plus grands titres de l’histoire du rock.

Rimbaud s’était piqué d’attribuer une couleur à chaque voyelle, Pierre Guibert s’emploie à associer un style propre à chaque produit narcotique cité. Chacun sa came après tout. La démo s’ouvre donc avec "Opium" sur les immensités arides du desert rock, juché sur des guitares acoustiques résonnant dans un écho moite avant de tout noyer sous une avalanche de riffs massifs, alternant ensuite ces deux mouvements, comme un pont improbable jeté entre les outtakes instrumentales de …And The Circus Leaves Town de Kyuss et les structures enfumées de Monkey 3 . Le tout s’achève en une cavalcade menaçante avant de rejaillir, avec "Bad Alcohol", sur un duel de guitares en éruption avides de trépaner les esprits les plus téméraires. Quelle drogue associer à cet épique "Red Forest" placé en milieu de parcours ? Ces lugubres rafales de riffs doom traduisent-elles la déchéance de l’héroïnomane ou bien illustrent-elles le surf sordide accompagnant toute descente d’acide ? Le morceau reste à coup sûr un voyage vers les tréfonds de la folie avant de se muer en un hardcore crade, comme si les trublions de Fantômas faisaient une brutale incursion dans le décor pour repartir aussi sec. Changement brusque d’humeur avec le très déjanté "Cocaïno Party" qui sonne comme les apparitions toxiques de Nick Oliveri au Rancho De La Luna, à la manière d’un metal-punk préhistorique aussi violent que dansant. En fin de parcours, sur "Desert Ether", le tout prend les atours d’un bœuf malade entre la souplesse rythmique de Yawning Man et les riffs blues/psyché de Josh Homme.

A Tijuana Trip nous convie à un sacré petit périple, où l’ascension des sommets peut soudainement laisser place à une chute libre vers une crevasse sans fond. Tout au long, la part belle est laissée aux guitares, amples, grésillantes, ne reculant devant aucun effet pour enserrer leur emprise. Nouvelle destination de choix sur la carte du stoner français, Lyon, en l’espace de cette poignée de morceaux de desert-surf plombé, s’est muée en une citadelle lysergique des plus attrayantes. M’est avis qu’on est susceptible d’entendre dans un avenir proche résonner à nouveau les litanies démentes de Pierre Guibert, cet obscur barde perdu dans la plus haute tour du plus haut château de la capitale du Rhône-Alpes.

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