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Critique d'album

Kyuss


...And the Circus Leaves Town


(11/07/1995 - Elektra - Stoner Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Hurricane / 2- One Inch Man / 3- Thee Ol' Boozeroony / 4- Gloria Lewis / 5- Phototropic / 6- El Rodeo / 7- Jumbo Blimp Jumbo / 8- Tangy Zizzle / 9- Size Queen / 10- Catamaran / 11- Spaceship Landing
Note de 5/5
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Note de 5.0/5 pour cet album
""
Maxime, le 21/08/2005
( mots)

...And The Circus Leaves Town fait partie de la race de ces sublimes albums, tel qu'Abbey Road ou L.A. Woman, livrés par un groupe à l'agonie dans un ultime élan de survie. Le titre de ce quatrième et ultime LP de Kyuss est d'ailleurs explicite sur le sujet. En effet, le batteur Brand Bjork, pilier du groupe dès ses débuts, quitte le navire un fois l'enregistrement de Kyuss achevé. Le label Chameleon qui avait signé et soutenu la formation met la clé sous la porte. Le quatuor est alors récupéré par le gros label Elektra qui ne le comprend pas et ne sait pas comment le vendre, le traitant comme un énième groupe grunge. L'avenir de Kyuss sentant le sapin, Garcia et Homme décident de continuer tout de même l'aventure et recrutent Alfredo Hernandez derrière les fûts. Hernandez s'était illustré notamment avec Yawning Man et Sort Of Quartet, groupes qui influencèrent beaucoup les futurs membres du gang de Palm Desert. Une façon de boucler la boucle.

Car quand les rats du désert retrouvent pour la troisième fois leur mentor Chris Goss, ils savent que cette livraison sera la dernière. Voilà sans doute pourquoi ce ...And The Circus Leaves Town a ces allures de manifeste brut et définitif. Tout aussi massif que ses prédécesseurs, cet album propose toujours autant de variété dans les climats, tour à tour lourds, euphoriques ou ensoleillés. Les titres sont dans l'ensemble plus courts (si l'on excepte le final), plus concis et enchaînés impitoyablement, sans que l'on puisse reprendre son souffle. Parfois sous-estimé par les fans mêmes du groupe, ce disque compile de façon effarante les moments d'anthologie.

Cet album titanesque expérimente et sublime deux tâches dans lesquelles Kyuss excelle : l'agression à coup de riffs lourds et obèses, l'hypnotisation à grands renforts de rythmiques lancinantes. Titres à classer dans la première catégorie : "Hurricane" qui ouvre l'album sur ses guitares revêches qui montent et redescendent sans discontinuer, avec un Hernandez jonglant entre élans bourrins et groovy avec une aisance confondante ou encore "Tangy Zizzle" qui marie la grâce de l'antilope (le chant de Garcia qui semble côtoyer les sommets) et la lourdeur pachydermique de l'éléphant (la rythmique implacable). Les morceaux de la seconde catégorie, plus vicieux, n'en perdent pas moins leur force de persuasion : "One Inch Man", un des sommets du groupe, qui marie le blues au plus agressif des groove. Une perle. Autre démonstration, "Size Queen", qui alterne avec une dextérité démoniaque instants lascifs et coups de burins.

Mais ce qui donne tout le sel à cet album, ce sont ces titres où le groupe se fait plaisir en se lançant dans des exercices inédits : la reprise de Yawning Man, "Catamaran", qui apporte un peu de brise océanique à la chaleur oppressante du désert, les deux jams instrumentales, à la fois folles et d'une précision presque mélodique, "Thee Of Boozeroony" et "Jumbo Blimp Jumbo". Et puis...et puis il y a "Phototropic" avec ses deux minutes complètements hallucinatoires où la basse dialogue de manière autiste avec la batterie avant d'exploser avec les autres instruments. Et puis ce "Rodeo", qui comme son nom l'indique, confronte les ruades des guitares avec les élans cabrés des fûts d'Hernandez. Et puis ce "Spaceship Landing", copieux titre de 11 minutes que l'on peut diviser en trois mouvements à peu près égaux, qui résume à lui seul toute la science rare et précieuse de Kyuss. Et puis il y a cette piste cachée, "Day One", sublime geste d'adieux d'un groupe sur le départ.

Dernier volet de la trilogie désertique, ...And The Circus Leaves Town conserve comme ses prédécesseurs son impressionnante artillerie sonore, mais avec un petit quelque chose en plus, comme un arrière-goût de sang et de mort. L'ultime bataille d'un animal fatalement atteint qui crache son venin, plongeant ses crocs dans la jugulaire de l'auditeur, hébété par ce qu'il vient d'entendre. Mourir, d'accord. Mais pas seul.

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