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Critique d'album

Ash Ra Tempel


Schwingungen


(11/08/1972 - - Krautrock - Genre : Autres)
Produit par

1- Light: Look at Your Sun / 2- Darkness: Flowers Must Die / 3- Suche & Liebe
Note de 2.5/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Survivre à Klaus Schulze"
François, le 09/04/2022
( mots)

Alors qu’il n’a fondamentalement été dans le groupe que sur le premier album, après son départ de Tangerine Dream, Klaus Schulze reste associé à Ash Ra Tempel comme s’il en avait été un membre permanent, et ce n’est pas sa participation circonstancielle à Join Inn (1973) qui saurait être un argument satisfaisant pour le considérer comme tel. Il est vrai que la future carrière du compositeur de musique électronique jette à rebours un coup de projecteur sur les formations auxquelles il a participé, et que le premier opus d’Ash Ra Tempel (1971) constitue un moment incontournable de l’histoire du Krautrock par ses deux longues suites planantes et expérimentales.


Seulement, il y a une vie après Klaus Schulze et le duo Harmut Enke/Manuel Göttsching accueillent Wolfgang Müller aux percussions ainsi que John L. au chant, un ancien de chez Agitation Free (un groupe qui marqua la scène en 1972 avec Malesch) aux capacités discutables. C’est ensemble qu’ils enregistrent Schwingungen, "vibrations" ou "oscillations" (le rapport à l’électronique est sensible), à la pochette minimaliste fleurant bon le psychédélisme en fin de cycle.


Preuve que Schulze n’était pas indispensable aux développements esthétiques d’Ash Ra Tempel, la formation installe en seconde face une longue piste de presque vingt minutes, "Schwingungen", dont le découpage en deux parties ("Suche" puis "Liebe") peine à masquer son caractère minimaliste, planant et cosmique. Les premières minutes évanescentes, avec des notes qui tombent comme des gouttes, laissant le fond électronique angoissant se diffuser en arrière-plan, l’atmosphère ne se dégage qu’après plus de dix minutes quand les percussions tribales s’imposent pour amener à quelques instants bruitistes voire jazzy, les cinq dernières minutes étant très réussie, apportant un sentiment de renaissance apaisée après tant de divagations sans aspérités rassurantes, avec une mélodie à la guitare enfin perceptible (voir Hawkwind ou les premiers Eloy). Ce sera la seule bonne performance de John L. sur l’album, puisqu’il se montre piètre "chanteur" sur les deux premières pistes, notamment lors de ses trances hurlantes sur "Darkness : Flowers Must Die".


Ce titre tranche avec le minimalisme de "Schwingungen", en étant une pièce parfois plus expérimentale, bruitiste et dissonante dans un premier temps, et beaucoup plus énergique dans un second temps puisque savamment construite sur une montée en puissante irrésistible, servie par un saxophone énervé et des lignes de guitare associées à des loops cosmiques très typées space-rock. L’inclinaison rock est assumée, à la façon d’un Hawkwind, mais les délires vocaux de John L. à la manière d’une incantation rituelle gâchent un peu le plaisir. Cette inscription dans le domaine du rock, contrairement aux choix complétement expérimentaux ou électroniques d’une partie de la scène, est mise en valeur avec le blues-rock revisité version choucroute "Light : Look at Your Sun". Le flegme propre à cette musique se trouve sublimé par le côté répétitif du titre et les subtiles interventions de guitare : sonnant très 1960’s, ce serait une bande-son parfaite pour un réalisateur connu du Tennessee. Une perle.


Ash Ra Tempel parvient donc à développer son univers à mi-chemin entre Krautrock germanique et space-rock britannique, le résultat étant un nouvel album incontournable de la scène allemande des 1970’s.

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