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Critique d'album

Aunt Mary


Janus


(04/09/1973 - Vertigo - Hard Rock / Progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Path Of Your Dream / 2- Mr. Kaye / 3- Nocturnal Voice / 4- For All Eternity / 5- Hidden Track / 6- Stumblin' Stone / 7- All We've Got To Do Is Dream / 8- Candles Of Heaven / 9- What A Lovely Day
Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Prog' et Heavy, les deux faces de la scène norvégienne des 1970's"
François, le 15/07/2023
( mots)

Depuis le début des années 1970, les pays nordiques attendent leur heure au sein du monde progressif. Le Danemark possède une solide troupe de formations heavy-prog’, à l’existence souvent éphémère, la Finlande mêle rock progressif et jazz  (WigWam, Trasavallan Presidentti), la Suède attend encore l’avènement de Kaipa. À l’extrême occident, la Norvège prend son essor en 1973 et mêle les différentes influences, entre le heavy-prog’ (Ruphus, Titanic), le jazz-rock (Terje Rypdal) et le rock progressif symphonique.


Dans ce dernier courant, on trouve par exemple l’album Janus d’Aunt Mary, une des plus vieilles formations du pays qui s’inscrivait initialement dans l’esthétique heavy-prog’. Ainsi, ses deux premiers albums (Aunt Mary – 1970 ; Loaded – 1972) laissaient à la guitare saturée une place centrale et ce troisième opus n’abandonne pas cette direction esthétique. Ainsi, "Strumblin’ Stone", massivement instrumental, est un excellent titre qui assume cet entre-deux à la fois progressif et hard-rock, comme le long solo au jeu très bluesy de la ballade mélancolique "What a Lovely Day" regarde plutôt de ce côté-ci de la scène (une autre ballade est à signaler, "All We’ve Got to Do Is Dream" avec de belles lignes acoustiques mais étonne par son chant 1960’s psyché sur les refrains).


Néanmoins, l’essentiel se trouve dans l’affirmation de l’inclinaison progressive symphonique, au point de proposer une suite cohérente en trois mouvements en guise d’ouverture. Celle-ci commence par les entremêlements survoltés de "Path of Your Dream", qui rappellent le générique de James Bond, menés par une alliance guitare-claviers aux sons typiques de la scène progressive, puis la transition acoustique souligne l’inspiration trouvée chez Genesis et enfin, chez Yes dans la dernière partie assez sombre. Le deuxième mouvement, "Mr. Kaye", est un pastiche humoristique des Beatles dans le style de Genesis et l’ultime "Nocturnal Voice", plus inclassable, vaut surtout pour sa deuxième partie quand la batterie tribale offre un cadre intéressant pour un solo de guitare très 1960’s, avant la reprise du thème initial de "Path of Your Dream".


Aunt Mary a indéniablement réalisé sa mue à partir des travaux des grands noms du rock progressif anglais. La longue partie instrumentale de "For All Eternity" est une bonne étude de cas : après une longue introduction qui bascule dans du rock saturé plus convenu, le titre surprend d’abord par son solo de claviers et son tournant jazzy, puis par sa mimesis du chant d’Anderson et des notes de guitare éthérées à la Steve Howe. Quant à "Candles of Heaven", la virtuosité de ses lignes de claviers vient directement des avancées musicales proposées par Emerson, Lake & Palmer.


Meilleur album d’Aunt Mary, Janus est également l’un des grands disques de la scène progressive norvégienne qui, comme celles de la plupart des pays européens, atteint son pinacle en 1973.


À écouter : "Path of Your Dream", "For All Eternity", "Strumblin’ Stone"

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