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Critique d'album

Blind Guardian


Legacy of the Dark Lands


(08/11/2019 - Nuclear Blast - Power Metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par

Note de 3/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Un projet ambitieux de haute qualité, qui devra pourtant trouver son public ..."
François, le 28/11/2019
( mots)

Voilà un album sur lequel il est difficile de se prononcer. Un cas d’école. En effet, ce onzième opus pour Blind Guardian, groupe majeur du power-metal allemand, est un véritable ovni. Il faut saluer l’effort du groupe qui parvient après des années de travail et d’annonces à mettre au monde cette œuvre colossale : presqu’une heure et quart de musique minutieuse, orchestrale, complexe, avec une narration travaillée. 


En effet, l’album est fondé sur le livre de Markus Heitz Die Dunklen Lande, qui a semble-t-il été écrit dans l’esprit d’une collaboration avec le groupe puisqu’il traite des événements antérieurs à ceux qui se déroulent dans Legacy of the Dark Lands. C’est donc une histoire d’héroïc-fantasy – genre très cher au groupe – qui nourrit le concept de l’opus. Pour que l’aventure prenne toute sa dimension, de nombreux interludes dialogués ou narrés découpent l’album, à l’image de ce qui avait été fait pour Nightfall in Middle Earth. Mais l’ambition n’est pas que littéraire, elle est également musicale. 


Premièrement, parce que l’album est entièrement orchestral : exit la double-pédale et les guitares affûtées, on souhaite la bienvenue à l’orchestre de Prague qui est seul aux instruments. Finalement, seul l’exceptionnel chanteur Hansi Kürsch pourra être entendu lors de prestations remarquables. Le groupe nous avait habitué à des orchestrations pompeuses sur de nombreux albums, notamment les deux derniers en date (allez, citons juste "Sacred Worlds" qui était magistral), et avait une inclinaison de plus en plus progressive. Mais là un cap est franchi, si bien que la qualification Metal est inappropriée. 


Le bon point est que l’album a été composé dans l’esprit d’une œuvre orchestrale : on n’est pas dans cette forme hybride et souvent ridicule de partenariat avec un orchestre qui reprend les tubes avec le groupe. Les exercices de style de Scorpions ou Deep Purple parlent d’eux-mêmes … Non, l’opus est écrit pour un orchestre et ne frise ainsi jamais le kitsch des expériences susmentionnées. Par contre, on imagine très bien la reprise de ces morceaux avec une formation électrique : la pâte du groupe est bien présente, toujours aussi épique d’ailleurs.  


Pour autant, l’album trouve vite ses limites : la multiplication des intermèdes narratifs ralentit grandement le rythme général et l’ennui peut vite poindre dans ce duo orchestre/chant. En fait, on a rapidement l’impression d’être confronté à une B.O, sans le support visuel ad hoc (bien que les illustrations soient réussies). C’est certes très bien fait, mais il semble que ce ne soit pas exactement l’objet de Legacy of the Dark Lands, puisqu’aucun film n’accompagne l’œuvre. Or, il est certains que l'auditeur ne se dirige pas dans le même état d'esprit vers une B.O. que vers un album musical, et dans cet entre-deux étrange, la déstabilisation peut être préjudiciable. 


C’est pour cela qu’il est difficile de se prononcer définitivement sur l’opus : des compositions ambitieuses, un travail de longue haleine, une conception aboutie, pour un résultat finalement assez déconcertant et ennuyant, qui aura du mal à maintenir son aura dans le temps. 


Il ne fait pourtant aucun doute que cet album de Blind Guardian trouvera son public, parmi une partie des fans et même au-delà, et qu’il faut saluer la performance, en regrettant – mais ici il faut souligner le point de vue hautement subjectif de la chronique – qu’il ne parle pas à tous. On peut néanmoins avoir hâte d’entendre des arrangements métalliques des compositions de Legacy of the Dark Lands.  

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