↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Vampire Weekend


Only God Was Above Us


(05/04/2024 - Columbia Records - Rock Indé - Genre : Pop Rock)
Produit par Ariel Rechtshaid

1- Ice Cream Piano / 2- Classical / 3- Capricorn / 4- Connect / 5- Prep-School Gangsters / 6- The Surfer / 7- Gen-X Cops / 8- Mary Boone / 9- Pravda / 10- Hope
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (9 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Quand le vent empire, le chauve sourit."
Diego, le 26/04/2024
( mots)

Cinq années séparent les sorties de Father of The Bride et d'Only God Was Above Us, dernière galette des légendes du pull jeté sur les épaules et de l'indie pop hybride, Vampire Weekend.


Après trois albums quasi sans défaut entre 2008 et 2013, le quatuor avait fait sa mue en trio, au travers du départ d'un pilier du collectif, Rostam Batmanglij. Ce dernier partageait avec le frontman Ezra Koenig la matrice des compositions du groupe. En allant plus loin, Rostam (qui a eu la brillante idée de n'utiliser que son prénom pour ses projets suivants*) portait la composante originale qui a tant collé à la peau des quatre musiciens. 


Du tremblement de terre qu'avait généré son départ a donc résulté un album gentillet mais sans grand relief : Father of The Bride, mentionné plus haut. Koenig, laissé seul aux manettes, s'entoure de collaborateurs de talent (Steve Lacy de The Internet, Danielle Haïm), mais ne parvient pas à rendre le projet particulièrement original ou excitant. Father of The Bride restera d’ailleurs une anomalie dans la discographie du groupe, la section rythmique de Chris Baio et Chris Tomson n’ayant participé qu’aux prestations live des compositions exclusivement issues du travail de Koenig.


Only God Was Above Us, de son côté, fait mieux que corriger le tir. La tendance que les singles "Gen X-Cops" ou "Capricorn" semblaient dégager se confirme sur l'entièreté du disque. Vampire Weekend retrouve sa composante expérimentale et fait de nouveau appel à des références culturelles multiples, du rock aux rythmes afro en passant par la pop baroque. 


Mais si cette recette avait donné lieu à un début album dans la quasi directe filiation de Graceland de Paul Simon, ici les points de repères sont encore plus élégamment évoqués. Et chose plutôt nouvelle, Vampire Weekend joue la carte de l'auto-référence. Rien que via le titre de l'album, les musiciens assument le fait qu'ils ne peuvent ignorer leur statut de géants du genre et choisissent d'en faire un support supplémentaire.


"Mary Boone" et encore davantage "Connect" et "Prep School Gangsters" (véritable option crédible pour un nom alternatif du groupe) sont des morceaux tunnels qui tracent un labyrinthe de connexions entre les précédentes productions et le présent. En particulier, le caractère électronique de Modern Vampires of the City (dernier disque avant le départ de Rostam) vient ici percuter tantôt des mélodies mélancoliques, tantôt des envolées rythmiques baroques dignes du premier album éponyme.


Un aspect particulièrement réussi de ce Only God Was Above Us est la mise en avant de la dissonance. Nombre de titres s'appuient sur cet élément extrêmement efficace pour maintenir l'auditeur alerte, mais aussi pour dynamiser les compositions et éviter la linéarité dont le groupe a pu faire preuve précédemment. Le piano de "Classical", les guitares et synthés saturés de "Capricorn" ou de "Gen-X Cops" s'avèrent absolument redoutables dans l'exercice.


Il s’agit par ailleurs d’une bonne transition pour mentionner la production derrière les compositions du trio : Ariel Rechtshaid, déjà aux manettes des deux précédents opus, fait ici des merveilles. Les textures parfois lisses, notamment la voix de Koenig, trouvent systématiquement des rugosités sonores, points d’appui autour desquels la magie s’opère. 


"Pravda" essaie même d'inclure un clin d'œil à Father of the Bride, résultant naturellement sur un des morceaux les plus faibles du disque. 


"Fuck the world". Telle est l'introduction à ce nouvel album proposée par Ezra Koenig sur "Ice Cream Piano". A l’inverse, la dernière piste, bien nommée "Hope", permet de valider le tour de force des trois musiciens, qui renversent ici les pronostics établis quelques années auparavant. 


"Mary Boone", quant à lui, excelle là où la plupart des compositions du précédent opus avaient échoué. La gestion du rythme, au travers de ponts voix et basse d’une classe folle, un piano pris de démence, et les cris de Koenig participent tous à cette mosaïque flamboyante.


 Comme un symbole, le titre "Classical" commence par un arpège de piano- aligné avec le nom du morceau-accompagnant le frontman pour finalement exploser en morceau survolté portant le sceau des vampires. Koenig prend toute la mesure de son rôle de frontman et se fait porte-étendard.


C'est peut-être l'information principale à retirer de l'analyse de ce nouveau Vampire Weekend. Tandis que Father of The Bride était présenté comme un projet solo, Ezra Koenig prouve ici qu’il a les épaules d’un leader (et non d’un soliste) et assume totalement l'histoire de son groupe. Son futur aussi.


A écouter : “Capricorn”, “Classical”, “Hope”.


* on invite d’ailleurs le lecteur à se jeter sur l’album issu de la collaboration entre Rostam et le leader des Walkmen, Hamilton Leithauser, I Had A Dream That You Were Mine.

Si vous aimez Only God Was Above Us, vous aimerez ...
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !