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Critique d'album

Bon Iver


Bon Iver, Bon Iver


(21/06/2011 - 4AD - Folk expérimentale - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- Perth / 2- Minnesota, WI / 3- Holocene / 4- Towers / 5- Michicant / 6- Hinnom, TX / 7- Wash. / 8- Calgary / 9- Lisbon, OH / 10- Beth/Rest
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le folkman le plus connu du Wisconsin passe la deuxième avec brio"
Kevin, le 13/07/2011
( mots)

Le cap du second album est le même pour tout le monde. Peu importe un premier effort adulé, peu importe une apparition remarquée dans la mosaïque mégalo de Kanye West, peu importe qui vous êtes, au fond. Il faut rassurer, reproduire et innover. Mais pour Justin Vernon, l'âme et l'esprit de Bon Iver, la donne a changé. D'une, son album est attendu de pied ferme sur les cinq continents. Mais surtout, il le confie lui-même, s'assoir avec une guitare dans les mains ne suffit plus à l'inspirer et les ruptures du passé semblent digérées. Mais de là à croire que la lumière s'est éteinte, il y a un pas qu'il est facile de ne pas faire. À l'écoute des pèlerinages de ce second album, Bon Iver, Bon Iver, on est désormais certain que ce garçon là est non seulement doué, mais plus encore unique. 

Après une écoute seulement, il est légitime de s'interroger sur l'esthétique de cet album. Est-ce encore de la folk, ou le style a t-il été amplement dépassé ? Tout est suspendu dans un espace virginal, plus encore que le cœur des forêts enneigées du Winsconsin de For Emma, Forever Ago. La musique ici est entièrement nue, mais parcourue de fulgurances vocales ou instrumentales qui viennent saupoudrer un semblant de cohérence. On suit le fil des arpèges d'une guitare et l'on se voit propulsé au firmament d'un falsetto désespéré, on compte les silences, on se laisse rebondir sur les échos puis on se retrouve submergé d'une mélancolie insidieuse. A quelques rares exceptions près, les dix titres ne progressent pas en intensité mais serpentent, coulent, grappillent sur leur chemin le strict nécessaire pour bâtir une mélodie. Il va même jusqu'à donner à ses chansons des noms de localités, réelles ou imaginaires, pour illustrer ses rêveries de baroudeur, comme pour rendre tangible quelque chose qui ne l'est pas.

Mais à y bien visiter, derrière ces rideaux cristallins d'onirisme, on peut recueillir la sève de ce Bon Iver, Bon Iver entre les mains. L'album ne manque pas de matière, seulement elle se cache, aussi bien dans des déserts sensibles qu'à l'abri d'une évidente simplicité. "Towers" s'introduit avec une molle guitare country mais file se changer en une ballade up-tempo. A l'inverse d'un "Hinnom, TX", balbutiant des accords répétitifs dans un écho assourdissant duquel seule la voix claire de Vernon s'extirpe. La notion d'équilibre opère, à chaque évanescence répond un riff terrien, chaque envolée lyrique qui se dérobe introduit une intimité froide. Derrière un "Wash." assoupi par un piano claudiquant et quelques ondées de cordes, Bon Iver nous offre le single "Calgary", sensiblement plus immédiat et conforme à l'idée que l'on se fait de la folk contemporaine. La toute fin de l'album soulève une autre facette de l'univers du garçon. Après un court mais lumineux intermède "Lisbon, OH", déboule l'ovni kitsch "Beth/Rest", qui, s'il ne jure pas dans la toile immaculée tissée jusqu'ici, ne se pare pas de la subtilité d'ensemble. Un essai sirupeux où les effets de guitares discrets d'habitude, déploient toute leur envergure et qui, de part son étrangeté, laisse un léger goût d'inachevé sur le palais.

Avec ses armes et sans se renier, Bon Iver a prolongé le rêve inauguré quatre ans plus tôt. Sans se renier mais sans se plagier pour autant, il semble avoir puisé dans sa créativité pour entrelacer des éléments simples d'une façon souvent inattendue. Sans créer une œuvre parfaite de bout en bout, il touche la grâce par intermittence et précise sa griffe songeuse et abstraite. Ce second album, Bon Iver, Bon Iver n'est peut-être qu'une étape sur une route qui peut l'emmener encore plus haut. Mais après tout, ce n'est pas la destination qui compte mais bel et bien le voyage et celui-ci vaut amplement le détour.

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