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Critique d'album

Brant Bjork


Somera Sól


(08/05/2007 - Duna Records - Stoner Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Turn Yourself On / 2- Love Is A Revolution / 3- Shine Communications / 4- Oblivion / 5- The Native Tongue / 6- Freaks Of Nature / 7- Ultimate Kickback / 8- China Rose / 9- Lion Wings / 10- Blood In The Gallery
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"La dernière perle psyché-funky-bluesy de l'ex batteur de Kyuss. Un vrai bijou"
Maxime, le 03/11/2007
( mots)

Plus d’une décennie après sa séparation, Kyuss règne de manière toujours aussi écrasante sur le petit monde du stoner rock. Les différents groupes à géométrie variable qu’ont fondé chacun de ses membres forment une galaxie dense et alambiquée au sein de laquelle on se perd avec délice, les moindres ramifications de cette monumentale hydre donnant chacune son propre sens au mot stoner. Moins exposé que Josh Homme, moins vénéré que John Garcia, le parcours de Brant Bjork est pourtant tout aussi touffu que celui de ses ex-camarades de jeu et le fait briller bien au-delà du simple poste de batteur avec lequel il s’illustra d’abord. Rappelons qu’outre son emploi de cogneur au sein du commando culte de Palm Desert, Bjork participa activement à l’écriture de bien de leurs titres, et il ne fait nul doute que son départ peu après l’enregistrement de l’album éponyme précipita pour une grande part la fin du groupe.

Aussi hyperactif que ses collègues, Bjork proposa tout d’abord sa force de frappe aux californiens de Fu Manchu avec lesquels il enregistra quatre albums de 1997 à 2001, la période dorée du quatuor de San Clemente pour beaucoup. Mais il ne rechigna pas non plus à venir tambouriner de-ci de-là, lors de quelques Desert Sessions , pour les Mondo Generator de son pote Nick Oliveri ou bien aux côtés de Melissa Auf Der Maur. Il faillit d’ailleurs participer à l’enregistrement du premier Queens of the Stone Age avant que des problèmes de planning le contraignent à laisser son tabouret à Alfredo Hernandez. Malgré son emploi du temps herculéen, l’âme de songwriter de cet americano-mexicain de sang indien le poussa à se glisser en studio pour enregistrer son premier album solo en 1999, Jalamanta (réédité depuis sur son label, Duna Records), où il occupe pour la première fois le premier plan (chant, guitare). Ayant manifestement pris goût à l’expérience, Bjork forma l’année suivante les formidables Ché avec son successeur chez Kyuss, Alfredo Hernandez (Yawning Man) et Dave Dinsmore ( Unida ). Le trio accoucha d’un unique album (le transcendantal Sounds of Liberation) qui reste le sommet inégalé de la carrière post-Kyuss de Mister Cool.

Ayant pris goût à la liberté, Bjork quitta Fu Manchu pour se consacrer pleinement à sa trajectoire solo. Depuis, il enregistre quasiment un album par an avec la plupart des freaks peuplant les dunes avoisinantes (hier avec The Operators, aujourd’hui avec The Bros), discographie ample et inégale, mais toujours prétexte à des concert torrides et chamaniques. Sorti pile poil au début de l’été, Somera Sol trône sans peine dans le haut du panier et fait incontestablement partie de ses meilleurs opus solo. Laissant de côté les parenthèses acoustiques de Local Angel ainsi que la boulimie du double Saved By Magic, Bjork a l’idée lumineuse de convoquer Alfredo Hernandez aux côtés de l’habituel Dylan Roche (basse). Avec les deux tiers du line-up de Ché , le tatoué à l’aise dans ses tongs se consacre à ce qu’il fait de meilleur : se poser comme un chaînon manquant entre Jimi Hendrix et Sly Stone. La frappe sèche d’Hernandez soutient à merveille les riffs épurés de son compadre, liant dans un même nectar psychédélisme éthéré et funk chaloupé. Les guitares fuzz et les pédales wah-wah deviennent les véhicules privilégiés pour transporter le desert rock vers les confins du blues le plus aride tout au long de ces 10 plages habitées.

Le "Turn Yourself On" inaugural est un appel suave à se convertir à une nouvelle religion où l’hédonisme fait loi et l’insouciance se voit érigée en principe de vie. Ou comment montrer en 4 minutes 27 pourquoi on se surnomme Mister Cool. Remarquablement varié, Somera Sol multiplie les délices avec une décontraction insultante : tempo tangué en forme d’hymne pacifiste ("Love Is Revolution"), rock vaporeux et ronronnant ("Oblivion"), punk délivré de sa haine factice pour n’en conserver que le muscle ("Freaks Of Nature"), psychédélisme querelleur ("China Rose"), tendres brises pop ("The Native Tongue", "Shine Communications"). Trop heureux d’assister au festin, Mario Lalli (Yawning Man, Fatso Jetson) se joint à la fête pour clore le disque sur une jam moite où ondulations funky et éclairs jazzy charment de concert. On aimerait arrêter d’abrutir le lecteur avec ces éloges infinis des productions des anciens membres de Kyuss, on adorerait lui dire que tout cela n’est que du passé et que des tas d’autres trucs excitants se trament aujourd’hui dans l’univers du heavy rock. Mais on ne va pas mentir sous prétexte de ruer dans les brancards. Avec ce petit bijou qu’il faut absolument découvrir, Brant Bjork démontre avec brio que le stoner peut aussi avoir le goût d’un baiser chaud et sucré.

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