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Critique d'album

The Detroit Cobras


Tied & True


(18/09/2007 - Bloodshot Records / Rough Trade - Garage / Soul - Genre : Rock)
Produit par

1- You'll Never Change / 2- Try Love / 3- The Hurts All Gone / 4- Only The Other People / 5- Puppet On A String / 6- As Long As I Have You / 7- My Delight / 8- Nothing But A Heartache / 9- If You Don't Think / 10- Leave My Kitten Alone / 11- What's Going On ? / 12- On A Monday / 13- Green Light
Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Des reprises garage-soul sixties joyeusement remises au goût du jour"
Maxime, le 27/10/2007
( mots)

Le génie des Detroit Cobras réside dans ce constat simple : si c’était quand même mieux avant, pourquoi s’échiner à refaire ce qui a déjà été fait des décennies auparavant en beaucoup moins bien ? Quelle folie peut bien pousser des individus à prétendre jouer d’égal à égal avec Jimmy Page ou Pete Townshed en accouchant péniblement de titres sonnant le plus souvent comme de mauvais remixes ? Fort de cette doxa aussi rétrograde que lucide, le quintet du Michigan rejoint ce club obscur de la frange occulte du rock, celui des Flamin’ Grooves , des Stray Cats , des Cramps et autres Doctor Feelgood. Cette communauté blafarde peuplée de combos pour qui l’enregistrement en prise directe sur matériel analogique est une religion et la collecte de pépites oubliées un mode de vie absolu.

Formé en 1994, The Detroit Cobras est issu des profondeurs de la ville de Detroit, ville industrielle qui fut le berceau de tant de mouvements musicaux : soul Motown, techno, hardcore, et en ce qui nous concerne ici, rock garage. La capitale de l’automobile s’improvisa de tous temps comme le repaire d’illuminés hagards qui éclaboussèrent le monde pop de giclées de riffs rouillés et malsains, des Stooges en passant par MC5 , jusqu’aux Dirtbombs et The White Stripes . Véritablement imbibés par cette scène prolifique, les cobras mènent depuis leurs débuts des séjours prolongés dans leurs collections personnelles pour en exhumer des trésors qu’ils reprennent avec ardeur tout en conservant leur glacis vintage, forgeant des opus de rock old school où se croisent garage et soul.

Leur quatrième album ne déroge en rien à la règle. Sur Tied & True, c’est au tour de formations ignorées telles que The Flirtations ou des chanteuses telles que Bettye LaVette et Irma Thomas de se voir honorées. Autant de noms qui ne doivent résonner que dans l’esprit des rock-crtics pointilleux ou de quelque docte connaisseur. Seule une reprise de "Leave My Kitten Alone" doit dire quelque chose aux fans des Beatles qui possèdent leur anthologie en trois volumes. Si le disque n’est composé qu’à 100 % de covers, l’auditeur moyen prendra donc ce qu’on lui donne comme argent comptant. A ce titre, il est d’ailleurs dommage que le livret ne renseigne pas le curieux sur la paternité des compos, ce qui donnerait à cette entreprise de dépoussiérage une valeur pédagogique bienvenue.

Moins immédiatement jouissif que ses prédécesseurs, Tied & True exploite davantage une veine soul, le garage rock dansant se trouvant réduit à une portion un peu plus congrue que d’habitude. Mais le groupe fait plus que jamais des merveilles. Le timbre de Rachel Nagy baigne autant dans le whisky que le miel, griffant amoureusement ou caressant férocement, la rythmique décontractée de Kenny Tudrick et Carol Schumacher tisse un édredon souple et élastique susceptible de prendre le contrôle des chevilles des plus réfractaires à tout moment, et les guitares de Mary Ramirez et de Greg Catwright ronronnent de concert. Dès la deuxième piste, sur "Nothing But A Heartache", le groupe empoche la mise, avec ce petit bijou sixties, voix acidulée et chœurs délicieux en prime, comme un tube des Shangri-Las ourdi depuis le local de répètes de Fred "Sonic" Smith. Il n’est question que d’amours déçues, de rimmel qui coule et d’alcool frelaté comme lot de consolation, petites historiettes cependant joyeusement régurgitées : rock’n’roll roboratif sur "Leave My Kitten Alone" qui fera taper de la semelle comme si l’on était devant les scarabées dans une cave d’Hambourg, ballade énamourée sur laquelle Rachel Nagy s’improvise Dusty Springfield d’un soir ("Try Love"), tristesse sexy sur laquelle plane le spectre des Ronnettes en plein spleen ("Puppet On The String"), un résolu "The Hurt’s All Gone" gorgé de soul… Mais le groupe n’en oublie pas son sens aigu du Cha Cha Twist comme le prouve le titre final, le formidable "Green Light", aussi entêtant que sexy. Autant de petites friandises qui font penser que The Detroit Cobras mérite plus que jamais sa place parmi les durs de durs, les vrais de vrais, ceux qui n’éprouvent pas le besoin de poser pour sonner authentique. Une espèce rare de nos jours qu’on n’espère pas en voie d’extinction.

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