Fates Warning
Awaken the Guardian
Produit par
1- The Sorceress / 2- Valley of the Dolls / 3- Fata Morgana / 4- Guardian / 5- Prelude to Ruin / 6- Giant's Lore (Heart of Winter) / 7- Time Long Past / 8- Exodus
The Spectre Within’ Volume 2. Awaken the Guardian aurait pu porter ce titre tant il est dans la lignée de son prédécesseur, dans un mélange d'Heavy racé et d'expérimentations progressives. Une musique dense et complexe, assez sombre, portée par la voix si particulière et émouvante de John Arch. C’est d’ailleurs le dernier album auquel il prêta ses talents, ne souhaitant pas quitter son emploi pour se consacrer au groupe à plein temps.
Pionniers du Metal à caractéristiques progressives, les membres de Fates Warning poursuivent leurs pérégrinations avec les mêmes ruptures rythmiques, les changements brusques de thèmes, les guitares très mélodiques, les morceaux denses, que l’on retrouvait sur l’album précédent. "The Sorceress", en ouverture, ne manquera pas d’affirmer le style du combo enfin trouvé. Bien sûr, le groupe pioche toujours chez Iron Maiden, leur référence depuis les débuts : l’efficace "Valley of the Dolls" est représentatif de leur NWOBHM sous perfusion. Les soli sont très bien exécutés, d’une vélocité assez redoutable pour l’époque : les musiciens sont relativement talentueux et n'hésitent pas à dévoiler leur savoir-faire. Pour la guitare, il faut saluer l’arrivée de Franck X Aresti qui dialogue majestueusement avec Matheos.
Il y a bien sûr des morceaux plus réussis que d’autres dans ce nouvel album. Parmi ceux-ci, "Fata Morgana" multiplie les thèmes les plus accrocheurs et émouvants, épiques et variés. Et quelle introduction, s’il ne fallait souligner qu’un des passages les plus marquants du titre ! Une petite perle subtile, qui se hisse dans le palmarès du groupe. Du côté des titres très heavy, on mettra en avant "Giants Lore (Heart of Winter)", avec ses riffs puissants au rythme fou.
Les morceaux plus longs et ambitieux sont également remarquables, puisque Fates Warning fait dans l’épopée alambiquée. "Guardian", aux guitares racées, est un morceau très élégant, avec des mélodies composées soigneusement, une progression très bien rodée. Les guitares s’avèrent expressives comme jamais, nuançant les approches entre les très aérien et le beaucoup plus speed. Dans les autres morceaux qui ont tendance à s’étendre, on trouve le plus hard "Prelude to Ruin", qui est également moins original. "Exodus" est plus intéressant, assez tortueux, il conclut l’album sur une touche sombre et épique. Agissant à la même époque que Queensrÿche, Fates Warning est plus technique et progressif que ses homologues de Seattle.
C’est donc sur cet excellent opus que John Arch met fin à sa carrière dans le groupe, alors qu’il semblait enfin maîtriser pleinement son organe. Dommage. Cependant, son remplacement par Ray Alder, qui fut accueilli avec circonspection par les fans (mais le sentiment passera rapidement), donnera une suite tout aussi fameuse à Fates Warning.
A écouter : "Fata Morgana", "Guardian"